Sakhr El-Materi, le gendre de Ben Ali, expulsé du Qatar

Sakhr El Materi, gendre de Ben Ali et ancien député de Tunis
Sakhr El Materi, gendre de Ben Ali et ancien député de Tunis

Le Qatar a décidé d'expulser Sakhr El-Materi, gendre du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali établi à Doha depuis le soulèvement qui a renversé le régime en janvier 2011, a annoncé lundi le porte-parole de la présidence tunisienne.

"A la demande du président Moncef Marzouki (...), l'émir du Qatar Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, a décidé par décret l'expulsion de Sakher El-Materi", selon une déclaration de la présidence reçue à l'AFP. Cette annonce coïncide avec le départ lundi du président tunisien pour le Qatar où il doit assister à une conférence sur "la restitution des biens spoliés dans les pays du «Printemps arabe»" à l'invitation de l'émir du Qatar.

Selon le porte-parole, le Qatar a assuré le président tunisien de sa disposition "à apporter tout le soutien technique et juridique nécessaire à l'identification des comptes bancaires et avoirs détournés" par les proches du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Le porte-parole a salué la bonne collaboration du Qatar qui "satisfait ainsi une revendication du peuple tunisien pour la récupération de ses richesses spoliées par le régime corrompu" de Zine Al Abidine Ben Ali.

L'homme d'affaires Sakhr El-Materi, 31 ans, était qualifié de gendre préféré de l'ancien couple présidentiel tunisien et présenté comme un dauphin potentiel de Ben Ali avant le soulèvement populaire. Il a été "élu" député de Tunis en 2009 sous les couleurs du parti présidentiel, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). 

Avec cette expulsion c'est le clan Ben Ali qui est visé directement. M. El-Materi avait fui la Tunisie avant la chute du régime pour se réfugier au Qatar avec son épouse Nesrine, la fille aînée de Ben Ali. Il est sous le coup de condamnations à la prison dans des affaires de corruption et continue d'être l'objet de poursuites judiciaires. Patron de Princess Holding, il était actif dans tous les domaines d'activités économiques et ses avoirs ont été confisqués ou placés sous administration de l'Etat.

L'Etat tunisien a annoncé en juillet la cession de ses parts saisies dans le capital de l'opérateur Tunisiana, détenu à 75% par Qatar Telecom, et dans la société Ennakl Automobiles, concessionnaire de Volkswagen notamment.

"La Tunisie continuera de demander à tous les pays qui accueillent des proches de l'ancien président de les livrer à la justice de leur pays et de restituer leurs avoirs détournés", a ajouté le porte-parole de la présidence.

L'Arabie saoudite qui finance les insurgés syriens comme elle l'a fait pour la Libye joue en double jeu dans ce "printemps arabe". Puisqu'elle n'a pas hésité à offrir l'asile au dictateur Ben Ali chassé par le peuple tunisien. Tunis a plusieurs fois demandé en vain l'expulsion de Zine El Abidine, réfugié en Arabie Saoudite, avec son épouse Leila Trabelsi, depuis leur fuite le 14 janvier 2011. L'ex-président a été condamné dans plusieurs affaires notamment à la réclusion à perpétuité pour complicité de meurtres de manifestants lors du soulèvement qui l'a chassé du pouvoir.

Jusqu'à quand l'Arabie saoudite fera-t-elle la sourde oreille aux demandes tunisiennes ?

Avec AFP

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Commentaires (2) | Réagir ?

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William Walash

A ma Connaissance ce bonhomme n'a jamais frequente Said Saadi, alors svp, revoyez vos articles avant de les mettre en ligne. Il a apartenu au Rassemblement Constitutionnel Doustourien. Not '' Rassemblement pour la culture et la democratie''.

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Madhi chaalle

y'a une petite erreur dans le texte. Le RCD tunisien, n'est pas le rassemblement pour la culture et la démocratie.