Presse au Maghreb, des organisations maghrébines condamnent la pression financière, politique et sécuritaire

Presse au Maghreb, des organisations maghrébines condamnent la pression financière, politique et sécuritaire

En marge d'un colloque organisé le 25 septembre à Casablanca par l'Observatoire Marocain des libertés Publiques et l'Observatoire pour la Liberté de la Presse, de l’édition et de la création en Tunisie sur le thème de l’arme de la censure financière dans l'étranglement de la liberté de la presse au Maghreb auquel ont participé des organisations et des personnalités maghrébines et internationales une déclaration a été publié. Ce communiqué appelé « Déclaration de Casablanca » condamne les atteintes répétées des Etats maghrébins contre la liberté d’expression. Il fait le point pays par pays sur les pressions qui se poursuivent contre les journalistes. Le colloque a regroupé des personnalités importantes de la scène médiatique maghrébine.

Déclaration de Casablanca

La presse au Maghreb sous la pression financière, politique et sécuritaire

Les organisations Maghrébines des droits de l'homme, les organisations professionnelles de journalistes ainsi que des journalistes et universitaires maghrébins s’inquiètent de la situation de la presse au du Maghreb. En marge d'un colloque organisé le 25 septembre à Casablanca par l'Observatoire Marocain des libertés Publiques et l'Observatoire pour la Liberté de la Presse, de l’édition et de la création en Tunisie sur le thème de l’arme de la censure financière dans l'étranglement de la liberté de la presse au Maghreb auquel ont participé des organisations et des personnalités maghrébines et internationales les participants ont examiné les menacent qui pèsent sur la liberté de la presse dans la région en mettant l'accent sur les méthodes les plus récentes utilisées par des régimes répressifs et les ennemis de la liberté d'expression pour le musellement des médias et des journalistes. Les participants ont étudié les mécanismes d’utilisation de la censure financière. Ils ont également soulevé la question de la de l’introduction de la corruption financière pour le contrôle du paysage médiatique, à travers l’instrumentalisation de la publicité, la corruption des journalistes pour acheter leur silence et l’exploitation systématique de leur difficultés sociales et financières, en plus des pressions sécuritaires et politiques incessantes. Les participants ont, au cours de cette réunion, réitéré leur attachement aux valeurs et aux principes de la liberté d'expression contenues dans les textes et lois des Etats ainsi que dans les conventions internationales pour assurer la liberté de la presse en tant qu’élément de base de l'exercice des autres libertés: Les participants condamnent les procès arbitraires contre des publications de presse dans plusieurs pays du Maghreb. Les derniers en date sont les journaux marocains, condamnés à des amendes abusives dans l’objectif est de les pousser à la faillite et l'étranglement financier et professionnelle. En ce qui concerne la situation en Tunisie les participants dénoncent la menace persistante sur les journalistes qui critiquent le gouvernement. Ils dénoncent la condamnation récente du journaliste Boukadous Fahim à de la prison ferme, ainsi que la mobilisation des fonds publics pour lancer des campagnes de dénigrement qui affectent l'honneur et la dignité des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme. Ils condamnent également le putsh mené par la police politique contre le bureau du Syndicat national des journalistes tunisiens, qui a conduit à l'installation d’un bureau parallèle fidèle au parti au pouvoir.En Mauritanie, les participants ont souligné l'absence de cadre juridique régissant la liberté de la presse électronique. Ils ont également insisté sur la réorganisation du secteur des médias pour se débarrasser du phénomène des "Peshmerga», qui concerne les journaux, qui reçoivent de la publicité sans pour autant assurer la pérennité de journaux. Les participants du colloque de Casablanca estiment qu’il faut aussitôt que possible mettre en place la réglementation et les mécanismes de soutien public à la presse indépendante.

En ce qui concerne la situation en Algérie, les participants ont souligné le maintien de l'État d'urgence imposé en Algérie depuis le 9 Février 1992, qui donne au pouvoir exécutif et aux services de sécurité des pouvoirs très étendus qui menacent l'exercice de la liberté de la presse, en plus de l'arsenal législatif. Ils dénoncent la poursuite par la justice algérienne des actions contre la presse ainsi que les condamnations à la prison ferme et à la prison avec sursis, contre les journalistes et les correspondants de presse. Les participants condamnent la persistance des pouvoirs publics dans la violation des lois de la république en refusant d'accorder des agréments aux nombreux journalistes professionnels indépendants, alors que dans le même temps, ils délivrent des agréments à ceux qui disposent de réseaux de relations et d’intérêts gravitant dans l'orbite du pouvoir. En ce qui concerne la Libye, les participants au colloque ont enregistré la poursuite des violations des droits humains sur une grande échelle et un exercice de monopole absolu sur le secteur des médias. Ils dénoncent la tentative du leader libyen d’exporter la répression des journalistes à l'extérieur de la Libye. Ils mettent l'accent sur l'absence d’une Constitution en Libye ce qui constitue l'obstacle fondamental pour imposer des réformes propices à poser les fondations d’une presse indépendante en Libye.

Casablanca le 25 Septembre, 2009

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Commentaires (5) | Réagir ?

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kaci

Si ces "journalistes" accreditent l'acronyme Magreb, forcement ils sont Anti Amazighes. Donc irrespectueux de l'histoire et collaborateurs du colonialisme politique entretenu artifitiellement.

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Numidien

Où sont nos journalistes algériens? Qu'avez-vous entrepris lorsqu'une des plus belles plumes algériennes a été emprisonnée? (Benchikou pour ne pas le citer). Avez-vous déclenché une gréve sans fin tant que Le Matin n'est pas de retour? L'argent vous a rendu aveugles. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Et pourtant... ! En dehors des journaux sous tutelle étatique (je me permets de citer Liberté entre autres, sans Dilem), seuls trois journaux tentent de survivre aux menaces. L'union fait la force, mais....

Bref et rebref, c'est juste dommage que le métier noble et courageux du journalisme en Algérie soit devenu une boîte de réception et de divulgation des instructions de ceux qui détruisent notre pays.

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