Journée internationale contre la corruption : Appel citoyen aux citoyens intègres !

Journée internationale contre la corruption : Appel citoyen aux citoyens intègres !

A l'occasion de la Célébration de la Journée internationale contre la corruption, l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) nous a fait parvenir cette déclaration.

Aujourd’hui le 9 décembre, la communauté internationale célèbre la Journée internationale contre la corruption dont c’est la 5ème édition. Instaurée par les Nations Unies en 2004 – une année après la signature par de nombreux pays de la Convention des Nations unies contre la corruption, dont l’Algérie, cette journée est l’occasion de faire le bilan de l’application de cette Convention.

Le gouvernement algérien, encore une fois, ne célèbrera pas cette année le 9 décembre, Journée internationale contre la corruption, parce qu’en fait il n’a jamais eu le moindre soupçon de volonté politique de lutter contre la corruption. Comme il ne l’a pas fait depuis l’instauration de cette Journée en 2004. L’Algérie est pourtant membre des Nations Unies, et cette Journée a été instaurée par les Nations Unies, et s’il ne célèbre pas cette Journée Internationale, c’est qu’il n’a aucun bilan à présenter de l’application en Algérie de la Convention des Nations unies contre la corruption. Les preuves accablantes de ce bilan désastreux – en 5 longues années d’existence de cette Convention-, sont irréfutables, dont la loi du 20 février 2006 de prévention et de lutte contre la corruption, qui même très insuffisante, est inappliquée à ce jour.

La situation sociopolitique et économique catastrophique qui prévaut en Algérie, depuis plusieurs années déjà, et qui ne cesse de s’aggraver, n’a cessé de favoriser les conditions de l’explosion de la corruption — petite et grande — à tous les niveaux.
Les retombées dévastatrices sur le peuple algérien de la crise financière internationale, n’en sont malheureusement qu’à leur début, et la chute vertigineuse des prix du pétrole n’en sont qu’une facette.
Le coup de force du pouvoir en place contre la Constitution de 1996, ayant abouti à la présidence à vie pour l’actuel chef de l’Etat, ne va pas arranger les choses, bien au contraire, cela risque de précipiter l’avènement d’une déflagration sociale sans précédent, et à grande échelle, qui balaiera tout sur son passage ! Mais les puissants du moment, frappés de myopie et de surdité politiques, n’en ont cure : pourtant, les signes avant-coureurs d’une révolte populaire sont là et sont bien réels.

S’agissant de la corruption, non seulement l'arsenal législatif et réglementaire algérien adopté ces dernières années en matière de prévention et de lutte contre la corruption est très indigent et très incomplet, mais il n'est même pas appliqué : 3 exemples parmi tant d'autres le démontrent.

Le premier exemple. l'agence gouvernementale contre la corruption, malgré toutes ses limites réglementaires, n'est toujours pas mise en place, plus de deux années après la publication de son décret de création !
Second exemple. Le processus de déclaration de patrimoine est éclaté et dispersé, sans mécanisme de suivi et de contrôle, et donc inappliqué à ce jour : que fait le 1er Président de la Cour suprême qui a la charge de ce processus ?
Troisième exemple. Le projet de décret présidentiel adopté le 23 juillet 2008 en Conseil des ministres, portant réglementation des marchés publics vient d’être publié au Journal officiel daté du 9 novembre 2008. Les modifications apportées «libéralisent» davantage le code des marchés, code qui était déjà très en deçà des normes internationales en vigueur. La commande publique tant au niveau central qu’à l’échelle locale ne sera presque plus régie par des règles à l’avenir, le gré à gré devenant la pratique dominante, au lieu d’être l’exception, ce qui va encore ouvrir plus largement le lit de la corruption à tous les niveaux. Le gouvernement s’est caché derrière les walis — ces derniers seraient à l’origine d’une demande dans ce sens afin de rendre plus permissible la gestion des marchés publics — pour justifier cette scandaleuse déréglementation, considérant que la réglementation actuelle est un obstacle à la réalisation des marchés et au respect des délais ! Cet alibi qui ne dit pas son nom, va favoriser les pratiques les plus opaques et la politique du fait du prince. Au lieu «d’ouvrir» davantage la réglementation sur les marchés, les pouvoirs publics feraient mieux d’être plus regardant sur le respect de son application, et de l’adapter plus sérieusement aux recommandations de la Convention des Nations unies contre la corruption.

Comme ils l’ont toujours fait depuis 2004, des Algériens de la société civile célèbreront seuls cette Journée, avec très peu de moyens et beaucoup d’hostilité des pouvoirs publics. Dans nombre de wilayas, l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), avec toujours de plus de partenaires, a déjà commencé à célébrer cette journée le week-end passé, et continuera à le faire ce week-end.

Malgré les représailles systématiques qu’ils subissent,- notamment de leur employeur, des services de sécurité toutes casquettes confondues, et de la justice-, les dénonciateurs, les donneurs d’alerte, les victimes et les témoins de la corruption, loin de se décourager, sont de plus en plus nombreux et ne cessent, pour un grand nombre d’entre eux de rejoindre quotidiennement l’AACC.
Nous les encourageons à poursuivre leur combat, notre association s’engageant à être à leurs côtés pour faire aboutir leurs démarches !

