Le RCD gèle ses activités politiques, menace de se retirer des institutions et appelle à « une union » avec le FFS

Le RCD gèle ses activités politiques, menace de se retirer des institutions et appelle à « une union » avec le FFS
Plus que la non-participation, le RCD a décidé de s’éclipser de la scène politique durant les trois mois restant au rendez-vous électoral d’avril 2009. « Jusqu’à la présidentielle d’avril au moins, nous sommes, de fait, dans une congélation politique », indique Sadi. Le choix du boycott passif est justifié par le leader politique comme une réponse au fait que « depuis le 12 novembre, l’étouffement de nos structures et l’agression qui cible nos représentants nous acculent à réadapter nos positionnements, ne serait-ce que par souci de protection. En tout cas, du moins jusqu’à la présidentielle ». Mais le choix de l’hibernation politique n’est-il pas une démission devant les risques qu’encourt le pays « plongé dans un état de sidération » ? « Nous pouvons prendre à témoin l’opinion nationale et internationale de cette volonté d’étouffement et d’y opposer une protestation pacifique qui souligne cette folie nihiliste par un gel de nos activités publiques signifiant que, pour le court terme au moins, l’Algérie mougabisée ne tolère plus le moindre souffle d’expression autonome », note Sadi. Disséquant la situation qui prévaut depuis dix ans, le président du RCD estime que « l’Algérie n’a trouvé ni équilibre politique, ni stabilité institutionnelle, ni prospérité économique, ni sécurité ».
Une liste des périls, non exhaustive, a été énoncée par l’orateur qui considère que « la dérive entamée depuis une décade s’abîme dans l’incertitude ». Dans sa description de la situation, le président du parti évoque en premier dans sa liste « les éboulis politiques qui tiennent lieu de coalition au pouvoir sans consensus, ni stratégie ». Il observe aussi que « la sphère économique, gangrenée par la corruption, est livrée à l’improvisation », alors que « la question sécuritaire est plus que jamais sujette à manipulation ». Et d’affirmer en plus que « l’armée est fragmentée depuis 2004 », alors que « le pouvoir est tribalisé, réveillant les démons des divisions ». Le constat dépeint par l’homme politique est sans appel, « les perspectives sont inexistantes. Hormis les récurrentes manœuvres qui secouent le sérail à chaque fois qu’il faut se trouver un nouveau tuteur ».
D'autre part, l’impasse imposée par la nouvelle Constitution pousse le RCD à ne pas exclure le recours à d’autres formes de dénonciation de l’obstruction de l’horizon démocratique, notamment le retrait des institutions de l’Etat. « On entend déjà les appels à la surenchère qui poussera à notre sortie des institutions dès maintenant. Tout peut s’envisager », indique Sadi en précisant que « la décision nous appartient et ne doit pas être dictée ni par la précipitation ni par les vigiles du pouvoir ». Et d’ajouter : « Nous refusons la soumission autant que la violence. Nous sommes persuadés que l’avenir est en dehors du système dans une voie qui reste à trouver et qu’il nous revient de définir avec d’autres partenaires. »
« Nous avions affronté et condamné le régime tout en continuant à nous impliquer dans le jeu institutionnel parce que dans le texte, il n’y avait pas la négation violente que l’on nous oppose aujourd’hui », précise le même responsable.
Enfin, Saïd Sadi appelle à « une union » avec son frère ennemi le FFS. « Je réitère notre appel à l’union avec le FFS. Il serait temps que les responsables fassent ce que font, depuis longtemps, les militants à la base », a affirmé Saïd Sadi dans une interview accordée hier au quotidien électronique TSA. Il est vrai que c’est pour la énième fois que le président du RCD fait une telle initiative en direction des responsables du FFS, mais cette fois-ci, la sollicitation revêt un caractère particulier. Le FFS, qui avait pour habitude de remettre en cause et promptement toute idée venant du RCD, acceptera-t-il cette fois-ci le rapprochement avec Saïd Sadi ?

C.N. (Sce EW)

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Commentaires (57) | Réagir ?

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Numidien

Geler les activités au RCD n'est pas une solution salvatrice, puisque dans tous les cas de figure, le futur président (à vie) est déjà désigné dans la pénombbre des tunnels. Entre démocratie et Algérie, il y a 5 siécles d'écart. Sinon qu'attendent nos références telles que Ait Ahmed, Benbitour, Hamrouche, et nos militaires sincéres de la nouvelle génération de descendre ce régime islamo-baâthiste télécommandé de l'extérieur?

Oui Dr Saadi, vous paraissez sincére dans vos interventions mais, un exercice dont la solution n'a pas été trouvée depuis 10 ans, me semble anormal. Soit c'est de l'incompétence, soit c'est un jeu à la Khalida Toumi (la lâche).

Nous connaissons le FFS sur la base du "ni-ni" et la derniére intervention de son secrétaire général est encore une preuve.

CCDR où êtes vous?

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karim

et oui, saadi veut faire l'union avec le FFS. il a bien fait ses calculs. comme Ait ahmed est âgé pour se présenter au élection présidentiel, il espère gagner les voies des partisans du FFS. 20 ans aprés, saadi demande l (union avec le FFS.

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