Génocides (France) : la loi sera promulguée d'ici 15 jours

Nicolas Sarkozy et Tayeep Erdogan
Nicolas Sarkozy et Tayeep Erdogan

"Le président de la République va promulguer la loi punissant la négation des génocides dans un délai normal" après son adoption définitive par le Parlement, c'est-à-dire "15 jours", assurait l'Elysée (présidence française) mardi après-midi.

Le vote lundi soir par le Sénat de cette loi punissant la négation, entre autres, du génocide des Arméniens en 1915, suscite un véritable tollé en Turquie. Devant ses députés du Parti de la justice et du développement (AKP), le Premier ministre Recep Erdogan a parlé d'une loi "discriminatoire", "raciste" et "entièrement nulle et non avenue" pour la Turquie, assurant que son pays imposera "étape par étape" les sanctions qu'elle a prévues contre la France."Nous allons annoncer notre plan d'action en fonction des développements sur ce dossier", a-t-il prévenu sur un ton plus modéré qu'attendu envers Paris, espérant toujours que la France "répare son erreur".

Les ministres turcs se déchaînent

Mardi matin, le ministre du Travail Faruk Celik n'a pas mâché ses mots: il a désigné mardi Nicolas Sarkozy, qui soutenait le texte, comme un assassin de l'Histoire. "Sarkozy, passera dans l'Histoire comme l'homme qui a massacré l'Histoire", s'est emporté le ministre, cité par l'agence de presse Anatolie.

Après le ministre turc de la Justice, Sadullah Ergin, qui a dénoncé "un manque total de respect pour la Turquie", le ministère des Affaires étrangères a "condamné fermement" dans la nuit de lundi à mardi un "acte irresponsable" de la part de la France.

La presse turque était quant à elle unanime pour dénoncer un coup porté par la France à la liberté d'opinion: "Honte à toi, France", titrait en Une le quotidien populaire Vatan alors que le journal populaire Posta clamait que "le président français Sarkozy a tourné le dos à la liberté et à la Turquie pour quelques votes". Habituellement opposés, le très laïque Cumhuriyet et l'islamo-conservateur Zaman unissaient leurs voix pour dénoncer respectivement "la justice à la française" et "une honte historique". Face à ces réactions, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a appelé la Turquie au "sang-froid". "Je voudrais appeler nos amis turcs au sang-froid".

Des sanctions visant la France pourraient n'être annoncées qu'après la promulgation de la loi, si celle-ci est bien validée par le Conseil constitutionnel français, a rapporté mardi le quotidien à grand tirage HaberTürk, citant des sources au sein de l'AKP. Selon HaberTürk, Recep Erdogan aurait affirmé son intention de ne plus se rendre en France en cas de promulgation de la loi, tant que Nicolas Sarkozy serait au pouvoir.

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