( Réponses à Ikhlef, Benaberkane Azzedine, Abdel, sergeantpepper, Benali, Karim, Inas, Ca2ldz, Uffir, Benkhoucha Abdelkrim, Rabia Abderahmene, Mourad, Koceila Dz Maahoum, Mourad, alloui, zimigri, Said Reda, Ninon, Aicha, Fawzi Mébarki… )

Je vous remercie toutes et tous de votre solidarité et vous dis toute ma gratitude .J’aurais aimé échanger avec vous nos préoccupations communes mais les circonstances ont en voulu autrement. Sur cette question précise je vous confie quelques appréciations.

Primo : Ma famille n’a jamais demandé à personne de baptiser quoi que ce soit au nom de ses chouhada Ammar , Tayeb , Cherif , Mohamed , Salah . Les autorités l’ont fait il y a 12 ans qu’elles trouvent ici l’expression de nos remerciements. Que les mêmes autorités ou d’autres commettent cette profanation relève à mon sens de deux erreurs d’appréciation : la première en considérant que Abdelaziz n’occupant plus de fonctions officielles et n’étant pas dans les grâces des puissants du moment ils pouvaient commettre leur lâcheté et en seraient récompensées. La seconde en pensant que j’allais me taire par je ne sais quel miracle alors que je suis touché dans ma propre chaire et que je chéris pour que tout la liberté .Je regrette que le Président d’APC ne consacre pas plus d’ énergie à s’occuper des enfants qui grelottent dans des salles de classe glaciales de Bab Essoug et Djebel Halouf . De même que le Directeur de l’Education gagnerait à s’investir davantage pour régler le déficit calorique des enfants du peuple, les cantines scolaires à Guelma n’arrivant même pas à servir plus de 40% des établissements c'est-à-dire bien moins qu’il y a 40 ans .

Au lieu de cela il veut se payer le luxe d’un procès contre le prestigieux quotidien El Khabar parce qu’il à révélé le déboulonnage nocturne du fronton du collège des Frères Rahabi . Qu’il en soit ainsi pour le bénéfice de la manifestation de la vérité .

Secundo : Ceux qui ont fait ça ont pu être inspirés par des groupes d’influence qui ont pris en otages l’Administration locale en s’érigeant comme tutelle de la conscience patriotique de la région de Guelma .J’accuse sans risque d’être démenti un moudjahid de mars 62 qui se reconnaitra et un moudjahid authentique à qui j’avais refusé une proposition arbitraire de nomination d’un neveu dont le profil ne correspondait pas au poste tout d’ailleurs comme la candidature de la nièce Boumediene à la tête de la direction de la culture de Guelma . J’ai nommé sur la pertinente proposition du Directeur central du patrimoine Abderrahmane Khelifa une archéologue épouse d’un chercheur en archéologie qui répondait le mieux aux besoins d’une ville antique qui compte, entre autres , l’un des beaux théâtres romains du monde .Je voulais notamment préserver ce qui restait des massacres commis par un wali qui a transformé en une vulgaire plate forme de kiosques hideux un jardin romain ombragé et un havre de quiétude pour les personnes âgées depuis plus d’un siècle. Il était à équidistance (150 mètres) entre le splendide théâtre municipal de1886 et le théâtre antique. La piscine romaine de Hammam Braddaa cimentée avait pour sa part été réduite à une vulgaire pompe hydraulique..

Tertio : Les gens de Guelma ne sont pas différents du reste de l’Algérie ils subissent les mêmes pressions, les mêmes craintes et les mêmes menaces. Je vous remercie de me donner l’occasion de leur dire réagir et de protester contre une atteinte à la mémoire des chouhadas qui dure depuis 1964 : La débaptisation de TOUTES les inscriptions tombales du cimetière des Chouhadas de Guelma sous le prétexte fallacieux - à l’époque du slogan vertueux - mais malheureusement perverti : un seul héros le peuple. Dans la réalité ils l’ont fait parce qu’ils se sont rendus compte que trois 3 rangées de 15 de chahid portaient les même nom : Meddour et Oumeddour (cette famille est constituée de deux branches des Ath Meddour : les Mouhoub et les Chorfa ) . Elles comptent une centaine de chahids du 8 mai 1945 à Juillet 1962. D’autre familles à Guelma comptent plusieurs chahids sans sépultures ni inscriptions tombales.

Quarto : Je n’ai porté cette affaire devant l’opinion publique que par ce qu’ elle a touché l’ensemble de ma famille et particulièrement mes tantes filles de Ammar et de Tayeb très affectées par cet ignoble acte .Je suis suffisamment averti de la lâcheté et de la servilité des potentats locaux en Algérie pour ne pas m’offusquer de tels agissements surtout en cette période électorale qui leur donne l’illusion de se substituer à l’autorité d e l ‘Etat tous les cinq ans l’espace d’une saison .Nos parents martyrs ont fait leur devoir, je n’en tire personnellement aucune gloire personnelle car ils appartiennent à la longue lignée de la résistance algérienne à la domination .

Quinto : Je pense qu’il ne faut pas tomber dans le piège de la déligitimation de notre révolution chaque fois qu’un fonctionnaire zélé, un provocateur un faible d’esprit ou même un Don Quichotte se donne une âme de vaillant .Nous devons gratitude et reconnaissance éternelle aux Moudjahidines qui ont fait le serment de libérer le pays. Leur représentation officielle n’est pas toujours l’expression de leurs attentes et comme toutes les révolutions la nôtre a eu ses victimes, ses héros et ses commerçants. Ces derniers sont aujourd’hui les plus actifs et montrent une l’aversion partagée par beaucoup de nos dirigeants pour la mémoire de cette terre car ils ont fait d’un noble devoir- la participation à la guerre de libération - le degré zéro de l ‘histoire de l’Algérie.

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