L'ambassade US dénonce la publication d'une photo "falsifiée" d’Ennahar

L'édition d'Ennahar
L'édition d'Ennahar

Le racolage de caniveau ne répugne manifestement pas certains journaux pour vendre leur feuille de choux. Défendre une certaine idéologie arabo-musulmane a tout prix est leur credo, même en maniant la manipulation, l'esbroufe, voire le bidonnage si nécessaire.

L'ambassade des Etats-Unis a dénoncé la publication jeudi à Alger d'une photo "falsifiée" et d'un article affirmant que l'ambassadeur américain Stevens, mort en Libye, avait rencontré le producteur du film islamophobe et du philosophe français Bernard-Henri Lévy.

Le quotidien arabophone Ennahar a publié une photo falsifiée et un article erroné sur l'ambassadeur (Christopher) Stevens rencontrant Sam Bacile et Bernard-Henri Lévy, déplore l'ambassade dans un communiqué reçu par l'AFP. "L'ambassadeur Stevens n'a aucun lien avec le film et les caricatures répréhensibles et dégoûtants, ni avec les personnes qui en sont responsables", ajoute la mission diplomatique américaine.

Les Etats-Unis "n'ont rien à voir avec le film" dénigrant le prophète Mahomet qui a déclenché une vague de protestation et des violences dans le monde musulman, réitère l'ambassade qui enjoint le quotidien populaire de "ne pas divulguer de fausses rumeurs susceptibles de provoquer malentendus et réactions violentes".

Ennahar a fait des attaques contre Bernard Henry Lévy son pain quotidien. Il ne rate pas une occasion pour le descendre en flammes. Il a publié en Une une photo de Bernard-Henri Lévy en train de lire un exemplaire du journal satirique Charlie Hebdo qui avait fait scandale dans le passé, "Charia Hebdo", avec pour titre: "Le sioniste Lévy derrière la campagne visant à porter atteinte au prophète".

Le philosophe français BHL est régulièrement attaqué en Algérie pour son soutien à Israël et pour avoir milité en faveur de l'intervention étrangère qui permis aux insurgés libyens de renverser le régime Kadhafi. Le journal affirme avoir découvert cette photo, ainsi qu'une autre montrant l'ambassadeur en compagnie de BHL et de Sam Bacile sur des sites internet qu'il n'identifie pas.

Sam Bacile est le pseudonyme utilisé par un homme qui s'est présenté dans des médias américains comme un "juif israélo-américain", auteur du film. Selon la presse américaine, il s'agit en fait de Nakoula Basseley Nakoula, un copte (chrétien d'Egypte) résidant près de Los Angeles. Et le film en question serait introuvable dans sa version longue, selon certains sources.

Interrogé par téléphone, le directeur de la publication, Anis Rahmani, a répliqué dans un premier temps que son journal "n'utilise jamais ni le mensonge ni le trucage pour défendre la cause de notre prophète". Par la suite, M. Rahmani a précisé que l'article sur l'ambassadeur américain avait été retiré de l'édition électronique du journal incriminé.

Dans une mise au point, le journal arabophone qui possède en outre une chaîne télé a précisé vendredi que la troisième personne de la photo en compagnie de l'ambassadeur Stevens et de BHL s'est avéré être un journaliste du quotidien français Libération et non Sam Bacile, le producteur d'un film anti-islam qui a provoqué une vague de manifestations dans le monde musulman. Seulement voilà, en tentant de se sortir de la mélasse, Ennahar s'enfonce encore dans les approximations. Giles Hertzog est plutôt éditeur et directeur de La Règle du jeu. Et la photo en question figure en bonne place sur le site internet de ce dernier.

Le journal arabophone par ailleurs proche du régime affirme également que ses techniciens se sont assurés que la photo n'était pas falsifiée. Dans ce communiqué le quotidien tente de se justifier : "Ennahar réaffirme que la photo a été trouvée sur des sites internet et sur facebook et que le journal n'a nul besoin de fabriquer une photo pour défendre le prophète et l'islam".

La publication mercredi par l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo de caricatures très crues de Mahomet a attisé le mouvement de protestation déclenché dans le monde musulman par la diffusion du film islamophobe L'Innocence des musulmans, une production amateur réalisée aux Etats-Unis.

L'ambassadeur Stevens et trois autres Américains sont morts des suites d'une attaque à l'arme lourde menée le 11 septembre contre le consulat américain à Benghazi, dans l'est de la Libye. Al Qaïda a revendiqué l'attaque du consulat, confirmant les soupçons de Washington. Depuis cette nuit-là, les manifestations ont fait une trentaine de morts dans le monde musulman, mais en Algérie quelques tentatives de protestation ont été étouffées dans l'oeuf par les forces de sécurité.

Yacine K/AFP

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Commentaires (17) | Réagir ?

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louiza

Il faut être sacrément lobotomisé du bulbe pour lire ce genre de torchon, mais nous savons tous que ce genre de zombis est légion, vu les fournées annuelles que fourni l'école algérienne. comme on dit chez-nous: bubagh!

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Wali Ould

Ya pas mieux que la paix! Il ya une solution pour tout problème sans violence. est ce que la violence peut régler quoi que ce soit! Arrêté ce racisme acceptez vos différences. bon tout le monde va au toilette!

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