Coups d'Etat en Afrique : l'hypocrisie de Bouteflika

Coups d'Etat en Afrique : l'hypocrisie  de Bouteflika
Après avoir de la bouche de Messahel, appelé au "respect de la Constitution" ... en Mauritanie, l'Algérie récidive dans les sermons hypocrites et déplore la «forte résurgence» des coups d'Etat en Afrique.
Au cours d'un entretien lundi soir à la radio internationale algérienne cité par l'agence APS, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a déclaré que l'Algérie appuie la suspension par l'Union africaine (UA) de la Mauritanie et de la Guinée . M. Medelci a rappelé que l'UA avait décidé au cours de son sommet à Alger en 1999 qu'aucun pouvoir en Afrique ne pouvait être institué en dehors des règles constitutionnelles.
Aucun pouvoir ?
Depuis le sommet à Alger en 1999, le président Bouteflika a eu recours à, au moins, deux putshes, pour rester au pouvoir "en dehors des règles constitutionnelles". Tout est dans le style...
En 2004, il avait, au moyen des méthodes inavouables de la terreur et de l’utilisation éhontée des moyens de l’Etat, arraché un second mandat. pris un sérieux ascendant sur ses adversaires, ou supposés tels, et il s’amusait à les écraser et à les ridiculiser aux yeux de l’opinion.
Comment appeler l'outrage qu’il osera infliger à la plus grande formation politique du pays, le FLN, qui avait commis le sacrilège de préférer soutenir la candidature de son leader, Ali Benflis plutôt que la sienne ? C'était pourtant, devant nos yeux, un événement putschiste digne des républiques bananières : Bouteflika va tout simplement déclarer « hors-la-loi » le FLN de Benflis et en créer un autre à la tête duquel il va désigner un fidèle, Abdelaziz Belkhadem ! La mise « hors-la-loi » du parti a été décidée dans la nuit du 4 octobre 2003 par un juge que le président Bouteflika avait fait siéger de force ! Ce grotesque épisode restera dans le lexique médiatique sous l’appellation de « justice de la nuit ». Il était tellement révoltant que des magistrats finirent, naturellement, par s’en indigner. Parmi eux, le procureur adjoint qui refusa de signer le jugement et le président du Syndicat national des magistrats, Mohamed Ras El Aïn, qui annonça son désaccord en conférence de presse. La riposte de Bouteflika fut immédiate : les deux hommes furent limogés et, à la place de Ras El Aïn, le président installa un homme de confiance !
Aucun pouvoir en Afrique ne pouvait être institué en dehors des règles constitutionnelles, dites-vous ?
Puis le putsch se banalisa : la télévision, que le président monopolisait pour son usage exclusif, était interdite à l'opposition, tout comme les salles de meeting. L’unique chaîne filmait, en revanche, et à longueur de soirées, les tournées du président-candidat distribuant de généreuses enveloppes aux provinces, finançant sa campagne électorale avec l’argent du Trésor public. Bouteflika se conduisait comme l’empereur déjà élu, écrasant dans l’œuf, et avec arrogance, tout embryon de rivalité.
En 2008, pour arracher un troisième mandat que ne lui permettait pas la Constitution, Abdelaziz Bouteflika l'a tout simplement violée et institué le pouvoir à vie !
Aucun pouvoir en Afrique ne peut être institué, depuis 1999, en dehors des règles constitutionnelles, dites-vous ?
Quelle différence entre les putsches algériens de 2004 et de 2008 et les putsches de la Mauritanie ou de la Guinée ?
Aucune.
Peut-être les chars en moins...
Et l'hypocrisie en plus...

M.B.

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Commentaires (13) | Réagir ?

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Belajout

Il se trouve que ce pouvoir dictatorial se plait avec les milices arabo-islamistes qui operent actuellemnet en kabylie.

Je n'ai pas de doutes qu'il entretient des liens etroits avec eux et fournit constamment un support logistique (armement et nourriture) et tactique tout comme ce cas des djadjawides au Soudan. Les coups de theatres parlant d'operations de ratissage en Kabylie ne sont qu'une poudre aux yeux alors que la kabylie ettoufe silensieusement.

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Amine Benrabah

Depuis que le monde est monde, face aux abus et dérives graves de ses dirigeants, qui pourraient constituer une menace sur son existence, la cohésion sociale, l'unité, la stabilité et la sécurité nationales, une communauté humaine a le droit souverain et sacré de faire procéder d'urgence au changement de ces mauvais dirigeants, par tout moyen possible approprié.

Le "redressement" ou "sursaut révolutionnaire" auquel le Président Bouteflika a pris activement part conte le Président "élu", M. Ahmed Ben Bella, le 19 Juin 1965, est un exemple parmi tant d'autres.

Au lieu donc de crier au loup, inventé par une cupide et obstinée, il vaudrait mieux donc faire son mea culpa et tirer les conclusions qui s'imposent.

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