Bouteflika a renoncé à la repentance depuis 2007

Bouteflika a renoncé à la repentance depuis 2007

L’affaire commence le 21 novembre. Ce jour-là, Kaizer Moulay renouvelle publiquement son offre à Sarkozy : il renonce officiellement à la repentance de la France pour ses crimes coloniaux, en échange d’un appui de l’Élysée pour un troisième mandat. Le chef de la diplomatie Mourad Medelci, chargé de la besogne, annonce ainsi à Paris, lors d’une conférence de presse, que les excuses de la France, pour ses crimes de guerre, n’étaient plus une priorité pour les Frères Ali Gator : « Je pense que le plus sage est de laisser le temps agir en espérant que cette question trouvera une réponse un jour… Il faut savoir garder la porte ouverte à nos deux sociétés et à l’intelligence de nos deux peuples qui sont capables de suivre le bon chemin. » Ensuite le quitus au projet d’Union méditerranéenne « pour envisager une Méditerranée de paix et de sécurité face à toutes les menaces »,« cette idée forte de codéveloppement que le président Sarkozy a abordée, comme par exemple ce projet de mise en place d’une banque méditerranéenne qui viendrait soutenir des projets communs aux deux rives.» applaudissant à

C’était l’erreur de trop : dans sa hâte à vouloir forcer la décision de la France, il avait surenchéri dans l’offrande et engagé unilatéralement l’accord du Territoire sur des dossiers de souveraineté nationale, sans disposer du consensus au sommet. Mais pire, il venait de prendre deux décisions antipopulaires qui allaient l’affaiblir.

Comment, en effet, cacher à l’opinion que participer à l’Union méditerranéenne c’est s’asseoir aux côtés d’Israël ? Car l’Élysée avait bien précisé, à la veille du voyage d’Alger, que l’État hébreu serait membre à part entière de la nouvelle organisation. « L'objectif est bien sûr que l'Union méditerranéenne regroupe tous les pays du pourtour méditerranéen (…) et je vous confirme qu'Israël est bien un pays méditerranéen. » avait affirmé le porte-parole de l’Élysée, le 9 juillet.

Comment, en outre, annoncer aux habitants du territoire le renoncement à la repentance de la France quand on les avait abreuvés du contraire pendant deux longues années ? La semaine où un sondage du journal El Khabar, paru sur son site Internet, indiquait que la majorité des citoyens souhaitent voir la France présenter des excuses officielles pour les crimes coloniaux !

Aussi, contrairement à juillet où elle fut particulièrement discrète, la « famille révolutionnaire » réagit-elle avec véhémence. Le secrétaire général de l’Organisation des moudjahiddines se dit « étonné » des déclarations de Medelci et avertit que « l’Organisation allait prendre une position ferme lors d’une prochaine réunion. » Le lendemain, c’est au tour des Affaires étrangères de désavouer leur propre ministre !

« Nous tenons toujours aux excuses de la France », rappelle le chargé de la communication, promu pour l’occasion aux hautes fonctions de censeur de son propre chef !
Quelques heures plus tard, c'est le chef du gouvernement qui désapprouve à son tour son ministre ! Interrogé à Oran sur les déclarations de Mourad Medelci concernant l’abandon des excuses de la France, Abdoul le Persan l’a jugé « improbable », ajoutant un peu d’huile sur le feu : « Nous allons continuer à défendre cela au FLN, aujourd’hui et demain…car il est impossible de parvenir à une véritable amitié avec la France sans que cette dernière ne s’excuse pour ses crimes durant l’ère coloniale ».

Puis c’est l’uppercut direct. Le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, attaque sans détour Medelci et fustige ceux « qui claironnent qu’il faut laisser le temps au temps », martelant que les excuses de la France étaient « un préalable non négociable avant toute idée de réconciliation.»

C’est alors que surgit le scud Mohamed Chérif Abbès.

