Elections législatives : l’œuf et les 40 talebs

Belkhadem et Ouyahia
Belkhadem et Ouyahia

Au vu des déclaratifs et comportements des responsables officiels concernés par les prochaines élections législatives (candidats, pouvoirs publics et institutions impliquées) tels qu’ils apparaissent dans les médias, c’est le gouvernement en place et ses organismes affidés qui se montrent publiquement les plus complaisants voire les moins respectueux, voire aussi les plus légers qui font peu cas des obligations légales en matière de respect des droits constitutionnels du citoyen

Au vu de leurs inconduites diverses, peu me chaut semblent tous se dire ces délinquants d’un autre type qui s’en tapent, ne disent-ils pas, que les Algériens, malgré tout, possèdent, sans s’en revendiquer, une constitution qui leur confère tout de même, des droits fondamentaux et des protections essentielles comme, entre autres:

- Le droit à l’expression
- Le droit à l’opinion
- La protection des personnes et des biens
- La protection de l’intimité de la correspondance

Or, au dire des derniers déclaratifs des hauts responsables de l’Etat algérien et de leurs sous-traitants en poste, l’abstention électorale est perçue et jugée, non pas comme une position politique ordinaire mais bien comme une anomalie politique, une tare, une incivilité voire une trahison pour certains hauts responsables de la République. Une infirmité mutilante et disqualifiante. Les deux dernières élections, présidentielle et législative, où l’abstention avoisinait les 80%, parole de sondeur, certains hauts responsables de l’Etat algérien, suivis par leurs partis respectifs soutenants, ont carrément traité les citoyens abstentionnistes de "non citoyens" c'est-à-dire de non Algériens (Ould Abbés à Tizi-Ouzou) de traîtres ( A. Ouyahia à la radio chaîne 3) et d’irresponsables antinationaux au service de l’étranger, (Belkhadem dans tous ses meetings électoraux)

Pour la clarté du propos et pour l’intelligence de la démonstration, rappelons et précisons ce que l’abstention veut dire dans une démocratie normale et ordinaire.

S’abstenir de voter est une attitude politique normale et ordinaire comme toute autre prise de position politique. Elle exprime un autre point de vue que celui de participer à un scrutin pour dire oui ou non ou pour marquer une préférence partisane. S’abstenir de voter c’est exprimer une position politique, un parti pris et un choix responsable qui veut dire : "Je ne participe pas à votre élection, parce qu’à mes yeux, je ne suis pas convaincu de son opportunité, de sa loyauté et de son honnêteté… Je ne suis pas concerné par les enjeux de cette élection… Je ne veux pas cautionner une élection qui masque une dictature par un semblant de démocratie… Je ne veux pas participer à une élection déjà préréglée par le système des quotas… " Je ne veux pas… Je ne veux plus… etc. Mille raisons personnelles peuvent motiver l’abstentionniste sans que l’on ait l’obligation de s’en justifier ; de s’en défendre. C’est la première des libertés citoyennes dans un état de droit y compris celle, la liberté, de préférer la plage, le soleil, sa copine ou tout simplement le rien faire plutôt que cautionner une élection qui lui semble inutile et arrangée d’avance; ressemblant aux dix et cents autres passées.

En Algérie, pour la démocratie spécifique de M. Bouteflika et de ses servants, l’abstention est une forme d’anormalité absolue, rédhibitoire et disqualifiante ; une déviance et une inconduite absolues, une incivilité portant la robe de bure, une auto-exclusion de la société politique, une auto-exclusion définitive de l’algérianité, une infraction à punir absolument selon l’arrêt sans appel de M. Ksentini, le défenseur en titre des droits de l’Homme de l’Etat algérien qui ne se dit pas voyou. Une haute trahison selon le verdict sentencieux du premier de nos ministres. Et pourtant, même dans les démocraties infra-bananières, les plus attardées, l’abstention est perçue comme une forme d’expression qui fonctionne et renseigne comme indicateur politique qui dit avec précision les niveaux d’implication et de motivation des citoyens pour une consultation électorale tout autant qu’elle avertit sur les niveaux d’adhésion ou de rejet de la politique du régime en place. Quand un peuple s’abstient massivement d’aller voter, c’est qu’il affirme rejeter massivement ce régime qui le somme d’aller voter massivement ; ce qu’il ne fera pas. C’est une forme de désobéissance civique. Pas plus cette fois que les mille autres injonctions passées. C’est la dernière liberté qui reste donc aux peuples opprimés, rackettés, volés pour dire non, pour dire barakate; ça suffit.