Les Algériens doivent continuer à davantage se mobiliser pour construire la démocratie, faire reculer la pauvreté sous toutes ses formes, faire respecter les droits de l’homme, instaurer les libertés et lutter contre la corruption.
L’AACC, avec l'ensemble de ses partenaires et les citoyens honnêtes et intègres, avec le soutien des médias, poursuivra le combat pour la transparence dans la vie publique et pour plus de citoyenneté effective sur le terrain.
Elle est convaincue, plus que jamais, qu’il n’y a plus rien à attendre de ce pouvoir dont la seule préoccupation est de rester en place, quel qu’en soit le prix : marginalisation et exclusion de masse, grande pauvreté, précarité grandissante, explosion du chômage, cherté de la vie sans précédent, corruption et détournement généralisés, enrichissement illicite d’une ampleur inégalée, etc.
Tous pour le « non » à la corruption !

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Commentaires (44) | Réagir ?

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james bond

la corruption est chose banale en algerie, les gens se vantent meme de connatre untel ou untel, mais il faut donner quelques chose, meme si on augmentent les salaires des magistrats, LA JUSTICE NE SERA pas pour demain, augmenter les salaires des deputes, la democratie ne suivera pas, mes chers compatriotes nous sommes ds une galère, d'ou viendra le salut, tous des pouris, ces soit disant fils du peuple, je suis vraiment décu.

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KADIRI

IL suffit de rappeler aux algériens l'époque de Chadli dans le scandale de la Paierie générale à Paris et sa liquidation pour cause de détournement des deniers publics au profit du hauts dignitaires du régime. IL n'y a aucune différence entre les différents Présidents, tous les régimes obéissent et adoptent une politique extrêmement sévère à l'égard des fonctionnaires honnètes, intègres et incorruptibles qui refusent de cautionner les malversations et les magouilles. Je suis un ancien cadre du Ministère des Finances, ayant été révoqué de mes fonctions au motif, " pour abandon de poste", un prétexte fallacieux pour masquer la vérité. J'ai été l'objet de révocation à cause de rumeurs complaisantes et fantaisistes, m'accusant d'être l'auteur de fuite des documents administratifs de la Pairie Générale à Paris. IL s'agit d'un reglèment de compte, le général Cheloufi qui était le S. G. du MDN, homme puissant, se portait comme protecteur de son parent Saibi Hachemi qui était le Trésorier Payeur général et sa mauvaise gestion fut critiquée par un rapport accablant de la Cour des Comptes d'Alger, il dévait être poursuivi et certainement condamné pour détournements de plusieurs centaines de millions de dollars au profit de cette bande de voleurs qui continuent à gérer le pays comme si les finances publiques étaient leur patrimoine privé. Quant à moi, je n'ai jamais pris aucun centimes des caisses de l'etat et je défie quiconque de prouver le contraire, je n'ai jamais été impliqué ni directement ni indirectement dans la fuite des documents publiés par le Canard enchaine le 1er et le 15 janvier 1987 et ces articles ont causé un véritable séisme dans toutes les chancelleries et l'Ancien Ambassadeur Mehri Abdelhamid, n'a pas voulu chercher les causes réelles du scandale, il se contentait d'avoir trouvé un bouc émissaire en ma personne, tout a fait etranger à cette escroquerie. Eux se sont bien remplis leurs comptes en suisses et les fonctionnaires intègres et incorruptibles étaient persécutés et opprimés et cette injustice n'a jamais été réparée en faveur de victimes de licenciements arbitraires et de révocations frauduleuses. l'actuel Président en est directement responsable de cette injustice inhumaine, indigne d'un état qui menace toujours ceux qui osent dénoncer la corruption et ceux qui volent et dilapident les deniers publics sont protégés d'une impunité totale et avec Bouteflika, ils souhhaitent qu'il conserve ses hautes fonctions pour achever la destruction de nos richesses et de nos finances publiques placées entre les mains de voleurs criminels. Que la presse en parle sur l'affaire du scandale de la Pairie générale et le peuple apprendra, que Mécili Ali, qui fut assassiné à Paris avait été accusé par les barons de ce régime abject, d'être à l'origine des fuites de documents de la Pairie Générale et les autorités françaises savent toute l'affaire de ce scandale et Chelloufi n'est pas étranger à la faillitte et à la liquidation de la Paierie générale pour étouffer et masquer l'affaire qui avait pris de l'ampleur et une dimesion assez inquiétante pour le régime de chadli. L'actuel régime de Bouteflika n'a fait que concrétiser et consolider la corruption pour lui donner un visage officiel, malheur a celui qui oserait porter plainte contre un corrupteur protégé par la Présidence de la république. Notre pays ne possède ni institutions ni bonne gouvernance des finances, c'est l'anarchie et les magouilleurs sont heureux de cette manne aux conséquences d'un cancer généralisé. Mais le plus grave dans cette situation catastrophique, le peuple observe un silence injustifié, le peuple de la thailande vient de nous administrer un exemple de courage et de détermination. Ceux qui se moquent de l'Algérie, qualifient le peuple Algérien de 35 millions de tubes digestifs, incapables de faire bouger une mouche et les affairistes profitent de cette attitude passive et un tel comportement serait néfaste et nuisible pour son avenir. KADIRI

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