Droits d’auteur : pétition contre l’Onda et le ministère de la Culture

Matoub Lounès
Matoub Lounès

Ce procès famille Matoub-maisons d’édition me laisse perplexe. Est-il fait sur mesure pour Matoub Lounès ? Les producteurs condamnés produisent pratiquement l’ensemble des artistes de la région, vivants ou disparus et bien entendu avec les mêmes procédés.

C’est dire tout simplement que ces producteurs risquent de devenir des délinquants si on les condamne à de la prison ferme. J’appelle les artistes algériens à signer une pétition pour dénoncer cette mascarade orchestrée par le ministère de la Culture et l’ONDA. Qu’on rappelle le règlement s’il en y a un ! L’Onda a toujours fermé les yeux et organisé cette magouille, toute la responsabilité revient au ministère de la Culture qui a laissé l’anarchie régner et non aux producteurs.

Les ayants-droit du défunt Matoub Lounès doivent être entendus et c’est normal qu’ils réclament leur dû. Matoub Lounès n’aurait pas fait ce procès, il s’agit avant tout de ses amis avant qu’ils ne soient ses producteurs ! C’est grâce à ces hommes que nos artistes ont existé et pas à notre ministère de la Culture. C’est le procès de l’Onda et du ministère de la Culture qu’il va falloir faire !

Quand un producteur fait une déclaration à l’Onda pour dupliquer 1000 disques de Matoub, Idir, Cherif Kheddam, Guerouabi, Kamal Hamadi, les Abranis, Takfarinas, Aït Menguellet, Khaled… c’est pour en faire 100 fois plus, l’Onda fait semblant de ne rien voir ! Moi je dis que les responsables c’est l’ONDA et sa hiérarchie. En gros, on achète des timbres au nom de X (un copain) pour les coller sur le disque de Y qui ne touche en réalité rien de ces ventes ! Un vol qualifié et un trafic organisé.

Où va l'argent des timbres ?

Les autorisations émises pour dupliquer les disques de stars étrangères comme Michael Jackson, Brassens… avec des faux contrats ! Ça aussi l’ONDA et le ministère de Culture l’ignorent-ils ? Des sommes exorbitantes sont sorties des caisses de l’Onda pour leurs amis artistes.

Mettre les producteurs en prison parce qu’ils n’ont pas demandé l’autorisation de changer la pochette du disque ou parce qu’ils n’ont pas déclaré le nombre exact d’exemplaires dupliqués est tout simplement scandaleux. Franchement, à quoi sert le timbre de l’Onda ? Où va l’argent des timbres ? Savez-vous que le ministère de la Culture a même utilisé cet argent qui appartient aux artistes pour finir le festival Panafricain. Ce timbre qui est censé protéger l’artiste à l’origine. Sachez que l’artiste algérien n’a pas de statut, son œuvre n’est pas protégée. Le piratage est de notoriété publique, allez voir les étalages en plein air à la Grande Poste au centre d’Alger ! Khalida Toumi passe par là au moins deux fois par jour. Il faut faire exprès pour ne pas voir ça !

Les producteurs sont poussés à trafiquer. Les stars de la chanson sont parfois payées par le nombre de timbres achetés en leurs noms. Ils n’ont pas le choix bien évidemment.

Ce que réclame la famille de Matoub est logique mais n’est pas tout à fait légitime. Les règles du marché stipulent que l’artiste vend l’album au producteur contre un cachet et celui de Matoub est important, il se chiffre en millions. Sinon avec quel argent il a pu acheter des Mercedes fantômes, des 4/4… avec quel argent a-t-il construit une belle demeure chez lui ? Matoub était joueur de cartes (poker) aussi et menait une vie haute, il aimait les belles choses et les voyages.

Matoub vivait de son art, il n’a jamais fait autre chose ni eu une fiche de paye de sa vie. Mettre ces producteurs en prison me chiffonne vraiment, c’est injuste. Ils ont payé le prix. Je sais de quoi je parle pour avoir produit Lounes Matoub en 1985 en France (les deux compères) et c’est Irath Music (Dda El Mouloud) qui l’avait acheté pour l’Algérie.

Est-ce que ce que je dis est un scoop ? Bien entendu que non! D’ailleurs la culture en général va mal. Le monopole du ministère de la Culture est inacceptable. Il ne paye pas la matière première qui est l’œuvre justement de ces producteurs qui ne sont ni reconnus, ni aidés. Où sont les droits d’éditions ? Les droits mécaniques ? Parfois j’ai envie de crier!

A l’Onda, les choses tournent à l’envers. Un exemple : Kamal Hamadi qui a plus de deux mille titres déclarés ne touche pas un centième de ce que gagne Boualem Chaker en droits d’auteur. Tous les festivals, organisés par le ministère de la Culture, ne sont pas déclarés à l’Onda. Demandez aux responsables de la culture de vous donner des explications ; vous n’en aurez sûrement pas. Parfois j’ai envie de crier ! Tout ce beau monde là doit démissionner et laisser la culture aux mains de ceux qui doivent la servir et non pas se servir.

Omar Aït Mokhtar

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Commentaires (4) | Réagir ?

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Salim salem

Azul felawen,

Ce que je déplore dans cet article c'est que ce Monsieur qui prétend être un ami à notre cher feu Matoub Lounes se permet de tenir des propos injurieux envers lui. Je suis désolé mais dire que Matoub Lounes était un joueur de poker est une insulte. En kabyle on dit " dha qumar" et s'il maîtrise pas le contexte de la langue kabyle, il n'a qu'à se renseigner avant de balancer des horreurs pareilles. Les parties de poker organisées au bled n'ont rien à voir avec celles du poker en ligne.

thanemirth

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Afifa Ismail

C'est tout simplement l'hôpital qui se fout de la charité, spécialité ô combien reconnue du pouvoir algérien.

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