Une trentaine de terroristes et trafiquants d’armes très recherchés dans le Sahel

Al Qaida  au Maghreb et le premier bénéficiaire des armes de Kadhafi.
Al Qaida au Maghreb et le premier bénéficiaire des armes de Kadhafi.

Il est clair que l’éclatement de l’insurrection populaire libyenne donne toujours des sueurs froides aux Etats voisins. Non pas seulement pour les bouleversements des rapports politiques que cette révolution a produit mais aussi et surtout au niveau sécuritaire.

Préoccupés par les menaces que constitue le trafic d’armes en provenance de Libye, les quatre pays de la sous-région sahélo-saharienne (Algérie, Mali, Niger et Mauritanie) ont procédé à l’installation d’une cellule sécuritaire composée d’experts en armement. Cette cellule aura pour mission de suivre le dossier des armes introduites de Libye vers les pays du Sahel et l’échange d’informations sur les quantités d’armes parvenues à chacun des quatre pays.

Yahia Djouadi, l’émir du Sahara et son adjoint, Abdelhamid Bouzid visés

Dans ce sens, les services de sécurité des quatre pays ont mis en place une liste comportant 26 trafiquants d’armes. Selon une source bien informée sur le dossier, les suspects sont originaires de Tchad, de Mali, de Mauritanie, de Niger, d’Algérie, de Nigeria, de Sénégal, de Libye et de Burkina Faso, ajoutant que les noms de Yahia Djouadi, l’émir du Sahara et son adjoint militaire, Abdelhamid Bouzid, ainsi que d’autres dirigeants de l’organisation terroriste figurent sur cette liste.

Sur ce registre, une enquête diligentée par les services de sécurité des quatre pays du Sahel a révélé l’existence de trois réseaux de trafic d’armes en provenance de Libye. Ces armes prennent la destination de plusieurs pays africains, dont l’Algérie. Selon les conclusions de cette enquête, un autre réseau intimement lié à Aqmi a été identifié.

Le réseau le plus dangereux est celui composés de trafiquants tchadiens et libyens, relève-t-on. Surtout si l’on sait que Mouammar Kadhafi avait engagé des centaines de Tchadiens et Touaregs dans ses unités avant et pendant l'insurrection du Conseil national de transition. Il semblerait que nombre de ces mercenaires se soient évanouis dans la nature avec armes et bagages après la chute de Tripoli.

En Algérie, les services de sécurité tous corps confondus enquêtent depuis août dernier sur les armes introduites par les réseaux de trafic algériens au profit des groupes terroristes. Pour contrecarrer les activités desdits réseaux, les ministères de la Défense et de l’Intérieur ont de leur côté crée une cellule de suivi. Elle est chargée de l’élaboration d’une base do données portant sur les quantités d’armes parvenues à Aqmi et aux groupes de la criminalité organisée.

Mise en garde

Lors d'une conférence animée mercredi dernier par le Centre de recherches stratégiques et sécuritaires, consacrée à "La crise libyenne et ses retombées sur la sécurité dans la région du Sahel africain", l'expert militaire Nouredine Amrani a souligné le "caractère géostratégique de la région du Sahel africain qui fait l'objet de convoitises des grandes puissances".

Selon Nouredine Amrani, la région du Sahel "est sur le point de plonger dans l'instabilité et l'insécurité, en raison de la dégradation de la situation en Libye et du chaos qui y sévit, après que les factions armées qui avaient dirigé le mouvement de rébellion se soient accaparés du pouvoir à Tripoli".

A ce propos, rappelons que la première réunion du groupe de travail chargé du renforcement des capacités au Sahel, relevant du Forum global de lutte antiterroriste, sera tenue les 16 et 17 novembre prochain à Alger.

Valse des trafiquants aux frontières

Depuis des semaines, tous les journaux et experts de la région s’alarment de la disparition de quantité énormes d’armes des anciens stocks de Kadhafi. Certains spécialistes avaient parlé de plusieurs milliers de lance-missiles disparus dans les sables de la Libye. Certains s’interrogent sur la collusion entre trafiquants d’armes et les organisations terroristes comme Aqmi. Dans la situation actuelle c’est Al Qaida au Maghreb qui doit concentrer l’attention des services de renseignement de la région, tant par sa capacité de nuisance, son "savoir-faire" et la profondeur de son réseau au niveau des pays du Sahel. L'attaque au RPG-7 de l'aéroport de Jijel est un avertissement à prendre très au sérieux quant à l'acquisition d'armes particulièrement redoutables par les groupes d'Aqmi.

Yacine K. et El Khabar

Plus d'articles de : Maghreb

Commentaires (3) | Réagir ?

avatar
mstfa yazid

Je crois que cette situation a été préparée, suscitée et entretenue par ceux qui ne veulent pas arrêter de gouverner l'Algérie par le feu et le sang et ceux qui la traie comme une vache ! Tout ce cirque sanglant est pour détourner les Algériens du plus important : recouvrer leur liberté, récupérer leur pays pour le gérer démocratiquement.

avatar
ali Foughali

Si le prix Nobel de la sauvagerie et de la connerie existait nos islamistes le rafleraient à chaque fois.

visualisation: 2 / 3