Parce qu’il n’y a qu’en Algérie de la RADP spécifique comme l’était son socialisme spécifique d’hier ou comme l’est son libéralisme spécifique d’aujourd’hui que le citoyen abstentionniste est culpabilisé, marginalisé, désocialisé par le discours politique officiel et, dans tous les cas, criminalisé à l’excès. Il ne reste que les procès inquisitoires et les sanctions administratives que les terribles rumeurs officielles de trottoirs qu’entretiennent régulièrement les agitateurs du pouvoir pour menacer des pires représailles les vilains abstentionnistes récidivistes. Du genre, ceux qui ne voteront pas, la carte d’électeur en faisant foi, ne bénéficieront d’aucun service municipal ou étatique (état civil, passeport, logement social, travail, etc) Les rabatteurs et propagateurs de ces rumeurs étatiques sont bien connus de toutes les chaumières et quartiers d’Algérie.

Aux larmes, citoyens !

C’est une spécificité bien algérienne que de dire et d’écrire que l’abstentionniste est un non-citoyen, un non-Algérien, un traître. MM Ouyahia, Belkhadem, Ould Abbes nous l’ont trop souvent rappelé. Maintenant au tour du sieur Ksentini, celui qui gère la chose des droits de l’homme, de préciser qu’il faudra punir ces canards boiteux d’abstentionnistes c'est-à-dire l’écrasante majorité du peuple algérien. Et lui, qui est-il et quel est-il pour s’autoriser une sentence aussi violente et aussi infondée ? Il n’est rien ! Strictement rien ; tout juste et tout au plus un individu qui s’est frayé un chemin de réussite pour accéder au biberon de la rente grâce aux alléses du piston et des largesses sonnantes et trébuchantes du pouvoir rétribuant. Quitte à devenir le butor affidé sonnant du cor à la gloire d’une dictature moribonde payant rubis sur ongle toutes sortes de fadaises et de messes dites à la seule gloire du maître des lieux ; le dieu et sieur Bouteflika. L’empereur Ubu dixit l’ineffable Jean Bedel Bokassa fier d’avoir épargné les yeux de son peuple pour mieux jouir du plaisir de le voir pleurer. A nous aussi, fiers et dignes Algériens, il nous reste que nos larmes pour pleurer cette mascarade électorale.

Mais il y a pire. Pour combattre l’abstention électorale, le pouvoir, affolé d’être isolé et de n’avoir presque personne pour voter, n’hésite pas à violer la constitution et le droit des personnes. En envoyant massivement des millions de SMS aux citoyens anonymes pour les supplier et surtout les contraindre d’aller voter. Ce faisant, les auteurs de cette initiative illégale et malencontreuse d’envois massifs de SMS commettent trois délits majeurs :

1. L’appropriation illégale par le gouvernement des fichiers de numéros téléphoniques privés supposés protégés par l’opérateur qui en garantit la confidentialité, constitue un délit puni par la loi. Il s’agit d’une intrusion violente et intempestive dans la vie privée des personnes aussi grave que peut être une violation de domicile. Concomitamment à ce grave délit, il y a aussi violation du dispositif constitutionnel qui garantit le secret et la confidentialité de la correspondance. De cela, le pouvoir n’en a cure. L’urgence de gagner et de se maintenir éternellement au pouvoir prime sur tout et sur toute autre considération. Il est vrai que le pouvoir rend fou. D’où ces dérives de sous-dèv primaires bousculant et renversant tout sur son passage y compris les lois et règlements qu’il a lui-même énoncés. Un vrai délire ubuesque que seul M. Bouteflika et ses dévots servants savent faire.

2. Il y a aussi violation manifeste et avérée de l’espace et de la propriété privée étant entendu que le téléphone portable personnel est une propriété privée tout comme le sont le domicile privé, le véhicule privé et tout ce qui a trait aux accessoires de la propriété privée. Envoyer un SMS à un destinataire qui n’a jamais communiqué à son émetteur son numéro privé, quel qu’en soit le contenu, quel qu’en soit l’émetteur, est une intrusion non autorisée et illégale dans l’intimité des personnes. Ils sont des millions d’Algériens à avoir reçu des SMS les culpabilisant de ne pas voter et les obligeant de fait, pour être de bons citoyens, à aller voter. C’est de la harangue de bonimenteurs de marchés que s’offre l’Etat algérien en violant lui-même ses propres lois dont il est théoriquement le premier gardien. Loin s’en faudrait puisque le premier violeur des lois de la République est le Ministre de la justice, garde des sceaux. A ce titre, il vient d’être promu Président du Conseil Constitutionnel c'est-à-dire gardien et comptable de la constitutionnalité des lois ; lui le premier violeur récidiviste des lois de la République. Un comble. C’est la République de Bouteflika et des voyous voleurs qui la soutiennent.

