« L’Etoile d’Alger » d’Aziz Chouaki au Théâtre Gérard Philipe

« L’Etoile d’Alger » d’Aziz Chouaki au Théâtre Gérard Philipe

Dans le cadre du Festival Vi(ll)es, qui a lieu au TGP du 18 mars au 8 avril, le comédien et chorégraphe Farid Ounchiouene propose une adaptation simple et efficace du roman d’Aziz Chouaki, « L’Etoile d’Alger ».

Le Festival Vi(ll)es propose cinq spectacles dont le point commun est le désir de témoigner, avec l’énergie des mots et du corps, d’un quotidien habité de combats, de résistance, d’espoir. Dans ce spectacle, à travers le parcours d’un jeune chanteur kabyle, on est plongé dans l’Algérie des années 90, une société en pleine ébullition, rongée par la montée de l’intégrisme islamiste.


© Cie Farid'O

« Et bien moi aussi je m’en fous, je vais quitter ce bled et je deviendrai une grande vedette, Paris, Londres, NewYork, le show-biz… »

Moussa est une jeune garçon kabyle qui vit en banlieue d’Alger, cité Mer et Soleil. Il rêve de devenir une rock star de la chanson kabyle moderne, le Michael Jackson d’Alger. Partagé entre sa passion pour la musique et sa relation secrète avec Fatiha, fille d’un quartier riche, il sait qu’il doit se battre et ne jamais renoncer car c’est à ce moment là qu’apparaissent les barbus, c’est à ce moment là qu’ils vous embrigadent, lorsque vous n’avez plus d’espoir, plus d’énergie. Cependant, la montée du FIS (Front islamique du salut) et de la violence, vont lui voler son rêve. Il est la figure tragique d’une jeunesse condamnée à l’enfer.

« Le hall d’entrée de l’immeuble est dévasté, boîtes aux lettres éventrées, murs et escaliers laminés, gosses, gosses, gosses. »

C’est un spectacle qui se situe à mi-chemin entre deux formes d’expression. Le texte est très présent, une voix off ponctue le récit et Moussa lui-même s’exprime au cours du spectacle, mais la danse, portée par la musique de Romuald Houziaux est également très présente. Les parties dansées sont superbes. Dans une forme relativement dépouillée, mêlant la danse contemporaine au hip-hop, Farid Ounchiouene et sa partenaire Pauline Gueslin donnent corps au texte syncopé et abrupte de l’écrivain Aziz Chouaki. Malgré des moyens relativement réduits, une mise en scène d’une grande simplicité, ils réussissent à nous emmener avec eux, à nous plonger dans l’univers à la fois lumineux et sombre d’un chanteur plein de talent et d’énergie rattrapé par une poignée de barbus. Un bémol néanmoins, d’ordre technique, le réglage du son n’est toujours terrible, et certains passages de la narration nous parviennent assez mal. Cela reste malgré tout une découverte intéressante et qui traite d’un sujet particulièrement grave et d’actualité.

L’Etoile d’Alger
De : Aziz Chouaki
Mise en scène et chorégraphie : Farid Ounchiouene
Avec : Pauline Geslin, Farid Ounchiouene
Dramaturgie, conseil artistique : Aziz Chouaki
Direction d’acteurs : Anne Conti
Création musique : Romuald Houziaux
Création lumière : Vincent Lallement
Création vidéo : Mehmet Arikan
Régie son : Emmanuel Gautiez

Du 24 mars au 28 mars 2011
Dans le cadre du Festival Vi(ll)es, du 18 mars au 8 avril 2011

Théâtre Gérard Philipe
59, Boulevard Jules Guesde
93 200 Saint Denis
Réservations 01 48 13 70 00

www.theatregerardphilipe.com

Plus d'articles de : Culture

Commentaires (2) | Réagir ?

avatar
Service comptabilité

merci pour les informations

avatar
Kacem Madani

Du CERI des années 1980 (cette grande école d'Informatique qui a donné ses meilleurs enseignants à la France et au Canada, pour les raisons que l'on sait) au théâtre Gérard Philippe.

Joli parcours Aziz ! Bravo !

So long bro and take care !