Saadane, Madjer, Boudjedra et ….Amirouche.

Saadane, Madjer, Boudjedra et ….Amirouche.

Comme tout Algérien qui se respecte je suis passionne par le football. Notre équipe nationale s`étant qualifiée pour la coupe du monde, je rate rarement les interviews de ses dirigeants et en particulier de son coach, Rabah Saadane.

Non, je ne vais pas disserter sur sa capacité à prendre ses compatriotes pour des imbéciles en inventant à chaque fois des excuses quand l`équipe nationale se fait humilier et à s`attribuer le mérite tactique quand elle gagne.. Scotche pendant 90mn à son banc, intériorisant d`emblée la défaite, et regardant passivement ses guerriers de joueurs se battre dans l`enfer du stade du Caire? C`est la faute à ... son dos ! Une humiliation de 3-0 face au modeste Malawi ? C`est la faute à la chaleur. Comme si les joueurs adverses portaient des maillots … climatises ! Un autre humiliation de 4-0 face à l`Egypte ? C`est la faute à l`arbitre. La Serbie vient très simplement mettre un 3-0 à Alger? C`est la faute au public algérien qui met la pression sur lui (sic !).

J`ai dis que je ne voulais pas disserter sur tout cela car le point qui m`intéresse ici sont les interviews donnes par notre coach national. Que ce soit sur Al Jazeera, sur Al Arabiya (ou peut être ailleurs) Saadane laisse systématiquement dire que c`est LUI qui a qualifie l`Algérie aux trois phases de coupe du monde. Bigre, me dis-je, je vieillis, ma mémoire est donc si défaillante ? Je sors vite mes vieilles cassettes de tous les matches de notre équipe nationale de 1980 a 1982. Mais voila, de la fabuleuse victoire contre la Juventus de Turin de Platini jusqu`en Espagne, le coach en chef s`appelle plutôt Mahieddine Khalef ! Je consulte le journal El Hadef de l`époque et tombe sur l`interview de celui que l`on considère à juste titre comme l`un des meilleurs joueurs algériens de tous les temps, Lakhdar Belloumi. Il ne tarit pas d`éloge sur son entraîneur … Khalef ! Notre équipe nationale était bel et bien entraînée par Mahieddine Khalef. Combien même Saadane aurait fait partie du staff technique.
Mais c`est comme ça me dis-je, en Algérie la barre pour accéder aux hauts postes de responsabilités est tellement basse que les hordes de médiocres la traversent si facilement et éliminent du même coup les meilleurs.
Ce qui est s'est averee vrai en politique ou dans la culture apparaît maintenant dans le football.

Je m`en serai tenu a cette observation si la semaine passée je n`ai vu sur Al Jazeera Sport un long reportage sur la carrière de Rabah Madjer. La aussi, je ne vais pas m`attarder sur sa personnalité qui aura sûrement déçu beaucoup de ses admirateurs, dont votre serviteur: de la prétention à en revendre et surtout une réelle … mauvaise foi. Ce grand joueur n`avait franchement pas besoin de nous tartiner a chaque phrase `dkhoult fa atarikh` à cause d`une talonnade réussie! Passons…
Par contre, je fus surpris de l`entendre encenser celui qui d`après lui a qualifie l`Algérie pour la coupe du monde 1982, à savoir ….. le mythique Rachid Makhloufi.
Et peu importe que El Jazeera incrusta brièvement lors d`une phase de jeu a Gigon une image de Khalef avec la mention `algerian coach`.
A l`instar de Saadane, lui aussi laissa dire mais non sans avoir l`air un brin gêné car ce Monsieur est à lui seul une définition du football.

Résumons : ils sont donc 2 entraîneurs à prétendre ou à faire dire qu`ils ont fait qualifier notre équipe nationale en 1982. On a bien compris qu`ils sont plus obsédés par 1982 que par 1986. En 1982 un entraîneur et un staff compétents avaient construit avec peu de moyens une équipe de champions qui réussit l`exploit de battre l`Allemagne, vainqueur de cette même coupe du monde.
Aucun entraîneur n`a fait mieux depuis et surtout pas Saadane qui s`est vu offrir comme un cadeau cette équipe et en a fait en 1986 une équipe cultivant les défaites comme le fit remarquer le même Madjer lors de cette émission.

Pourquoi était-il important de s`attarder sur cet état d`esprit et que faut-il en retenir ?

