Tafic d'armes au Sahel : Washington veut coopérer avec Alger

La disparition des milliers d'armes en Libye inquiète.
La disparition des milliers d'armes en Libye inquiète.

Mouammar Kadhafi mort, mais son arsenal militaire fait craindre une guerre d'usure dans la région. La disparition d'importantes quantités d'armées pendant la révolution libyenne donne des cauchemars aux pays riverains.

C'est le balet des envoyés spéciaux à Alger cette semaine. Mais alors pourquoi cet embouteillage diplomatique à Alger ? Pourquoi ce timing, alors que la Tunisie voisine vote pour la première fois de son histoire librement et la Libye vient de se défére de son despote ? Bien sûr, il y a les intérêts économiques, mais c'est la question de sécurité qui inquiète qui semble faire courir la diplomatie. La visite pour trois jours d'Amadou Toumani Touré (alias ATT), président malien, en est le meilleur exemple. Son pays est confronté à une agitation militaire dans le nord, aux frontières avec l'Algérie. Le cauchemar partagé ? La disparition de milliers d'armes de guerre. Certains parlent de 10000, d'autres à moins. Si le nombre exacte est inconnu, le type d'armes en revanche est connu de tous. Des SA-7, des SA 24, des missiles Milan que la France avait livrés à l'ancien régime, sans parler des armes automatiques. Mais pas seulement. En juin dernier, les forces de sécurité nigérienne ont intercepté un convoi d'Aqmi au nord avec 600 kg de Semtex. Du plastic apprécié des terroristes pour la fabrication de bombes. Selon les experts, elles seraient pour l'essentiel entre les mains d'une nébuleuse de trafiquants qui écume la région du Sahel. Il n'est pas étonnant que ces armesA ce titre, il est fort probable qu'une partie soit déjà aux mains d'Aqmi, la succursale locale d'Al Qaïda.

L'Algérie a renforcé la surveillance de ses frontières depuis l'été dernier. Et le Mali connaît il n'est pas le seul à craindre une éventuelle destabilisation dans sa région nord, le Niger et la Mauritanie n'en sont pas épargnés. Aussi, les Etats-Unis avaient dépêché en Libye une équipe de fins limiers pour rechercher les armes les plus redoutables.

Les USA souhaitent renforcer la coopération avec l'Algérie pour lutter contre le trafic d'armes en provenance de la Libye voisine, a déclaré lundi le secrétaire d'Etat adjoint américain pour les affaires du Proche-Orient et d'Afrique du Nord, a confié Jeffrey Feltman, arrivé en début de semaine à Alger. La question de "la criminalité frontalière" a été "la priorité" dans les entretiens qu'il a eus avec les responsables algériens, dont son homologue Mourad Medelci et le président Abdelaziz Bouteflika, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Les Etats-Unis, selon M. Feltmam, comprennent que "l'Algérie trouve qu'il est dans son intérêt de voir une transition en Libye qui réussisse et qui soit crédible et solide".

Les rapports entre Alger et Tripoli ne sont un mystère pour personne. D'exécrables, elles commencent à se normaliser depuis quelques semaines. "Il est important pour nous de comprendre la position de l'Algérie concernant ce qui se passe dans la région et comment l'Algérie envisage la meilleure façon de soutenir les autorités de ce pays (la Libye) en période de transition", a-t-il dit ajouté, faisant implicitement référence aux relations difficiles entre Alger et le Conseil national de transition (CNT) désormais au pouvoir en Libye. Alger recevait également lundi le conseiller du Premier ministre britannique pour la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord et au Sahel, le général Robin Searby, après avoir accueilli le chef de la diplomatie britannique, William Hague, mercredi. Le président malien Amadou Toumané Touré était quant à lui attendu dans la journée, avant son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, annoncé pour la semaine prochaine. ATT avait regretté le manque de coopération dans la lutte antiterroriste entre les pays voisins. Sa visite à Alger permettra-t-elle d'enclencher un rapprochement opérationnelle rapidement ? Attendons de voir.

Les pays du Sahel - Algérie, Mali, Mauritanie et Niger - s'inquiètent de la circulation d'armes libyennes à la faveur du conflit qui a vu s'affronter pendant huit mois les forces de Mouammar Kadhafi et celles du CNT. Ils craignent que le trafic ne profite notamment à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), actif dans cette région. Certes, un Comité d'état-major opérationnel de lutte contre le terrorisme (Cemoc) est déjà installé à Tamanrasset. Sa mission ? Réunion les informations pour lutter contre le terrorisme et le trafic d'armes dans cette région du Sahel de près de 8 millions de kilomètres carrés. Mais l'union entre les pays voisins tardent à se concrétiser sur le terrain. La machine n'est pas efficace.

RN/AP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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laid baiid

Coopérer ou négocier

Coopérer/Négocier un autre mandat ? Le président est trop malade....

Négocier l'impunité pour les généraux de l'ombre? Les USA ne sont plus ce qu'ils étaient...

Négocier les 45 milliards de dollars que l'ami Bush a pris ? Les USA n'ont pas d'argent...

La base de Tammenrasset???

Les commissions du pétrole ?Help !!!