Hammam Melouane massacrée, cri de coeur d'un citoyen

Station thermale Hammam Melouane
Station thermale Hammam Melouane

Je suis consterné, voir choqué, abattu, par l’image, la vue, l’état des lieux, que j’ai eu à constaté, il y’a quelques jours dans ladite localité – Boudjebar (El Megrounat) connu par les nostalgiques par le Rocher du pigeon à l’entrée de la station thermale de Hammam Melouane.

Cette petite localité a fait la joie de milliers, pour ne pas dire des millions d’Algériens, d’Alger et d’autres wilayas, depuis des décennies . C’est le village qui a été chanté par Cheikh Hamada, Bouras, El Hadj El Anka, Boudjemaa El Ankis, Dahmane El Harrachi, Hadj El Hachemi Guerrouabi, etc. Qui ne connaît pas Hammam Melouane, El Arroussa (Le Caroubier) un arbre, millénaire, où venaient les filles qui n’arrivaient à trouver un mari allumer une bougie, faire des offrandes et accrocher un morceau de tissu de leurs habits personnels. La source traditionnelle (Hammam Abou) les vendeurs de poulets de ferme, d’élevages traditionnels qui étaient destinés au sacrifice (Enechra ) en portant un vœux, pour la famille, pour une vie meilleure. Et dont la viande était consommée sur place (généralement en ragout de poulet –succulent). Oued Hammam Melouane, avec lequel on faisait connaissance dès qu’on arrive au goulot d’étranglement (Rocher du pigeon) El Megrounat, qui tient son nom de la presque  rencontre des deux montagnes qui laisse un passage étroit pour une seule voiture et où un vieux (décédé depuis), s’installait du matin au soir pour assurer le passage des véhicules à tour de rôle (moyennant ) une pièce de monnaie, donnée par les automobilistes.

Le village de Hammam Melouane s’est installé au fur et à mesure, durant des décennies, autour de la source thermale, qui existe depuis le 18e siècle. Dont deux diligences assurées le transport depuis la rue Bab Azzoun à Alger, une écurie installée à Sidi Moussa par la société de transport de l’époque, pour changer des chevaux frais, en milieu du trajet, surtout en été. Tous ses souvenirs et beaucoup d’autres sont en moi, car je suis natif de cette localité. Je suis né au douar de Boudjebar, le 19 décembre 1951, mon père en 1927, mon grand-père en 1888 sur les mêmes lieux, commune de Hammam Melouane, née du dernier découpage administratif de 1984. Avant, ce village était rattaché à  la commune de Bougara (ex- Rovigo), qui a été créée en 1876.

Les faits

J’ai appris qu’un projet d’élargissement de la route n°61, menant de Bougara vers Hammam Melouane, a été confié a une entreprise de travaux publics, qui est en train de faire un massacre écologique au détriment de l’environnement et de la belle nature de la localité. De prime à bord, cette entreprise n’a rien à voir avec les travaux d’élargissements de la chaussée. Je sais parfaitement que pour gratter un rocher immense, pour élargir la chaussée, on ne procède pas ainsi. Au détriment de l’environnement, en massacrant relief arbres et reliefs. Faire dévaler des rochers immenses depuis des hauteurs sur des sapins, des arbousiers, des oliviers, des caroubiers des pins, etc n’est rien d’autre qu’un massacre. 

Cette entreprise a sous-traité avec une équipe de Chinois qui n’a rien à voir également avec la protection de l’environnement et de la nature (j’aimerais bien savoir s’ils feraient la même chose en Chine ). Alors, ce qui fait très mal au cœur c’est que cela continue au su et au vu de tout le monde. J’ai comme l’impression qu’il ne s’agit nullement de notre patrimoine national.

Je suis sûr et certain qu’il existe d’autres techniques de travail, plus modernes, peut-être un peu plus couteuses, mais qui n’engendrent pas un tel massacre sur la nature. Car il est clair que cette entreprise veut faire des bénéfices conséquents bien sûr, mais au détriment de notre environnement. 

J’interpelle la Direction de l’environnement, l’ordonnateur du projet, les services de l’hydraulique et les citoyens jaloux de leur patrimoine pour arrêter ce massacre, sinon, le faire faire dans les règles de l’art. Et d’autres moyens existent, j’en suis sûr. En ce qui me concerne, je suis prêt à accompagner qui le veut pour lui montrer les anomalies et les dégâts causés à Oued Hammam Melouane. Cette belle localité est en train d’être ravagée par ces activités anarchiques et désordonnées. Je me soulève énergiquement car il s’agit du mon patelin, où je suis né et je fier de pouvoir dire quelque chose pour le défendre et personne ne pourrait m’en vouloir pour cela.

Dr Mahmoud Lekhal, président

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Commentaires (12) | Réagir ?

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fateh yagoubi

NICE

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staps labo

bien

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