Autrement dit comment expliquer cette sortie du ministre de l’Intérieur qui interdit aux militants du Front de libération national de se réunir. Ould Kablia cultive une conception autoritaire de la démocratie ! Ainsi, il a indiqué dans une déclaration au journal El Chourouq paru dimanche "qu’aucune réunion du comité central du FLN ne sera autorisée dans la conjoncture actuelle". Confondant FLN et ministère de l’Intérieur, il précise : "La loi est claire et prévoit la réunion de certaines conditions, dont la signature des tiers des membres du comité central et la notification au secrétaire général du parti qui est seul habilité à convoquer une réunion du comité central". De quelle loi parle le ministre de l’Intérieur ? Si c’est celle du FLN est un règlement intérieur pas une loi.

Le ministre a ajouté qu’au cas où le secrétaire général venait à "ignorer" la notification qui lui est adressée dans un délai de 10 jours, "il faudra la confirmer par un huissier de justice". Banco c’est ce que justement sont en train de faire les opposants à Belkhadem. Mais cela ne suffit pas pour le ministre qui avertit tout de suite après : "La campagne électorale a débuté et la conjoncture ne permet la tenue d’aucune réunion". A une question concernant l’autorisation des opposants au secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, de se réunir, le ministre fera mieux en déclarant par une pirouette : "Nul n’est habilité à interdire aux militants d’activer si la rencontre est réglementaire et se tient dans un des sièges des partis". Le ministre de l'Intérieur semble cultiver l'art de la palinodie à merveille.

Daho Ould Kablia pense noir est dit blanc. Comme pour se dédouaner, le ministre de l’intérieur a ajouté que ses services "ne s’ingéreront pas dans les affaires internes des partis quels que soit leur formation politique ou leur poids, même s’il s’agit du parti du FLN". Seulement ses précédentes déclarations contredisent cette justification. Il précise que "le principe de neutralité qui encadre nos relations avec les partis politiques agréés nous interdit toute ingérence dans les affaires internes des partis". Mais alors pourquoi interdire une réunion des militants de ce parti ?

Une chose est certaine : au-delà de l'intérêt à ce que l'élection législative se déroule sans couacs, le ministre de l'Intérieur donne du temps à Abdelaziz Belkhadem pour étouffer la fronde interne. Qu'importe si le nombre exigé de signataires des membres du CC est acquis. Cependant pourquoi cette sortie quand on sait que la session extraordinaire du comité central a en réalité eu lieu samedi à Bachedjerah. Et le ministre de l'Intérieur ne pouvait ne pas le savoir. Cependant cette réunion ouvertre jusqu'au 19 mai a débouché sur rien de concret contre le SG du FLN. Un communiqué qui réitère la revendication du retrait de confiance à Belkhadem et de son bureau politique a été rendu public.

Sofiane Ayache