Egypte (présidentielle) : Mohamed Morsi le candidat de la confrérie en tête

Mohamed Morsi, candidat des Frères musulmans
Mohamed Morsi, candidat des Frères musulmans

Les Frères musulmans, dont le candidat serait arrivé en tête lors du premier tour de l'élection présidentielle en Egypte, s'efforcent de convaincre les candidats malheureux de faire front commun au second tour contre le dernier Premier ministre d'Hosni Moubarak, Ahmed Chafik.

Selon les premiers résultats officieux, le candidat de la confrérie islamiste Mohamed Morsi devance les onze autres candidats à la magistrature suprême et devrait retrouver Ahmed Chafik, symbole de l'ancien régime, au second tour prévu les 16 et 17 juin. Les résultats officiels de ce scrutin historique, la première élection présidentielle libre dans l'histoire du pays, ne devraient pas être connus avant mardi.

Mettant en garde contre un retour de l'ancien régime, les Frères musulmans ont d'ores et déjà appelé les partis qui ont soutenu le soulèvement populaire qui a chassé du pouvoir Hosni Moubarak le 11 février 2011 à s'unir afin de sauver les acquis de la révolution.

Dans un geste d'ouverture à l'endroit du candidat de la confrérie islamiste qu'il devrait affronter lors du second tour, Ahmed Chafik s'est pour sa part dit ouvert à l'idée d'un gouvernement dirigé par les Frères musulmans,

"Je ne vois pas de problème à ce que le prochain Premier ministre d'Egypte vienne du parti de la Liberté et de la Justice", a-t-il dit dans une interview à la chaîne de télévision Al Hayat.

Si les premières tendances dessinées par les Frères musulmans se confirment, les quelque 50 millions d'électeurs vont devoir trancher entre un vote de continuité, incarné par Ahmed Chafik, et un vote islamiste, en faveur de Mohamed Morsi.

L'élection du prochain président constitue une étape cruciale dans une transition démocratique marquée par des violences, des querelles politiques et des doutes sur la volonté du Conseil suprême des forces armées (CSFA) de remettre comme prévu le pouvoir aux civils le 1er juillet.

Si toutes les équipes de campagne ont reconnu la victoire de Mohamed Morsi au premier tour, le score de ce dernier (25%) n'a toutefois pas l'éclat de celui obtenu par les Frères musulmans lors des élections législatives. "Les Frères musulmans vont devoir s'ouvrir au centre et aux autres partis politiques s'ils veulent avoir la chance d'obtenir leur soutien et de remporter la présidence", souligne Elijah Zarwan, du Conseil européen des relations étrangères.

La confrérie islamiste a prévu d'inviter Abdel Moneim Aboul Fotouh, autre candidat islamiste précédemment exclu de la confrérie, et Hamdine Sabahi, représentant de la gauche nassérienne, à des discussions portant sur la désignation du vice-président et la composition d'un futur gouvernement de coalition, a-t-on appris auprès d'un responsable des frères musulmans.

S'il n'a pas appelé explicitement à voter en faveur de Mohamed Morsi, Abdel Moneim Aboul Fotouh a exprimé l'intention de participer "au front uni contre les symboles de la corruption et de l'oppression". "Nous savons que nous allons réussir à réunir autour de l'initiative visant à sauver le pays et à achever la révolution", a déclaré Essam El Erian, chef de file adjoint du parti de la Liberté et de la Justice, lors d'une conférence de presse.

Pour Mohamed Habib, ancien numéro deux des Frères musulmans, la confrérie devrait réserver les postes de vice-président à deux personnes qui ne sont pas issues de ses rangs.

Habib, qui a voté pour Abol Fotouh au premier tour, explique qu'il votera pour Mohamed Morsi mi-juin : "On a le choix entre deux options. On choisit la moins pire comme on dit."

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Notproud

Ah! Il est loin le temps de Pharaons, j’espère qu'ils ne vont pas démolir les pyramides comme ils ont fait avec les Bouddhas en Afghanistan !

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kamel benzine

Encore une faillite en egypte apres la dictature militaire sera a la soumission islamiste.