Mali : rebelles touareg et armée face à face dans le Nord

Les touareg sont sur le pied de guerre contre l'Etat central malien.
Les touareg sont sur le pied de guerre contre l'Etat central malien.

La confusion règne toujours sur la situation dans le bourg de Aguelhoc, au nord-est du Mali.

Les rebelles touareg et l'armée malienne revendiquent chacun le contrôle de la zone. Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) affirme détenir 65 prisonniers après un accrochage avec les troupes régulières dans la journée du 20 janvier 2012. En revanche, Ménaka et Tessalit, les deux localités, attaquées la veille, ont connu un peu de répit.

La nuit a été calme à Ménaka, au nord-est du Mali, où l’armée malienne a totalement repris le contrôle de la situation. La desserte de la cité en électricité est à nouveau assurée et des habitants qui avaient quitté la ville, sont en partie revenus. A Tessalit, seconde localité du Nord où les affrontements avaient eu lieu entre armée et rebelles touareg, le calme est également revenu. Dans la nuit du vendredi à samedi, un témoin a vu arriver à l’aéroport de cette localité un renfort de six véhicules de l’armée régulière.

Mais si le calme est revenu pour le moment à Ménaka et à Tessalit, c’est à Aguelhoc, toujours au nord-est, que la situation semble confuse. Rebelles et armée malienne affirment, chacun de son côté, être maître des lieux et chaque camp donne sa version des derniers accrochages survenus hier, au sud de la ville.

Selon le MNLA, l’armée a perdu beaucoup d’hommes, il y a eu des blessés dans ses rangs et des soldats ont été faits prisonniers. Seuls quelques véhicules militaires ont réussi à s'échapper avec leur chef le colonel Ould Meïdou, sérieusement blessé. Il a été transporté dans la soirée à Gao. Faux, répond un responsable du ministère malien de la Défense qui a pris l’initiative de contacter RFI. Selon cette source, les rebelles ont été défaits, de nombreux morts et blessés dans leurs rangs, ainsi que des prisonniers.

Gao, base d'action, contre l'offensive des rebelles touareg

Depuis plusieurs jours, le chef d'état-major général des armées, le général Poudiougou, a pris ses quartiers à Gao, à plus de 1 000 kilometres au nord-est de Bamako. Située sur la rive du fleuve Niger, la ville est devenue le coeur stratégique du nouveau conflit.

A Gao, l'état-major des armées dispose d'un arsenal militaire composé de moyens aéroportés et de vehicules blindés récemment dépêchés. C'est d'ici que les hélicoptères de combats qui sont intervenus à Ménaka ont décollé ce 18 janvier. Au moins deux d'entre eux ont été mis hors service par les combattants du MNLA.

Gao, cité des Askia, capitale du royaume songhoï, est un carrefour pluricommunautaire : les Peuls, les Songhoï, les Touareg et les Arabes y vivent de longue date en bonne intelligence. C'est là que sont nés les groupes d'autodéfense Ganda Koy, des milices noires peules et songhoïs sont apparues durant la rébellion des années 90. Aujourd'hui, elles renaissent sous un autre nom, Ganda Izo, "les Fils du terroirs".

Comme par le passé, ces mouvements se donnent pour mission de préserver la terre de leurs ancêtres face aux prétentions touarègue et se disent prêts à suppléer un État qu'ils qualifient de "défaillant". Dans les années 90, le face-à-face rébellion-Ganda Koy s'était traduit par des violences intercommunautaires qui ont durablement traumatisé le pays.

Avec RFI

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