Le personnage, discret ministre des Moudjahiddines, n’avait jamais fait parler de lui auparavant. Mais ce 25 novembre, il se rattrapa d’un seul coup de gueule : « Les Français ne son pas prêts pour la normalisation des relations, en tout cas pas durant le mandat de M. Sarkozy. Vous connaissez les origines du président français et les parties qui l’ont amené au pouvoir, le lobby juif qui a le monopole de l’industrie en France. »

Le message de Mohamed Chérif Abbès à l’adresse de Sarkozy est trop structuré, trop éloquent pour n’être qu’une éruption de colère incontrôlée. Il signifie au président français que les Frères Ali Gator savent tout de ses connivences avec les groupes sionistes mais aussi de ses arrière-pensées néocoloniales ( « Il cherche une politique qu’il peut « sarkoziser ») et l’invite à la retenue (« Je crois qu’il s’est un peu précipité. En tout cas il a le droit de lancer tout les projets qu’il veut, mais ce qui nous importe, c’est sa politique vis-à-vis de notre pays ») Et, surtout, le ministre s’autorise à parler au nom du pouvoir, comme s’il était chargé d’annoncer les réserves d’Alger à propos de l’Union méditerranéenne (« Certains responsables se sont précipités en approuvant ce projet. Tant que la France ne reconnaît pas ses crimes, les relations ne dépasseront pas le cadre des échanges commerciaux.»)

C’est la tempête.

La presse française, à l’image du Figaro, s’indigne qu’on puisse accuser le président français « d’être un agent à la solde d’Israël » et note que « le dérapage n’a guère ému les milieux politiques d’Alger » ; le Quai d’Orsay déplore, dans une sèche déclaration, des propos « qui ne correspondent pas au climat de confiance et de coopération dans lequel nous préparons la visite d'État du Président de la République » ; l’UMP s’offusque des propos « grotesques, inutilement blessants, totalement déplacés et extrêmement grossiers » et exige « des éclaircissements avant la visite de M. Sarkozy à Alger » ; des proches du président exigent l’annulation du voyage…

Extraits de « Journal d’un homme libre »

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Commentaires (8) | Réagir ?

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MASNSEN

Farid ! Vous n'éclairerez pas le sujet avec des propos subjectifs.

La France, en reconnaissant sa faute, devra payer une amande (comme l a fait l'Italie pour la Lybie dernièrement) et cette amande sera proportionnelle aux nombre d’années d occupation.

Aujourd’hui, la France n'a pas les moyens financiers de le faire mais l'un n'empêche pas l'autre; notre président devrait, peut être, exiger dans le pire des cas un échelonnement de cette amande dans la durée avec des intérêts par exemple. Aussi que la France rende des services qui devront faciliter la vie aux algériens qui vont à l étranger aujourd'hui et dans le futur. C’est le principe même de la loi française qui dans le domaine de la responsabilité civile, on est responsable des dommages qu’on a causé à autrui

Farid! il est important de débattre sur un seul sujet à la fois, et de faire des propositions au lieu de sortir du sujet et d’annoncer des désaccords qui risqueraient de nous écarter du thème qui est présenté pour le débat.

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Farid

La France est un pays qui a un complexe de supériorité vis à vis des maghébins et un complexe d'infériorité vis à vis des anglos-saxons. Un français se mettrait à genoux devant un américain ou un anglais. beaucoup de français doivent décolonisés leur mentalité. Ils trouvent que c'est Normal que la France dit Pardon au juifs par le biais du président Chirac. Ils trouvent aussi que c'est normal que l'Allemagne dit aprdon aux Français pour les crimes de 1945. Mais ils trouvent que ce n'est pas normal que la France dise pardon au peuple algérien. Deux poids et deux mesures.... la démocratie et les droits de l'homme sélective... On ne comprend rien à cette France qui agit selon ses intétrêts sans aucune HONTE. Le peuple Algérien doit exiger PARDON à la France et ne plus donner procuration à Bouteflika (le plus intelligent de tous les algériens) pour le faire sachant qu'il travaille pour lui même/ Moi en tant qu'algérien je ne veux plus qu'il parle à ma place je suis majeur et libre et en mesure de décider pour moi-même.

Vive l'Algérie.... on doit exiger le pardon de la France...

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