Deux clans s'affrontent

L’un veut tendre la main jusqu’au bout aux islamistes ; l’autre exige que l’on clôture le chapitre « réconciliation nationale » et qu’on revienne à une vraie lutte anti-terroriste. L’un compte séduire par toutes sortes de concessions, le capital étranger et national ; l’autre veut que l’on retourne à une vraie politique d’investissements pilotée par les pouvoirs publics et regrette qu’on ait livré l’Algérie aux lobbies et aux mafias…
Le duo Bouteflika-Belkhadem est le chef de file du premier clan : réconciliation nationale, libéralisme sauvage, désinvestissement, bazardisation de l’économie, abandon de la souveraineté et du rôle de l’Algérie dans le monde. Pour des raisons sans doute tactiques, Ouyahia a voulu parler au nom de « l’autre clan ». Existe-t-il vraiment ? Toujours est-il que Bouteflika, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire, vient de répliquer à Ouyahia : il ne changera ni d’hommes ni de politique. « Seul le choix de la réconciliation nationale est la voie à suivre » a-t-il lancé. Abdelaziz Bouteflika considère que la politique de réconciliation nationale a « permis au pays de renouer avec la paix et la stabilité, et de se lancer dans un processus de développement global dans tous les domaines, tout comme elle a offert des opportunités de drainer les investissements étrangers et d’assurer une vie meilleure pour tous les Algériens ». Puis cette réponse sèche à l’adresse d’Ouyahia : il poursuivra sa politique « malgré ceux qui voient dans cette politique un obstacle qui fait barrière à leurs desseins et appétits opposés aux intérêts de leur pays et leur peuple, aussi différente soit leur appartenance ou leur affiliation. »
La ligne de démarcation est tracée.
Et 2007 n’est pas encore terminée.

L.M.

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Commentaires (5) | Réagir ?

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ali elmenfi

Abdesselam Ali-Rachedi, 30 Octobre, 2007 nous livre une excellente reflexion fort justement appuyee par Mouby. Si je partage en grande partie ces points de vue, je nuancerai toutefois la question de « l'axe positif et l'axe negatif » dont le regrette Mahmoudi avait developpe l'idee. Le fin analyste qu?il etait avait parfaitement saisi l'essence du conflit a l'interieur du systeme. Je lui avais toutefois fait remarquer, et il en avait pris bonne note, qu?en realite, il s?agissait, cela semble incongru, d?un seul axe, en meme temps positif ET negatif. Cet axe est soumis a des variations et des pulsions internes qu?on ne peut comprendre que si on accepte de dire que le systeme politique algerien OBEIT a SA logique. Si certains tentent d?en devier la trajectoire, ils en sont automatiquement et impitoyablement rejetes (Boudiaf, Chadly, Zeroual, et meme Boumedienne qui avait commence a en cerner les limites).

D?ailleurs, Abdesselam Ali-Rachedi nous dit : « Certes, il y a des velléités de franchir les fameuses lignes rouges, mais cela ne va jamais assez loin, en tous cas pas jusqu'à remettre en cause les fondements du système. ».

Ce constat, qui peut sembler pessimiste, ne doit pas nous enfermer dans une fatalite ineluctable mais, bien au contraire, nous faire prendre conscience que nous avons tous et toutes un role a jouer.

Voilà de quoi reflechir a l'approche du 1er Novembre !

Cordialement

elMenfi

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MOUBY

CETTE HISTOIRE DES DEUX CLANS ME RAPPELLE LE FEUILLETON DE MAHMOUDI DANS L'HEBDO D'ALGERIE A PROPOS DE L'AXE "POSITIF" ET DE L'AXE NEGATIF DU SYSTEME

POLITICO-MAFFIEUX QUI PRESIDE MALHEUREUSEMENT NOTRE PAUVRE PAYS.

en consequence je suis tout a fait d'accord avec adesselam ali-rachedi.

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