LA CORRUPTION ABSOLUE PRODUIT DU POUVOIR ABSOLU (4è partie et fin) Par A. Rahabi

LA CORRUPTION ABSOLUE PRODUIT DU POUVOIR ABSOLU (4è partie et fin) Par A. Rahabi

La corruption entre l’impuissance de l’Etat et la résilience du peuple

Les deux précédentes démarches procèdent en fait de deux cultures politiques anciennes, divergentes mais dominantes chez nous : construire un pouvoir ou un Etat. La première démarche semble prévaloir c’est pourquoi l’Algérie donne l’image d’un pays porté par une addition continuelle d’ambitions de réussite individuelle. Alors le peuple devant l’ampleur d’un phénomène systémique et institutionnalisé se débrouille comme il peut et ne se demande plus pourquoi les institutions en charge du contrôle de l’argent public comme l’Assemblée Nationale Populaire, la justice - pourtant rendue en son nom - ou les services de sécurité chargés de la prévention du crime économique semblent dépassés par la nature, l’ampleur et les implications du phénomène .

Ont – elles laissé faire selon le cas par manque de courage politique, d’intelligence ou de moyens. Sont-elles outillées pour le faire et appréhender en temps réel la mutation de la corruption comme une des nouvelles menaces contre la stabilité nationale. Souvent elles s’en préoccupent quand le délit est déjà consommé alors que la force de toute institution organisée réside dans l’anticipation et la prévention. La corruption a également touché ces mêmes institutions qui ont assuré l’impunité à des personnes dont les actes relèvent sans aucun doute des tribunaux .Elles paient également le prix d’une trop forte immixtion dans la définition des orientations politiques partisanes et dans leur exécution. A force de vouloir s’occuper de tout elles ne s’occupent de rien et le déficit de crédibilité de ces organes a accéléré la démobilisation de la société dans la lutte contre les innombrables formes de déviation.

Les algériens sont devenus sceptiques par expérience, ils appréhendent les procès à grand renfort médiatique des boucs émissaires et autres lampistes car même quand ils sont fondés ils visent souvent à discréditer la lutte contre la corruption et à protéger des donneurs d’ordre. Les cadres de l’Etat et du secteur public, honnêtes dans l’immense majorité mais fusibles par excellence, devraient apprendre pourtant à résister aux injonctions politiques et aux pressions des groupes occultes. Ils se préserveraient et rendraient service à la Patrie.

Beaucoup de scandales sont révélés dans l’esprit d’un règlement de comptes entre des groupes d’intérêt parfois par des gouvernements étrangers dont les entreprises se font la guerre dans une conjoncture de crise mondiale. La collusion de l’argent sale de la corruption et de l’informel, qui représente officiellement près de la moitie de la richesse nationale, avec des intérêts étrangers est devenue une réalité en Algérie signalée de façon récurrente et grave par les institutions internationales spécialisées. Fait aggravant, nos partenaires occidentaux les plus proches et ceux du Golf sont devenus de véritables machines à laver l’argent sale en provenance d’Algérie, des sortes de paradis fiscaux qu’ils combattent pourtant dès qu’il s’agit d’empêcher l’évasion fiscale chez eux.

Conclusion :

Si le terrorisme a divisé la société, la corruption sous toutes ses formes risque paradoxalement de s’imposer comme un facteur de régulation socio économique et c’est à ce titre qu’elle représente une sérieuse menace pour les droits humains et participe à éloigner les perspectives de l’instauration d’un Etat de droit en Algérie. Nous sommes passés allègrement de 1962 avec les excès populistes d’un Président Ben Bella maoïste de circonstance nationalisant les hammams et cafés- maures à l’instauration d’une République de kleptocrates et de nouveaux riches accumulant mauvaise graisse et bonne conscience. Ils ont entaché de façon durable la crédibilité de l’indépendance de la justice, ont apporté la démonstration qu’aucune corruption n’est possible sans la couverture de l’autorité publique et créditent aujourd’hui l’image d’un Etat - Souk où tout se vend et s’achète. Le pire est qu’ils se transforment en une sorte de modèle social pour un peuple qui observe avec impuissance son honorabilité souillée par la corruption mais que l’on convoque à chaque crise pour lui faire partager la pénurie et les sacrifices .

2010-01-23

Abdelaziz Rahabi

Alger, le 20 janvier 2010

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Commentaires (4) | Réagir ?

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winâth

jai fait un rêve que tiens a partagé avec vous, jai vue une grande prison a ciel ouvert ou persone ne pouver s'echapés, entre ses prisonniers y'avait khelil est boutesrika entrain de manger la soupe, le gouvernement de se pays il n'yavais aucun arabe comme ministres ou gardiens de cette prison qui est devenu l'algerie

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ishak

DARWIN s'il avait etabli sa theorie des especes dans un espace vivant du Moyen Orient ou dans tout autre pays Arabe, son analyse biometrique serait d'une authenticite tangible. Seule region du monde a ce jour qui abrite un specimen humain proche des macaques pour les uns et du babouin pour les autres... Au revoir

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