3. Les amis émiratis de Bouteflika

3.  Les amis émiratis de Bouteflika
TROISIEME PARTIE : LES AMIS EMIRATIS DE BOUTEFLIKA
Dans l’algérois, les extorsions s’opèrent à grande échelle, parfois à coups de massacres de villages entiers. Personnage emblématique de cette frénésie, M. Melzi, directeur de SIH (Société d’investissement hôtelier), SSDVA et Club des Pins, trois sociétés immobilières dépendant de la présidence (donc de Larbi Belkheir). Le domaine Bouchaoui, ex-Borgeaud, est livré à une véritable « orgie » dilapidatrice... Djillali Mehri, propriétaire de Pepsi-Cola-Algérie, Abdelmalek Nourani (wali d’Alger), Brahim Hadjas, PDG Union Agro, filiale d’Union Bank, et combien d’autres hommes derrière lesquels œuvrent dans une sorte d’anonymat ostentatoire Larbi Belkheir et autres généraux, se disputant les ultimes lambeaux de terres agricoles du pays le long du littoral... [18] « Les investisseurs du Moyen-Orient et du Golfe s’intéressent de près au secteur du tourisme en Algérie. Plusieurs de leurs projets ont été retenus par la Société d’investissement hôtelier (SIH), une société par actions basée à Club des Pins et rattachée directement à la Présidence de la République. Pour les investissements lourds, “les hommes d’affaires étrangers peuvent directement négocier avec la SIH”, affirme M. Wardi, responsable [...] au ministère du Tourisme. Une démarche suivie par les investisseurs arabes, le ministère de tutelle étant tenu quasiment à l’écart. Pour preuve, alors que le ministère attend les conclusions de l’étude devant déterminer la nature de l’investissement approprié à la plage Les Dunes, les terres ont déjà été clôturées pour accueillir un gigantesque complexe de l’homme d’affaires libanais Mustapha Hariri, cousin du Premier ministre Rafik Hariri. [...] Pas loin des Dunes, à Sidi Fredj, le milliardaire émirati Cheikh Hammed prévoit de construire un hôtel cinq étoiles. [...] Un autre Émirati, avons-nous appris, ambitionne d’investir près du complexe de Zéralda. [...] Les Saoudiens ne sont pas en reste. Un important complexe touristique, avec centre commercial, est prévu dans la région de Boumerdès. [19] » Et pour s’approprier les terres, les prétendants ne font pas dans la dentelle : « Des haies de tôle et de parpaing ont délimité 20 hectares des EAC sur arrêté du wali d’Alger, Abdelmalek Nourani, signé le 19 octobre 2002. Des agents de la résidence Sahel veillent sur la surface reprise, désormais interdite à la production agricole. Melouk Rabah, agriculteur de père en fils, assiste impuissant au grignotage de 3 hectares sur les 12 que compte l’EAC n°59 dont il fait partie [...]. “Il y a deux mois, des agents de la sécurité à Club des Pins, en compagnie d’ouvriers chinois, et assistés par la gendarmerie, sont venus dresser une clôture”, témoigne-t-il. Les agriculteurs ignorent tout de l’instruction interministérielle et de l’investissement prévu. Ils ignorent tout de leur avenir, espérant un “retour à la raison” du wali d’Alger. 74 familles sont priées de plier bagage, après indemnisation. Les haies dressées sillonnent les EAC et courent le long de la RN11. L’EAC n°37 a été amputée des cinq sixièmes de sa superficie (5 ha sur 6). À terme, toutes les exploitations disparaîtront pour céder place à un projet d’investissement touristique, qualifié par l’État d’“utilité publique”. “Seuls les routes, écoles, hôpitaux, aéroports peuvent être d’utilité publique”, estime un expert. “On m’a pris la quasi-totalité des terres [...]”, affirme un vieil agriculteur. Mais ni le plan directeur d’aménagement et d’urbanisme, classant ces assiettes foncières en “zone non urbanisable”, ni la loi 87-19 [...] ne peuvent lui être d’un quelconque secours. Dans la cacophonie des textes, le wali délégué de Chéraga, M. Benmansour, a adressé, le 25 décembre 2002, un arrêté à toutes les autorités locales, notamment à la gendarmerie, afin “d’engager les actions nécessaires pour arrêter immédiatement les travaux et la remise en l’état initial des lieux”. En vain. M. Benmansour qualifie la clôture d’“illégale”. Après la vente des villas de Moretti à des particuliers, notamment à des dignitaires du régime, la reprise de Club des Pins par l’État et sa fermeture au public, voici le béton menaçant les 76 hectares qui ont pu jusque-là lui résister. [...] “Ils ont profité de notre crédulité. Le meilleur d’entre nous a un niveau primaire. On ne savait pas ce qu’on signait” » se lamente un agriculteur dépossédé de ses terres [20]. Ces affairistes du Golfe auraient été sollicités par Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis pour pallier « la frilosité des investisseurs occidentaux ». En effet, pour masquer la mainmise d’une ultra-minorité sur le pays, il importe de la diluer dans une présence étrangère. Les émirs du Golfe sont ainsi des candidats parfaits pour l’univers économique de Larbi Belkheir, parrain discret de ces transferts de propriété : moins regardants sur les principes, ils présentent des profils qui permettront, le moment venu, de leur reprendre d’une main ce qui leur a été cédé de l’autre. On pourrait pourtant considérer que tout investissement est bon à prendre. Mais ces « investissements » grèvent plus qu’ils ne soulagent les finances algériennes. Il en va ainsi de cet Émirati, ami d’Abdelaziz Bouteflika, Al-Shorafa, un escroc notoire [21], impliqué dans les plus grands scandales de ces dix dernières années. L’ambition qu’affichait sa société United Easter Group (UEG) était pourtant digne d’un plan Marshall : « Procéder à la construction d’une nouvelle aérogare à Alger et restructurer l’aéroport international, rénover les ports d’Alger et de Djendjen, construire des logements en coopération avec la CNEP, rénover le réseau de raccordement des eaux, améliorer la qualité de couverture en électricité, procéder à l’acheminement des produits dérivés du pétrole ». Au final, ses relevés de compte montrent que « trois ans après l’ouverture de ses bureaux en Algérie, Al-Shorafa possédait moins de 100 dollars en banque. » Et lorsque les banques publiques refusent de lui accorder des prêts, « des ordres venus directement de la présidence [les] contraignent à débourser l’argent demandé », fonds qui « n’aident même pas au démarrage du plus simple projet ».

MOUH

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Commentaires (9) | Réagir ?

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hanni

pour celui qui a dit benflis aurait du rester depuit quand les benflis 1er..... depui quand c est bizzare.........

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tahar

merci moh, mais les ghachis que nous avons est l'etat embryonaire d'un peuple en formation, peut-être dans 30 ans ou 40 ans, que le peuple se reveilleras a la fin du gaz est du petrole, a se moment là le peuple mangeras les callioux, koulou l'ahdjers, l'independance n'est pas fette pour les makakes que nous sommes devenus

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