L'impérialisme financier et l'Algérie, Nadir Bacha répond

L'impérialisme financier et l'Algérie, Nadir Bacha répond

Nadir Bacha répond aux commentaires d'un de nos amis internautes.

Farid Hamid, vous m'écrivez :

"Tous les intégrismes virulents commence inévitablement par "je sais" avant d’évoluer vers vous devez savoir sur quoi. Enfin. Je vous parie contre ce que vous voulez de nous trouver un manœuvre dans votre bâtiment qui prenne moins de 1200 dinars par jour et souvent faut-il que vous le nourrissiez.

Si j’ai pris comme choix argumentaire la profession médicale c’est que j’ai considéré ce secteur "neutre" sur le plan de la production de richesses monétairement comptables. Quand bien même soigner la bronchite d’un joueur de l’Usma qui gagne cent bâtons par mois n’a pas la même signification lorsque le médecin intervient sur un jeune homme du même âge gardien de parking sauvage qui va le supporter à Bologhine. Je suis d’accord avec vous de réduire le triplement du salaire du médecin par rapport au smig à la condition d’humaniser celui-ci ; s’il est à 35.000 – et c’est ce qu’il doit être compte tenu du coût de la vie routinière dans le pays - c’est jouable que les revenus du médecin débutant soient de 60.000 dinars par mois, comme vous voyez qui ne font même pas le double.

Quant au "dépassement de la revendication du ventre", je vous conseille de faire un saut, ou si vous ne résidez pas en Algérie, de charger quelqu’un pour le faire, eh bien, oui, d’aller vers les coups de midi dans les environnements des hostos. Je suis fondamentalement reporter et je ne cesse de voir de mes yeux des médecins, hommes et femmes, acheter carrément du pain et un peu de fromage pour se sustenter avant d’aller reprendre le boulot pour se refaire prendre d’assaut par la ruée des patients. Sur ce point du gratos dans les hôpitaux, je jure sur mon honneur que j’ai eu à être témoin de malades venant se faire ausculter sur les frais du Trésor public après avoir soigneusement garé une 4X4 rutilante, habillés comme des stars."

Sachez que :

La Société Générale et Bnp Paribas - et encore Natixis et sous peu le Crédit Lyonnais – doivent conseiller à leur P-d.g respectifs de troquer le pendentif en crucifix de la chaîne qu’ils porte au coup contre les armoiries de l’Algérie qui les a sauvé de la ruine durant les moments les plus périlleux de la crise financière mondiale. Ne dépassant jamais en France ni ailleurs des taux au-delà de 15 pour cent, dans votre pays ils réalisent jusqu’à trente, record que nulle banque au monde ne peut se targuer d’avoir atteint par les temps qui courent. Mais prenez donc votre temps, si vous savez fouiner, pour vous édifier sur les efforts de participation des ces organismes financiers dans les investissements créateurs de richesses et d’emploi en masse en Algérie.

Par ailleurs, il n’y a pas d’autres impérialismes que l’impérialisme financier. Notre monde se résout hélas au capitalisme et la mondialisation est son véhicule qui détruit tout ce qui est sage sur son passage. Votre pays possède le pognon, celui des entrailles de la terre, qui fait que sans lui nous ne sommes pas en train d’échanger, vous et moi, maintenant – et c’est merveilleux ! Mais ne faites donc pas semblant de ne pas comprendre que je ne veux pas insinuer que ce sont ces banques qui sèment la misère dans votre pays mais elles ne se privent pas de bien faire des courses avec les véhicules du Samu, quand comme vous le savez si bien aussi que ce ne sont pas les Népalais ou les Patagoniens qui ouvrent en Algérie des comptes dans leurs 150 agences.

Nadir Bacha

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Commentaires (4) | Réagir ?

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moncef alaoui

Pour cette fois je serai d'accord avec Nadir Bacha. les pseudos commentaires argumentés d'un zeste de mots pris au hasard du dictionnaire que tient la gauche cafard (pas caviar) représentée dignement par ce farid hamid censeur impénitent permet de comprendre pourquoi l'Algérie en est encore à se débattre dans les bas fonds de la médiocrité. messieurs les exilés, fichez nous la paix et retournez à vos chères occupations et libations. c'est juste vous n'êtes pas des intégristes, mais pire encore, des frustrés. alors comme il a dit lui...... soussem.

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Nachabe Madih

Je sais qu'en dehors de Bologhine, d'Alger, car Alger n'est pas l'Algérie, un manœuvre dans le bâtiment perçoit entre 700 et 900 dinars, la Kabylie par exemple, et où le maçon demande entre 1200 et 1600 dinars selon expérience et niveau de compétence. Cette somme journalière va en diminuant plus on descend vers les régions du sud du pays.

Cela dit, personnellement, ce n'est guère la situation sociale du médecin qui m'inquiète aujourd'hui en Algérie sachant son niveau de compétence et de professionnalisme à même de le propulser, en un laps de temps court, d'un statut social vers un autre, bien plus supérieur, pour peu qu'il choisisse de prendre la décision d'offrir ses services aux plus offrants. Et c'est ce qui arrive assez souvent malheureusement!

Selon les dernières statistiques (avancées par le site DNA, si ma mémoire ne me trahit pas) le nombre des très diplômés algériens activant rien qu'en France s'élève à 60 mille. Le nombre de médecins s’élèverait, à lui seul, à dix mille dont 7500 en Île de France. Quant aux infirmiers, il parait qu'ils ont tous pris le chemin du Canada! Alors, je pense qu'il serait inutile de s'inquiéter du sort fait au médecin algérien sachant qu'il finit presque toujours par être contraint de changer de pays! C'est de bonne guerre quand nous savons comment l’octogénaire Ould Abbas le traite dans son mépris qui ne le stimule point dans son patriotisme à servir d'abord son pays!

L'enjeu donc n'est pas de savoir comment déjeune le médecin algérien, mais de voir pourquoi finit-il par émigrer quasi inévitablement et quoi faire, donc, pour stopper la saignée de la désertification scientifique algérienne. L'enjeu est de savoir pourquoi les autorités lui préfèrent-ils un médecin importé de Cuba et de Chine. Pourtant, tout ce que demande le médecin algérien, c'est juste un peu de considération et de dignité pour ne pas être amené à enfreindre le serment d’Hippocrate dans son indifférence contrainte à ignorer bien plus bas que lui dans l’échelle sociale. C’est-à-dire, un cas de manœuvre malade par exemple.

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