Homs sous les bombes et le Conseil de sécurité autorise l'envoi d'observateurs

Les chars encerclent toujours les villes.
Les chars encerclent toujours les villes.

L'ONU devrait déployer dans les prochains jours une équipe, de 250 hommes au total, pour surveiller le fragile cessez-le-feu. Des bombardements ont éclaté à Homs samedi matin.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté samedi à l’unanimité de ses 15 membres une résolution autorisant le déploiement d’observateurs poursurveiller le fragile cessez-le-feu en Syrie. La Russie et la Chine, qui avaient bloqué des résolutions précédentes du Conseil, ont donné leur accord après de difficiles tractations.

Aux termes de la résolution 2042, l’ONU pourra ainsi déployer dans les prochains jours "une équipe avancée de trente observateurs militaires non armés tout au plus", en prélude à une mission complète. Cette mission complète devrait compter 250 hommes, selon les estimations de l’ONU. Son déploiement prendra plusieurs semaines et nécessitera une nouvelle résolution.

La résolution 2042 est la première du Conseil de sécurité sur la Syrie, les 15 pays n’ayant pour l’instant adopté que trois "déclarations présidentielles". La Russie et la Chine ont mis leur veto à deux précédentes résolutions depuis le début de la crise syrienne il y a 13 mois. Afin de donner à cette mission d’observation les moyens de faire son travail, le Conseil demande à Damas de garantir la sécurité des observateurs, leur liberté de mouvement qui doit être «entière, sans entrave et immédiate» ainsi que la confidentialité de leurs communications.

Le Conseil se propose "d’envisager toutes autres mesures qu’il jugera appropriées" si la résolution n’est pas appliquée, selon le texte. Les 15 pays réclament aussi du gouvernement syrien qu’il respecte sa promesse de retirer ses troupes des villes rebelles, conformément au plan de paix du médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan.

Sur le front, nouveaux bombardements

Les forces syriennes ont bombardé samedi des quartiers de Homs, tuant un civil, tandis que deux membres des services de sécurité et un civil ont péri dans d’autres violences, malgré le cessez-le-feu, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Des obus de mortier se sont abattus dans la matinée sur les quartiers de Jourat al-Chayah et al-Qarabis, tuant un civil, la deuxième victime dans cette ville depuis l’entrée en vigueur jeudi du cessez-le-feu, selon l’organisation.

Dans les mois précédant la trêve, Homs, surnommée «la capitale de la révolution» par les militants anti-régime, avait été violemment bombardée, notamment son quartier symbole de Baba Amr où s’étaient retranchés les rebelles et qui a été repris par l’armée le 1er mars après un mois de pilonnage meurtrier. L’armée contrôle 70% de cette ville, la troisième de Syrie, à l’exception de certains quartiers du vieux Homs.

Par ailleurs, à Dmeir, à 40 kilomètres de la capitale, les forces gouvernementales ont tué un civil et blessé deux autres lorsqu’elles ont tiré sur une voiture, selon l’OSDH, faisant état d’arrestations. A Alep (nord), deuxième ville du pays, les forces de sécurité ont tiré sur des participants à des funérailles d’un jeune homme tué la veille, blessant trois civils.

"De quel respect du cessez-le-feu parlent-ils ? Le régime continue de tuer le peuple!", s’insurge Mohammad al-Halabi, un militant dans la ville. De son côté, la télévision d’Etat a accusé les rebelles, que le régime qualifie de «terroristes», d’être à l’orgine des violences dans la ville.

"Des groupes terroristes tirent sans discernement dans le quartier d’Izeaa", où se déroulaient les funérailles, indique la chaîne, les accusant d’«oeuvrer à saboter le plan (de l’émissaire international Kofi) Annan».

Dans la province de Deraa (sud), deux membres des forces de sécurité ont été tués lors d’une attaque contre leur voiture, selon l’OSDH. Dans cette même région, les manifestations ont repris, appelant de nouveau au départ du président Bachar al-Assad. "On ne reculera pas, on ne ce cèdera pas avant la chute du régime", scandaient les manifestants dans la localité d’Inkhel. "Nous ne sommes pas des cobayes, nous sommes un peuple massacré", lisait-on sur une pancarte à Nahteh, toujours à Deraa, en référence aux tentatives de la communauté internationale de faire appliquer le plan Annan.

Le cessez-le-feu avait déjà été fragilisé jeudi et vendredi par la mort de 18 personnes, en majorité des civils, même si ce bilan reste en nette rupture avec les mois précédents, au cours desquels les morts se comptaient chaque jour par dizaines. "Il y a quelques violations, mais il n’y a pas de combats (entre armée et rebelles) et le bilan des morts a drastiquement chuté. C’est globalement positif", avait affirmé à l’AFP dans la matinée Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

AFP

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