Des soldats français se trouvent actuellement en Syrie pour conseiller les rebelles lancés dans une offensive sur Manbij, une ville du nord-ouest du pays tenue par le groupe Etat islamique (EI), ont indiqué des sources militaires à RFI. De son côté, le ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian, a reconnu un soutien des forces spéciales françaises dans l’offensive menée par la coalition internationale contre les djihadistes de l’organisation Etat islamique.

Officiellement, elles conseillent les rebelles arabo-kurdes des forces démocratiques syriennes engagées contre le groupe EI à Manbij, près de la frontière turque, précise le ministre français.

"Nous appuyons nos partenaires qui sont au sol par des livraisons d’équipements, des actions de formation et des appuis aériens de la coalition", explique Valérie Lecasble, porte-parole du ministère de la Défense. "Sur le détail des forces spéciales, c’est évidemment que ce ne sont pas des sujets sur lesquelles nous avons l’habitude de communiquer", précise-t-elle.

Si la France reconnaît avoir envoyé 150 membres des forces spéciales dans le nord de l’Irak, la présence d’éléments français en Syrie était considérée comme clandestine. Mais depuis quelque temps, des rares images des forces occidentales circulent sur Internet : des militaires américains ont été repérés à 11 kilomètres de Raqqa et des commandos appuyant les opérations des miliciens kurdes de l’YPG ont été filmés par l’envoyé spécial de France 24 fin février. Il pourrait s’agir d'Américains, de Britanniques ou de Français.

Aujourd’hui, Paris refuse de préciser le nombre d’opérateurs des forces spéciales et des agents du service d’action de la DGSE engagés en Syrie. Refus également de parler de mission de combat même si visiblement ces hommes sont engagés sur la ligne de front face aux terroristes du groupe EI.

Et en Libye aussi

La situation est toujours trouble en Libye. Le gouvernement d’union nationale peine encore à s’imposer. Il a déjà fait appel à l’Europe pour surveiller les côtes libyennes contre d’éventuels trafics d’armes. Cependant à l’intérieur les forces spéciales françaises opèrent depuis déjà quelques mois. Des unités secrètes américaines ont été aussi signalées sur le territoire de ce pays voisin de l’Algérie. Des frappes ponctuelles très ciblées, préparées par des actions discrètes voire secrètes ont été menées. Des drones américains ont pris pour cibles des chefs djihadistes. En décembre dernier, un site de défense révèle qu'un avion transportant plusieurs unités des forces spéciales américaines s'est posé sur le territoire libyen. Des hommes en civils ont été vu se promenant sur la base aérienne de Watiyah, précise Defence blog.

Le président français et son état-major militaire reposent leur stratégie sur des actions militaires non officielles avec un soutien affirmé au gouvernement en place. Des unités des forces spéciales françaises ont été repérées dans l’est de la Libye depuis mi-février par des blogueurs spécialisés, indique Le Monde.

La France ciblée en janvier et novembre 2015 par l’EI mène est entrée en guerre ouverte contre cette organisation. Des opérations clandestines sont menées par le service action de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Objectifs ? Frapper l’encadrement de l’organisation Etat islamique, la décapiter et saboter tout outil qui lui permet de se financer.

Depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi, la Libye est plongée dans le chaos. Des milices ont pris le contrôle de plusieurs villes. L'arrivée des djihadistes de Daech a mis au pas ces milices qui avaient participé à la lutte finale contre les Kadhafi. Daech a mis la main sur plusieurs villes de l'Est libyen et constitue une menace intérieure et extérieure. Depuis quelques jours de violents combats se déroulent à Syrte et ses environs, fief du groupe Etat islamique (EI) en Libye. Des informations font état de l'entrée des forces progouvernementales dans cette ville qu'elles espèrent contrôler totalement dans les prochains jours.

Pour faire face à toute intrusion de ces djihadistes, l'Algérie a déployé plusieurs milliers de soldats sur les 1000 km de frontières Est ainsi que des appareils de surveillance. Cependant la découverte par l'armée algérienne d'un impressionnant arsenal d'armes de guerre particulièrement redoutables à El Oued, tout près de la frontière libyenne est un réussite retentissante, mais parallèlement elle prouve que beaucoup reste à faire pour rendre la frontière hermétique.

Sofiane Ayache avec RFI