Le CNESTO : "Il y a un sérieux problème dans la maison Algérie"

Les mouvements de protestation syndicale sont systématiquement interdits et réprimés par la force publique.
Les mouvements de protestation syndicale sont systématiquement interdits et réprimés par la force publique.

Le Conseil national des enseignants du supérieur (section de Tizi-Ouzou) nous a fait parvenir le communiqué suivant.

Lorsque l’on considère le droit et les libertés syndicales et de protestation du point de vue de la loi fondamentale et dispositions réglementaires en vigueur dans notre pays, le moins que l’on puisse dire c’est que l’attitude de l’administration algérienne à l’égard des employés revendiquant l’exercice de ce droit et de ces libertés, est arbitraire.

Comment qualifier autrement l’attitude de l’administration lorsque celle-ci ne donne aucune suite aux dossiers de constitution de nouveaux syndicats ou de renouvellement des directions de ceux qui sont régulièrement constitués ? Ni elle ne délivre de récépissé d’enregistrement, ni elle ne notifie les réserves éventuelles qu’elle y aurait relevées dans un esprit d’accompagnement et d’orientation dans ces actes de constitution, de renouvellement et d’organisation des employés concernés. Cela est un mépris non seulement à l’égard des concernés mais aussi à l’égard de l’Etat et de la République.

Comment qualifier autrement cette attitude lorsque celle-ci fait appel à la force publique pour empêcher, voire réprimer, la protestation d’employés entreprenant d’alerter l’Etat et tenir l’opinion publique à témoin sur le déni de droit dont ils font l’objet de la part de l’administration à laquelle sont confiés pourtant et l’image et l’honneur de toute la nation ?

La marche nationale des employés de la Sonelgaz sous l’égide du SNATEGS, réprimée par la police le 21 mars 2017 à Tizi-Ouzou et la manifestation de leur collègues, dénonçant cette répression, également empêchée par les services de sécurité à Béjaïa, le lendemain, en sont des exemples et pas des moindres. Ces exactions commises, au vu et au su de tous, par l’administration publique attestent qu’il y a un sérieux problème dans la maison Algérie.

Soit que l’Etat endosse l’entière responsabilité, soit qu’il sévisse les irresponsables et déstructure la bureaucratie qu’ils érigent en pouvoir parallèle qui met en échec les institutions étatiques tout en jetant l’opprobre sur toute la République. L’honneur même des forces de l’ordre et des services de sécurité n’est pas épargné puisqu’ils leur font faire des missions dans un cadre qui heurte même leurs valeurs en tant que corps et en tant qu’institutions républicaines. Les employés et leurs syndicats devraient peut être, eux aussi, faire appel, un peu, à l’institution judiciaire pour faire valoir leurs droits lorsqu’ils sont bafoués par l’administration avant d’entamer toute action de protestation de grande envergure. Bien sûr, les juges de leur côté devraient faire preuve de célérité dans le traitement et le jugement des affaires que les syndicats et collectifs d’employés auraient à leur soumettre. Les intellectuels, quant à eux, sont tout aussi et également interpellés pour apporter leur contribution en sensibilisant les citoyens en général sur les méfaits et préjudices de ce penchant quasi naturel au totalitarisme et à l’arbitraire très répandu dans notre société en ouvrant le débat large et organisant une thérapie de groupe.

Pour sa part et en attendant cette conjuration et ces adaptations ci-dessus, le CNESTO dénonce fermement ces dépassements et cet arbitraire commis par l’administration publique à l’endroit des employés en particulier mais aussi des citoyens en général, et lance un appel à tous les employés et à tous les syndicats à un rassemblement et une mobilisation pour la défense des droits et libertés syndicales inaliénables, constitutionnellement consacrés sur cette terre de millions de martyrs tombés au champ d’honneur pour que vive l’Algérien en citoyen libre, affranchi de tout asservissement et à l’abri des effets de toute forme de totalitarisme.

La marche à laquelle a appelé l’intersyndicale des syndicats autonomes pour le 1er mai 2017 à Béjaïa est une occasion pour que tous les employés partageant ce crédo, se rapprochent les uns des autres et pour donner une mesure de leur prise de conscience et par là, même, de leur début de mobilisation.

Marchons alors toutes et tous, le 1er mai 2017 sous l’étendard de l’intersyndicale pour la défense et la revendication des droits constitutionnels des employés et la dénonciation de l’arbitraire et du totalitarisme bureaucratiques, stigmates d’un lourd et douloureux passé colonial que toutes et tous avons le devoir de dépasser.

Tizi Ouzou,

Le CNESTO

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merci pour les informations

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