La censure du livre de Benchicou vue par Hakim Laâlam (Le Soir d'Algérie) : "UN LIVRE, ET C’EST LA PANIQUE !"

La censure du livre de Benchicou vue par Hakim Laâlam (Le Soir d'Algérie) : "UN LIVRE, ET C’EST LA PANIQUE !"

La crise financière internationale les laisse de glace. Le monde s’écroule, et eux nous rassurent : «T’inquiète khouya ! L’Algérie est épargnée et ne sera pas touchée.» Des régions entières du pays, au sud, au nord, à l’est et à l’ouest sont noyées sous les eaux, des dizaines de citoyens meurent et ceux qui survivent ont tout perdu, et eux nous rassurent : «T’inquiète khouya ! L’Algérie sait s’occuper de ses enfants. Des caravanes de couvertures, de lait et de semoule sont en route pour Ghardaïa, pour Béchar, pour Biskra, pour Aïn- Defla, pour M’sila, pour Bordj-Bou-Arréridj et pour tous les coins inondés du bled.» Le pays est en panne, comme une vulgaire machine outil souffrant du manque d’entretien, et eux sont placides, tranquilles. Jusqu’au jour où le RISQUE MAJEUR, le DANGER MAXIMO les mobilise enfin, les rassemble en bon ordre et les fait réagir en extrême urgence. Nom : Benchicou. Prénom 1 : Mohamed. Prénom 2 : Boualem. Délit : écrit des livres. Et le délinquant Benchicou comptait impunément éditer un livre, le faire sortir pour la foire aux livres d’Alger. Ça va pas non ? Tu pensais réellement que ce régime allait rester de glace devant des mots ? M’enfin ! Les mots, les livres, c’est leur hantise. Tout leur peuple partirait à vau-l’eau, 33 millions de noyés et eux resteraient scotchés à leurs fauteuils douillets. Mais un liiiiiiiiivre ! Jamé d’lavie ! Un bouquin écrit par ce dangereux taulard à lunettes rondes ? Abadan. Les seuls livres permis dans ce bled sont ceux qui encensent 9 ans de gouvernance éclairée, ceux qui décrivent avec minutie le journal victorieux d’un deuxième mandat arraché par la «volonté populaire» ou ceux qui relèvent, sans honte, de la «littérature prépayée, de la critique post-payée». Celle-là, oui ! Mais Benchicou, non ! Amusez-vous à crier Benchicou dans la rue, et l’effet sera immédiat : les flics débarqueront dans la librairie la plus proche de l’endroit où vous aurez dit son nom. La douane aussi. On ne sait jamais ! Je fume du thé et je reste éveillé, leur cauchemar des mots continue.

Hakim Laâlam

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Commentaires (9) | Réagir ?

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nacera

Ce livre, n estce pas un moyen pour les deboulonner? dire la veritee toute la veritee fait peur. LE SCANDALE EST UNE ARME NON MEPRISABLE. De nos jours, toutesles informtions sont sur l internet. Il ont l art de masquer tout ce qui les derrangent.

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internaute

akli tu deboulonnes cela qui va les remplacer, hein?vas y crache le morceau.

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