3. Ce faisant, le gouvernement de la RADP de Bouteflika, en culpabilisant et criminalisant l’abstention, lui confère de fait un statut de hors la loi, antinational et de haute trahison quand cette position est décodée et jugée par les hauts responsables politiques dont MM Ould Abbès et Ouyahia ; l’un qualifiant les abstentionnistes de non-citoyens (entendre non-Algériens) l’autre de traîtres tout comme le suggère allusivement aujourd’hui le très haut fonctionnaire algérien des droits de l’Homme ; le sieur Ksentini que la République et le contribuable algériens, abstentionnistes compris, entretiennent si bien ; devises et voyages compris aussi, sans la moindre reconnaissance du ventre. Ce qui, de fait, in fine et in situ, suggère l’injonction non écrite donnée aux médias publics (télévision, radios, journaux et agence de presse) de ne pas faire la promotion, pas même la narration du discours des promoteurs politiques de l’abstention. Pire, les plus zélés de ces médias publics, pourtant tous financés par l’argent public du contribuable dont celui des abstentionnistes ; la majorité, développent des discours de haine et d’exclusion contre les citoyens qui ont choisi l’option politique de ne pas voter. Sont-ils pour autant moins Algériens que d’autres ? Sont-ils moins patriotes ? Sont-ils moins citoyens ? Sont-ils traitres comme l’affirment en chœur, chacun à sa musique, MM Ouyahia, Belkhadem, Ould Abbès et Ksentini ? Je livre ces gens là au tribunal de leurs consciences ; le soir venu quand ils feront le tour de leurs inconduites pour ne pas dire leur lâcheté si prompts et vaillants à terrasser les humbles et les braves et si aplatis ; veules et vils à servir leurs maîtres. De vrais butors en robes de bures et de rien disais-je au début. J’y reviendrai.

Je vous ai gardé pour la fin le pire des pires. Ils sont trois imposteurs spécialisés pour voler et escroquer l’Etat et le peuple algériens en utilisant l’argent et les moyens publics pour défendre et promouvoir leurs seuls intérêts matériels et idéologiques privés en tant que personnes et partis régnants. J’accuse MM Belkhadem, Ouyahia et Soltani d’utiliser à ce jour l’argent et les moyens de l’Etat et du contribuable pour se maintenir au pouvoir et servir ainsi leurs intérêts privés (famille, amis, clans, tribus et partis régnants). Je vous les cite dans l’ordre :

M. A. Belkhadem ; allo maman bobo !

42 ans de présence permanente au pouvoir sans la moindre vacance ou la moindre interruption et dont personne à ce jour ne connait la moindre qualification professionnelle à l’exception de quelques mois de présence à l’administration des impôts de Tiaret. En 42 ans d’allégeance et de soumissions ventrales à tous les pouvoirs successifs- Boumédiène, Kaïd Ahmed, Medeghri, Chadli, Bitat, Rédha Malek, Ghozali, Abdeslam, Boudiaf, Kafi, Zerroual, Bouteflika - sans compter les généraux de l’ombre- il s’est offert tous les postes et tous les avantages et privilèges connus dans l’exercice du pouvoir ; salaires faramineux, missions en devises, prêts à taux zéro, villas et terrains, appartements, prises en charges sanitaires, omras gratuites, pour lui-même, pour sa famille, pour ses amis (e) et sa tribu du FLN - Il est donc tout à fait normal que cet être engraissé pendant 42 ans avec les deniers publics et l’argent du contribuable, abstentionnistes compris, s’agite encore pour rester au pouvoir. Il n’est donc pas étonnant qu’’il traite les citoyens abstentionnistes de non-algériens et de traitres. Ils sont nombreux ces Algériens - la majorité - à considérer le FLN de Belkhadem comme étant le FLN des imposteurs et des indus-occupants ; aucun des historiques l’ayant créé n’y figure. Que des parvenus que la justice de nuit a installé aux commandes du parti historique qui aurait dû normalement finir au musée au lieu d’être actuellement monnayé, négocié, vendu et acheté à l’encan par tous les autres escrocs tout aussi imposteurs qui veulent arriver aux commandes. Leur tour de manger. Mais par où et par quelle filiation la culture historique du FLN est-elle arrivée à M. Belkhadem et à ses compétiteurs? Selon les témoignages avérés et recoupés des vrais et authentiques moudjahidine de Frenda, le sieur Belkhadem était inconnu au bataillon. Impossible donc qu’il prétende à la moindre légitimité révolutionnaire. Tout comme les prétendants à son remplacement.

