Ce n'est pas la faute à Sawiris !

Fabrice : Les raccourcis dont abuse l’article trahissent d’une méconnaissance criarde du monde des affaires et de l’économie réelle. Tout est bon pour casser du Bouteflika. Mais bon on n’est pas ses avocats, alors laissons le soin aux «siens» de le défendre. Nous n’allons non plus pas revenir au début de la création d’Orascom Algérie ou sur les actions de lobbyings dont a et continue de profiter des «leaders» de la société civile… Si on revient aux fondamentaux économiques nous nous apercevons qu’Orascom n’a fait que saisir une opportunité offerte par Lafarge, qui au passage a attendu au moins deux ans une réponse sérieuse de la part du pouvoir à ses offres de prise de participation dans des cimenteries publiques. Lafarge qui stratégiquement cherchait de la croissance externe afin de se prémunir contre d’éventuels OPA hostile a payé le prix qu’il faut, c'est-à-dire celui du marché et non le coût de revient. Dans ce cas présent, il aurait été plus juste de s’en prendre à l’Etat (pouvoir) algérien coupable d’avoir usé de son incompétence et de ses tares idéologiques pour freiner l’investissement d’un groupe sérieux sous le prétexte fallacieux qu’il est français ! L’affaire de l’ouverture avortée du capital du CPA ressemble exactement à celle d’Orascom. Le pouvoir a décidé de ne pas céder d’entreprises, dites stratégiques, aux Français de peur «d’aggraver son déficit commercial avec Paris». Quant à Orascom, il est bon de rappeler que la finalité de toute entreprise économique qui se respecte est de créer de la richesse. Alors une opportunité qui vous permet un retour sur investissement aussi rapide que spectaculaire, croyez-le il n’y a que des staliniens qui cracheront dessus ! Maintenant si on veut aborder la problématique sous l’angle de la macroéconomie, là et globalement il y a un sérieux problème puisque l’absence de vision du régime aggravé par l’inexistence de contrepouvoir a mis le pays devant un couteux défi : une partie des devises des pétrodollars servira, et pour longtemps, à faire face aux transferts de dividendes d’entreprises étrangères qui réalisent un chiffre d’affaire exclusivement en dinars ! Un ami a résumé judicieusement un jour le cas Orascom par une phrase simple : «je ne comprends pas pourquoi lorsque je prends mon portable pour appeler un autre Algérien, l’argent va dans la poche d’un Egyptien… et en devises ! C’est le reproche qu’on peut opposer au pouvoir dans sa globalité, incapable d’imaginer à ce jour un mécanisme crédible et juste pour réduire le niveau des transferts de toutes les entreprises à capitaux étrangers. Quant aux entreprises qui exportent, il est normal qu’elles puissent profiter de leurs dividendes dans la monnaie de leur choix. Si le pouvoir avait une vision claire et cohérente il aurait tout mis en œuvre pour «réserver» les opportunités d’investissement non génératrices de devises aux résidents (qu’importe la nationalité), légalement et fiscalement redevable aux impôts algérien. Dernière remarque : il faut chasser définitivement cette fausse idée qui consiste à croire qu’un investisseur est une personne qui finance 100 % de son investissement. Il est plus que normal que des banques travaillent et financent au moins 70 % du cout d’un projet. L’autofinancement est une aberration algérienne !

Yac : Le problème ce n’est pas Sawiris, il n’est qu’un capitaliste qui profite de toutes les occasions pour s’enrichir, amasser des fortunes…il ne sort pas du lot, c’est un capitaliste comme tous les autres. Il a travaillé avec des pigeons, il en a profité. Le plus grand problème que nous avons ce sont ces tarés qui nous gouvernent, ce président comique qui confond l’Algérie avec ses propres intérêts et qui l’a offerte poings liés à son ami, sans contre partie, en dehors des normes internationales. Le problème aussi, ce sont ces ministres d’économie qui ne comprennent rien à rien à l’économie, ils signent aveuglement pour tout. Le problème encore ce sont aussi ces ministres des télécommunications, un secteur stratégique dirigé par des imbéciles qui ne pensent qu’à leurs ventres. Regardez le retard que l’Algérie a pris par rapport au Maroc, à la Tunisie dans ce secteur !! Sawiris, comme aurait fait un autre, a eu face à lui des pigeons, des cons, des incultes..il en a sérieusement profité. Aprés l’ouverture du secteur des nouvelles technologies (GSM, ADSL pour l’accès internet..) aux privés, tous les pays, en Europe et dans le monde, ont favorisé d’abord l’opérateur historique, souvent publique ou anciennement publique, lui ont donné une longueur d’avance afin de préserver les intérêts d’abord du pays puis en guise d’ouverture, ils ont favorisé d’abord les privés nationaux en les poussant, souvent malgré eux à se constituer comme opérateurs télecom. La majorité des pays, des plus capitalistes, ont suivi cette stratégie sauf l’Algérie. Boutef et sa clinique ont tout fait pour évincer télécom Algérie de la course, ils ne voulaient pas que l’opérateur publique soit le premier dans les réseaux mobiles, dans l’accès internet, dans les liaisons louées…ils voulaient l’étouffer, l’asphyxier, ils ont réussi. Ils ont mis à la tète un operateur privé étranger, un des médiocres de la planète (pas parce que égyptien) et de surcroit pratiquant une ségrégation incroyable, en Algérie, envers les cadres algériens. J’ai travaillé 2 ans pour un constructeur français/américain d’équipements télécoms qui fournit à Orascom 90% des équipements installés en Algérie et ailleurs, j’avais fait beaucoup d’aller-retour entre la France et l’Algérie, on s’occupait de l‘ingénierie et de l’architecture du réseau et de sa maintenance, j’en ai fait des réunions avec le personnel (cadres) d’Orascom et croyez moi je n’ai jamais vu d’algériens en face de moi ! Il n'y avait à chaque fois que d’égyptiens, de libanais et de temps à autres des tunisiens (chefs de projet généralement, pas plus), je n’ai pas rencontré un seul algérien. J’étais choqué de ce que je voyais, je m’étais intéressé à la question et je suis (je ne suis pas le seul) arrivé à la conclusion que c’est une politique délibérée d’Orascom et le pouvoir pourri d'Alger le sait bien. Chez Orascom, les algériens ne peuvent accéder plus haut qu’ingénieurs ou techniciens. Le management, la direction des projets… tous les postes décisionnels les algérien y sont exclus. C’est le pouvoir qui nous humilie, c’est le pouvoir qui ne défend pas les intérêts du pays, c’est le premier à nous mépriser…

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Commentaires (5) | Réagir ?

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farid

Il est vrai que l'absence d'une véritable démocratie et de contre pouvoir au régime en place ainsi que l'inexistence d'une vision stratégique à long terme a offert l'occasion à ces prédateurs capitalistes pour dilapider les richesses de l'algérie et appauvrir encore plus le peuple algérien avec les transferts en devises à l'étranger qui normalement resterai en algérie pour stimuler l'économie nationale Sans parler du fabile taux d'emploi résultant de ces investissements bidons. Tout ça se fait au nom de la "fraternité arabe" et autres slogans vides de sens mais encouragé par le pouvoir en place.

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yacine

Le salut du pays viendra de la chute du orix du pétrole, ça sera la débandade des prédateurs et j'en suis certain qu'on n'entendra plus parler du mème mandat si le prix du baril s'effondreet la "famille révolutionaire" se taira.

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