AU SECOURS KAFKA !

La banque d’Algérie a promulgué une instruction à toutes les banques pour exiger de leurs clients importateurs la production des documents suivants :
 Certificats phytosanitaires
 Certificats de conformité
 Certificats d’origine
Cette instruction prend effet à la date de sa promulgation, sans information et encore moins de concertation préalable. Ainsi des tonnes de marchandises vont encore encombrer les ports et les zones sous douane durant des semaines !
C’est le fait du prince, une fois de plus !
Mais lorsque vous êtes importateur de livres, les bras vous en tombent.
Notre cher pays souhaite donc s’assurer des protections :
 Phytosanitaire car les livres se dévorent, bien sûr. Mais à quelle spécialité médicale ou vétérinaire devons-nous nous adresser pour la délivrance de ce certificat phytosanitaire?
 De conformité : par rapport à quoi ? A quelles normes techniques, scientifiques ou juridiques doit répondre le livre ? Aux fameuses « Thaouabites » de l’édition locale malingre mais « conformiste à souhait ? Mais alors adieu science, vérité et beauté pour les algériens amoureux du livre
 D’origine : de l’auteur, de l’éditeur, de l’imprimeur, du diffuseur ?
Il existe pourtant un système international de codification de livres dont l’Algérie est partie prenante : c’est le système de l’ISBN qui comporte en 13 chiffres l’indication du pays, de la langue, de l’éditeur, de la spécialité etc… Le code barre au dos de chaque livre, à nul autre pareil, est sa pièce d’identité, lisible par tous les lecteurs de code barre de la planète.
Faut-il ajouter qu’en Algérie, à chaque poste frontière une vigilance de tous les instants entoure l’arrivée des livres puisqu’il est soumis successivement :
 A un visa de la PAF (Police de l’air et des frontières)
 A un visa du Ministère de la culture
 A un visa du Ministère des affaires religieuses
Jusque là le Ministère de la santé n’était pas encore sollicité pour le visa phytosanitaire !
Chez nous la spécificité culturelle, on connaît !

AU SECOURS KAFKA !

Boussad OUADI
EDITEUR-IMPORTATEUR DE LIVRES

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (9) | Réagir ?

avatar
Mohamed

Il faut préciser que tout importateur algérien doit, avant de pouvoir faire sa déclaration de douane, soumettre le dossier d'importation à un serivice algérien de contrôle qualité. La note de la banque d'algérie exige la fourniture d'un certificat de contrôle qualité, établi par un organisme agréé dans le pays de l'exportateur, pour les importations dont le mode de paiement est par remise documentaire ou crédit documentaire. C'est à dire pour lesquelles le paiement est effectué avant le dédouanement de la marchandise. L'objectif officiel de cette note est de ne payer une marchandise qui risque de ne pas passer le contrôle qualité algérien et ne pourra pas être dédouanée.

Dans la pratique, l'exportateur doit préparer ses colis ou pallettes et faire appel à un organisme de contrôle (BUREAU VERITAS, SGS...) qui vient contrôler les colis (contenu, nombre, dimensions, poids) et délivre un certificat attestant de la conformité des fournitures par rapport à la facture et à la liste de colisage.

La prestation est facturée en fonction de la durée. Durée minimum facturée: 1/2 journée avec un prix moyen de 350. payée par l'Algérie bien sur.

Ce qui est déplorable est que le contrôle de qualité se limite aux importation officielles alors que des milliers de produits contrefaits inondent le marché et aucun contrôle n'est exercé auprès des commerçants.

avatar
Mohand Mokher

Mais comment ce fait-il qu'on trouve sur le marché de la marchandise de piètre qualité ? Les pétards avaient-ils des certificats d'origine et de conformité ? L'importateur réglo

n'a pas sa place dans le négoce en Algérie.

visualisation: 2 / 9