Très succinctement, en sport comme en politique, une génération d`imposteurs sévit dans notre pays et se permet avec arrogance et outrecuidance de réécrire l`histoire en imposant des contre-vérités.
C`est cette avarie dans les principes de vie qui fait que l`Algérie se retrouve dépecée, en particulier sous l`ère Bouteflika, comme un vulgaire cadavre par ses propres enfants alliés en la circonstance à des étrangers venus de tous les ailleurs.
C`est aussi cette avarie dans la morale qui permet à Rachid Boudjedra de troquer avec aplomb l`habit d`historien pour juger comme un criminel un des monuments de la révolution algérienne, le colonel Amirouche.
De l`aplomb il en a toujours fait preuve.
N`est-il pas le premier auteur algérien post-indépendance qui mensongèrement décrira pour le lectorat français, à la fin des années 1970 (!), les supposées violences sociétales et psychologiques que subit la femme dans la société algérienne qui était selon lui sclérosée.
Rien ne peut mieux plaire aux français que de voir ses anciens colonises venir se plaindre, de leurs gueux de compatriotes.
Très reconnaissante, la France lui octroya le Prix Femina, comme elle sut récompenser plus tard d`autres algérien(ne)s qui suivirent son sillon.
Mais Boudjedra sait aussi se faire inviter pour manger la bonne soupe algérienne lorsqu`il s`aperçoit qu`il ne fait plus recette de l`autre coté de la Mediterannee et qu`en France on aime bien changer de selles.
Ainsi, l`a-t-on pas vu avec Ali Haroun, qui est l`homonyme indigne de l`auteur de la 7e wilaya, s`essayer avec peine à trouver des mots pour répondre à la place du général Khaled Nezzar, à un journaliste de France 2 qui lui demandait, lors de la fameuse conférence de ce dernier au CCA de Paris, comment de sous-officier dans l`armée française il en vint à devenir le tout-puissant patron de l`ANP ?
Boudjedra dit qu`il tient ses dires sur Amirouche d`un témoin : Bentobal. D`après ce dernier, Abane Ramdane fut livre à Boussouf par Krim Belkacem. Histoire de dire que cet assassinat est une affaire kabylo-kabyle. Boussouf dans cette histoire n`aura rien fait d`autre que prêter ses mains assassines pour étrangler sans pitié l`homme qui avec Ben Mhidi a fait que la révolution algérienne sorte de son bricolage et s`élève au rang d`une insurrection armée basée sur une redoutable stratégie qui terrassa tout le génie militaire et politique des Saint Cyriens dépêchés en masse dans les Aurès et le Djurjura.
Hélas il semblerait aujourd’hui que M. Bentobal se trouve dans un état comateux et les digressions fournies a Boudjedra sont une façon sournoise pour échapper a ses contradicteurs. Silencieux depuis 1962, Bentobal symbolise parfaitement les méthodes cyniques des certains sanguinaires qu`a enfante la révolution algérienne: le crime au nom de cette même révolution et pour finir la délation veule, si possible au crépuscule de sa vie.
Bentobal comme d`autres seront jugés par Dieu et les hommes de ce pays, le moment venu.

Le lien entre le football et la politique est donc clair.
On efface sciemment ceux qui ont fait la gloire de notre football en 1982 pour leur substituer sans vergogne des imposteurs qui vont même jusqu`a exercer un véritable terrorisme intellectuel sur ceux qui osent évoquer leur incompétence.

La révolution algérienne a été comme le disait feu Ferhat Abbas confisquée par ceux la même qui n`avaient à leur actif aucun fait d`arme sinon celui de poser pour des photos. Frustres dans un pays peuplé de héros, ils liquidèrent aussi bien physiquement que politiquement tous ceux qui avaient été les véritables artisans de l`épopée de ce peuple.

C`est pour cela que l`histoire de Amirouche ne saurait en aucun cas être écrite par des plumitifs de service comme Boudjedra, ni même par des opportunistes sans âme comme Said Saadi.

L`histoire de la dénonciation, par ses `frères`, de Amirouche et Si Haoues (susurrée déjà par Bourguiba, faut-il le rappeler) et de Ben Boulaid aux militaires français, des assassinats suspects de Benyahia, de Medeghri, de Boumedienne, de Tahar Djaout et de bien d`autres héros et bâtisseurs pré et post-indépendance doit être le devoir des générations d`historiens à venir. Pas celles d`aujourd’hui.

A moins qu`il soit dans les objectifs d`esprits criminels qui détestent ce pays, ce peuple, et son histoire plusieurs fois millénaire de sous-traiter en sous-main à des plumes corrompues, assoiffées de haine et d`aigreur, le soin de réveiller les démons de la discorde séparatiste pour faire oublier au peuple que ses dirigeants actuels font la Une des quotidiens algériens non pour les bienfaits qu`ils apportent à `leur` pays mais pour les milliards de dollars qu`ils volent impunément à ce peuple, tout en restant encore en poste.

Sofiane

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Commentaires (53) | Réagir ?

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toto

Mr Sofiane: Douter comme vous le faite dans votre article à propos de la dénociation à l'armée française du grand colonel Amirouche fait partie de la falcification de l'histoire que vous laisser le soins aux générations futures de l'écrire alors que beaucoup d'acteurs de l'époque de la guerre (encore vivants) sont unanimes. Vous avez beau essayer de couvrir les traitres de la révolution, un jour ou l'autre la vérité se saura.

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Menad

Amzal, je m'en souviens tre bien de "Khalef Mexico Saadan Bourico". La suite a donné raison à ce publique connaisseur. Une défaite humiliante contre une Espagne moribonde Par le score 3 buts à 0. Un match nul contre L'Irlande du nord pays faible footbalistiquement parlant et une autre défaite contre le brésile pour finir dernier du classement. Khalef non seulement il fini premier du classement mais il y avait aussi le style de jeux Khalef à la JSK. Une touche de balle une défense avancée inversion des ailliers et la montée des arrières latéraux. En plus Khalef, avec la jsk été premier avec 18point d'avance. La jsk ridiculisait tout le sport Algérien. Il leur manque "Ennif" à ces détracteur Algériens. Mon père me le disait toujours. "Li baa aslou llaareb ykhedaak ou yahreb" Nos grands mères disaient "Arav amesas" traduit "Laarbi ssamet"

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