Tout au plus, M. Belkhadem est un mangeur de privilèges faramineux et un immense peureux d’être jugé un jour pour les montagnes d’argent public dont il a bénéficié. Là, il est en phase d’être viré comme un indu occupant exactement comme il a fait virer Benflis par la justice de nuit de M. Belaïz, un autre clone sorti du clan. Promu entre temps président du conseil constitutionnel. Pour son sauvetage, Belkhadem ne peut même pas faire appel à la brave populace de Frenda pour laquelle il n’a rien fait, ni faire monter à la rescousse les Doberman éteints de Si-Affif. Il ne lui reste, à défaut du soutien de son maître lâcheur Bouteflika, que les suppliques à sa grande et supérieure maman qui, toute sa vie, l’a nourri de bouts de gras. Il lui restera tout de même la consolation païenne de chanter Souchon en solo : "Allo maman bobo, pourquoi tu ne m’as pas fait beau…" Sauf que le bougre est un peu allergique à la chanson Française et n’est pas du tout préparé s’envoyer quelque breuvage mécréant pour contenir et consoler ses peines. Une nouvelle Omra, la di septième au frais de la princesse, au lieu de soulager ses peines, l’aggraveront parce que lui rappelant les insultes et invectives qu’il a proférées contre tous ces Algériens différents de lui, plus libres et plus indépendants que lui, plus propres et plus affirmés que lui, plus humains et plus Algériens que lui. Il comprendra enfin qu’il n’y a rien de plus facile que d’arriver au pouvoir en marchant sur le ventre en se prosternant et en s’abaissant aux pieds des régnants qui vous offrent sans mérite et sans gloire l’occasion de commander, le pouvoir d’être un grand homme quand on est rien et moins que rien. Belkhadem a bénéficié de cette rente et de ces hommages là ; il en payera les agios et les humiliations qui en découlent.

Dans la pire des hontes, lui qui a traité les Algériens abstentionnistes de traitres et de non Algériens. Jeté du pouvoir, il devra réapprendre à vivre en citoyen ordinaire faisant chaque jour son marché au milieu de la populace ! Mon Dieu ! Quelle déchéance ! Par sûr qu’il survivra à cette douloureuse épreuve. Il finira sûrement sa vie dans sa référence iranienne sans les Yaminates qui auront sûrement d’autres raisons et d’autres moutons de Frenda à tondre. C’est le cycle de la Aâssabia khaldounienne des pouvoirs finissants et des pouvoirs naissants que ne connait pas M. Belkhadem, ni même ses employeurs au point de les rendre incultes et ignorants de ce que sera demain. Les plus grands dictateurs, Hitler, Pétain, Batista, Ceausescu, Bokassa, Mobutu, Benali, Moubarek, Kadhafi ont disparu avalés et dissous dans la haine des peuples qu’ils ont méprisés, humiliés. Alors, dirigeants aveugles et oublieux, soyez heureux que ce peuple par vous paupérisé, par vous humilié et infantilisé ne se révolte pas pour vous manger les yeux et les trippes pour toutes les souffrances que vous lui avez faites subir. Alors de grâce M. Belkhadem, ayez la simple décence de vous taire pour ne pas rappeler ces immenses boulevards de misères et de souffrances que votre politique a créées. De grâce, taisez-vous ! Les plaies et les souffrances de ce peuple sont toujours fraîches et béantes.

