Rapport RSF sur la liberté de la presse dans le monde : L’Algérie de Bouteflika 141ème sur 175

Rapport RSF sur la liberté de la presse dans le monde : L’Algérie de Bouteflika 141ème  sur 175

Le 9 avril dernier, Abdelaziz Bouteflika a été réélu à la tête de l’Algérie pour un troisième mandat consécutif. En mai 2004, au lendemain de sa première réélection, il avait réaffirmé sa « détermination à veiller à la liberté d’expression ». « Nous voulons marquer, encore une fois, avec force, notre détermination à veiller à l’exercice effectif, pour tous, de la liberté d’expression, en droite ligne de la Déclaration universelle des droits de l’homme », avait déclaré le Président dans un message à la presse. Or, malgré ces engagements en matière de liberté d’expression, peu de choses ont changé depuis.Le délit de presse est toujours passible de peines de prison et d’amende. L’article 144bis du code pénal algérien (en vigueur depuis 2001) prévoit en effet des peines de prison allant de 2 à 12 ans et des amendes pour tout propos jugé diffamatoire. La pénalisation du délit de presse constitue une véritable épée de Damoclès qui pèse sur les journalistes algériens. Les poursuites judiciaires se multiplient à l’encontre des journalistes et de leurs directeurs de rédaction. Les tribunaux algériens ne désemplissent pas.Par ailleurs, malgré la fin de son monopole sur la presse en 1989, qui a permis à de nombreux journaux de voir le jour, le gouvernement algérien conserve une mainmise sur l’impression et la diffusion de la presse. Certes les quotidiens El Khabar et El Watan sont parvenus à créer une société indépendante qui gère deux imprimeries (« Algérie Diffusion & Impression de presse »), mais seuls ces deux quotidiens sont concernés. Les autres journaux continuent de dépendre entièrement des imprimeries d’État. La création d’un holding d’entreprises d’impression par le ministère de la Communication en juillet 2008 n’a fait que renforcer le contrôle de l’État dans ce domaine. Un tel système réduit par conséquent toute marge de manœuvre des journaux qui voudraient exercer un regard critique sur la société et sur la vie politique algérienne. La situation est identique en ce qui concerne la distribution des journaux : mis à part El Khabar et El Watan qui ont réussi à mettre en place un réseau indépendant, les autres titres restent dépendants du réseau étatique de distribution.Avec le monopole sur l’importation du papier, les autorités algériennes complètent leur emprise sur la presse. Elles disposent d’une arme économique supplémentaire contre les récalcitrants de la presse privée, via son monopole sur la publicité. En effet, depuis avril 1968, l’Agence nationale de l’Édition et de la publicité (ANEP), créée en décembre 1967, distribue la publicité des administrations et des entreprises en fonction des lignes éditoriales, distribuant les fonds en priorité aux journaux proches du régime. En outre, l’État garde le contrôle de la radio et de la télévision depuis 1963.

En outre, les autorités algériennes interdisent de manière récurrente la diffusion de journaux internationaux en Algérie. Ainsi, trois publications françaises, L’Express, Marianne et le Journal du Dimanche, ont été censurées début avril 2009, à la veille de l’élection présidentielle. Auparavant, le 7 mars 2009, l’hebdomadaire Afrique Magazine avait été interdit pour « atteinte aux valeurs nationales », tout comme le numéro 2991 de l’hebdomadaire L’Express daté du 30 octobre 2008, sanctionné pour « atteinte à l’islam » . En mai 2008, le numéro 2469 de Jeune Afrique a également été banni des kiosques en Algérie.

Le Maroc fait à peine mieux et occupe la 127ème place. Quant à la Tunisie en 154ème position, les journalistes y vivent l’enfer au quotidien.

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (67) | Réagir ?

avatar
kamel

Parler de presse libre en Algerie, c'est croire a la légende du pere Noel. Non, non, la presse n'est pas independante dans notre pays et surtout pas objective. Mais a part, El watan et le journal le matin en ligne du matin, je ne vois aucune rationnalité dans les traitement des evenements. El khabar, a perdu pied, et la derniere escopade avec l'Egypte le confirme. Quand au soir d'Algerie, il est loin, tres loin, de rependre aux attentes. farah Maamar et hakim Laalam que nous considerons comme les pionniers de cette presse libres et de l'intelligentia ont detourné carrement le dos a ces evenements :le premier lui preferant des annesdotes et le second en s'acharnant sur Barkat. Alors, je doute sinceremment...... Metref, Halli et Hmidchi en savent certainement quelque chose

avatar
leila

A @ mohamed : enfin un algérien qui pose la bonne question ! effectivement, tous les consulats de France (je ne sais pas pour le reste de la terre), délivrent les documents algériens, passeports, dérrogation, autorisation de sortie paternelle, ect en leur apposant des timbres algériens en monnaie algérienne. aucun mode de paiement n'est accepté à part en espèce. @mohamed, vous avez signalé 2500 DA pour un passeport, j'ai dû prolonger la durée de mon passeport (qui est l'équivalent d'un nouveau passeport) moyennant 60 euros, mais la somme des timbres était de 240 DA ! ils mettent n'importe quelle somme en dinars sans tenir compte de l'équivalence bancaire, aucun reçu n'est attribué, contrairement aux autres consulats (turque par exemple). je souhaiterais que les concitoyens s'expriment sur le sujet, pour en faire une idée de ce qui se passe ailleurs et porter cette énorme escroquerie sur d'autres médias "autorisés en algérie" et pourquoi pas au ministère des AE et à la présidence. salutations

visualisation: 2 / 67