M. Soltani, le mangeur de baleine, de thon rouge et de zakat

Quel est le poisson carnivore le plus vorace de la planète qui dévore cent fois son poids en moins d’une minute ? Le piranha direz-vous ! Eh bien non ; il y a des humains, Algériens de surcroît, qui font bien plus fort que ces bestioles. Il s’agit d’un tout autre poisson, barbu à deux pattes, plus fort qu’un requin blanc, capable de manger en 30 secondes mille fois son poids en dollars ; le temps de faire signer un gros contrat. Capable de manger tout seul dix mille tonnes de thon rouge algérien, le temps de dire au corrupteur turc : OK ! Prenez notre thon ; dix millions de dollars c’est bon ? OK…" Cinq secondes. J’ai failli oublier un autre gros poisson imberbe à deux pattes, capable, lui, de manger un million de fois son propre poids en dollars et en euros en moins de 30 secondes ; le temps de signer un gros contrat pétrolier ou gazier. Attention, je ne parle pas ici du demi texan algérien. Parce que lui n’est pas du tout intéressé par une minable députation algérienne qui ne rapporte que des dinars insignifiants. Ce requin ; lui, nage dans d’autres eaux ; la fange de la haute corruption. Impunément. Voyez-vous, il bouge et voyage toujours. Où est la police ? Que fait Tewfik ? Rien. Il a pillé l’Algérie en long, en large et en travers et il est libre de tous ses mouvements. Il voyage en permanence : Paris, Houston, New-York, Vienne, Dubaï, Genève, Madrid, Singapour ; au frais du contribuable algérien. Que fait M. Bouteflika contre cela ? Rien. Que fait le grand général recruteur de ces personnels vendus et corrompus ? Rien. Mais je n’irai pas plus loin. Parce ce que l’animal est fort. Parce qu’il est capable de vous sortir le Patriote Act ou de faire appel aux tontons flingueurs des Bush pour punir le médisant que je suis. C’est cela aussi l’Algérie de Bouteflika. Avec les hommages appuyés de la nation officielle à ceux qui l’ont pillée.

Revenons à notre squale barbu, plus rapide qu’un piranha pour avaler sa proie. Il fonctionne, lui, carrément et à ciel ouvert au tiroir caisse : trois gros ministères à forts rendements de prébendes rentières et de haute corruption ( Scandales de l’autoroute Est-Ouest, scandales du thon rouge cédé aux Japonais, Chinois et Turcs, scandales des chalutiers et sardiniers, scandales de l’argent de la zakkate etc…) L’appétit lui venant en mangeant, Il est donc normal qu’ayant tâté de près les énormes privilèges du pouvoir, il s’installe dans la posture du vouloir plus, du vouloir mieux, du vouloir tout. C’est pourquoi ambitionne-t-il, et il ne s’en cache pas, de tout rafler lors de la prochaine élection législative avec l’objectif déclaré de rafler tous les ministères juteux. On comprend dès lors pourquoi une forte abstention est le principal sinon le seul motif de son inquiétude et de sa grande agitation actuelle. Une abstention nationale avoisinant les 80% décrédibiliserait totalement cette consultation électorale. Quelle légitimité aura un gouvernement, fut-il vert, formé sur la base d’un partage de 20% des voix votantes entre 40 partis en compétition et des milliers d’indépendants ? Comment vont faire les M’khakh, génies et génisses et divers experts du régime pour départager et servir, selon la sempiternelle statistique politique des quotas, ce paquet de votants de 20% du corps électoral ? Sur la base d’une moyenne virtuelle de 0,2% (sans compter la part des milliers d’indépendants) les experts du palais, même en s’inventant des coefficients multiplicateurs de 1000%, ne pourront jamais s’inventer une majorité dépassant les 2% du corps électoral.

Quelle légitimité peut-on tirer alors d’une poussière de "majorité" aussi ténue, aussi insignifiante, aussi nulle ? On comprend dès lors pourquoi, les seuls discours électoraux des islamistes comme ceux de leurs cousins du FLN ou du RND embrassent le thème exclusif de la lutte contre l’abstention. Tous crient haro sur le baudet abstentionniste. C’est la seule donne, un gros chahut, qui risque de contrarier pour longtemps la fête de gagner encore et toujours. Aucun parti compétiteur n’avance le moindre programme ou le moindre projet de société. Que des harangues, des procès, des insultes sur ces traitres abstentionnistes. D’où cette panique fort remarquée des laudateurs de cette consultation. Il est vrai par ailleurs que répartir un si mince butin n’est pas une sinécure. Mais nos experts en fraude et en trucages divers sont très forts ; ils savent faire voter des morts et des mourants, des bébés et des ados, des grands malades et des absents, des disparus. Ils savent même faire voter plusieurs fois des électeurs ayant quitté la wilaya à la cloche des bois. Ils savent même faire le miracle de transformer le non en oui, le bulletin nul en bulletin valide. Très forts les magiciens algériens de l’arnaque électorale.

Pour nos experts, l’arithmétique du partage des voix devient un simple jeu d’enfant. D’autant qu’ils ont l’expertise et le bénéfice de l’expérience islamiste qui a réussi l’extraordinaire miracle inégalé depuis des siècles d’avoir partagé équitablement un œuf entre 40 talebs affamés. Ils s’en trouvèrent tous rassasiés ajoute la légende. Il vrai que la foi est plus nourricière que le pain. Mais bon, passons! Il est vrai aussi qu’à l’époque, les frérots n’étaient pas trop gourmands et ne mangeaient pas aussi vite. Ils ne connaissaient pas non plus la molécule ou l’atome. Depuis, ils ont évolué sans rien comprendre à l’humanité de l’autre. Pour eux, ces islamistes inconditionnels et incultes formés et préparés par tous les FLN successifs, quand on est abstentionniste à une élection du pouvoir, on est forcément opposant, antinational, laïque, sûrement athée et, dans tous les cas, très peu ou pas du tout algérien. Des traitres selon le jugement final de M. Ouyahia. C’est cela le verdict final et définitif que M. Ouyahia réserve aux Algériens d’honneur qui disent non à l’imposture, non au mensonge, non à la dictature molle.

Sur M. A. Ouyahia et sa démocratie batata

Question à une seule patate précieuse à M. le Chef du gouvernement : Comment peut-on diriger un gouvernement, un peuple et un Etat quand on ne sait pas faire pousser et gérer une patate ? Comment reste-t-on encore au gouvernement après avoir fait manger à son peuple des patates pour cochons canadiens ? Il est vrai que ce régime ne tombera pas d’une grande catastrophe ou d’une grande famine. Mais vu son état abîmé et délabré, c’est une petite patate qui le fera chuter. C’est l’unique destin des régimes médiocres. Sur le personnage, l’homme faible en patates et fort en élections truquées, je serai bref. Le sujet est grave, important et lourdement accusateur. Je ne retiendrai pas ici les jugements expéditifs de SAG qui dira de lui qu’il fut un piètre et pleutre diplomate au Niger. Je ne retiendrai qu’une seule petite chose de lui : une demi heure avant d’être nommé chef d’un gouvernement qu’il n’a pas formé, il ne connaissait pas, mais alors pas du tout, le Président qui l’a nommé. Alors qui donc a nommé M. Ouyahia à ces hautes prérogatives étatiques, la première et la seconde fois à ce poste de premier ministre d’un Président qu’il ne connaissait pas, n’aimait pas et ne soutenait pas ? C’est pourquoi je m’autorise de lui consacrer à lui seul un article plein et entier, à lui l’enfant terrible du pouvoir, ce champignon sorti de rien, croit-on, qui considère sans discernement, les abstentionnistes algériens comme des traitres à la nation. Ce sera mon prochain article ; M. Ouyahia, vous vous trompez de pays et de peuple !

Mohamed Abassa

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Commentaires (10) | Réagir ?

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derder djillali

M Abassa,

Tout est vrai dans ce que vous dites à propos de cette engeance qui régente le pays et qui tremble à l'idée d'un Irhal (dégage). Mais là où je ne suis pas tout à fait record avec vous c'est lorsque vous vous demandez : que fait tewfik ? que fait bouteflika ? N'est ce pas de l'angélisme que de croire que le poisson ne pourrit pas par la tête ?

Autre chose : jamel o/abbes est un marocain, ce qui explique sa longévité. Demander aux Temouchentois sur les origines troubles de ce charlatan!

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Mouloud FEKNOUS

Ils sont FLN seulement depuis 1962 (19/03), ils se sont accaparé de tout, à force de courber l'échine (l'échine est souple et la terre n'est jamais basse pour ramper pourvu qu'il y ait quelque chose a grapiller), ils ont violés la constitution (les 3 mandats et plus si affinité), ils violent le peuple et tout cela en toute impunité; en dernier ressort ils se parent d'habits de faux devots (construire une mosquée à 5 milliards de dollars alors que l'école forme des illettrés et les malades meurent faute d'hopitaux dignes de ce nom).

Qu'attendre de ces énergumènes ! Rien. Ils veulent punir le seul acte civique qui reste au peuple en interdisant l'abstention soit ! Alors il faut que le peuple vote massivement blanc. Et pour eviter les magouilles chaque électeur devra récupérer tous les bulletins des candidats pour les déposer après l'annonce des résultats, devant l'APN en présence des médias.

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