L'impossible « front national » contre le terrorisme : PREMIERE PARTIE : S'unir contre les fantômes ?

L'impossible « front national » contre le terrorisme : PREMIERE PARTIE : S'unir contre les fantômes ?

Le gouvernement algérien a appelé lundi ses concitoyens à "la mobilisation de tous dans un front national solide" pour lutter contre le terrorisme.
Nul ne peut être insensible à une telle sollicitation. D’autant qu’elle est énoncée avec émotion par le porte-parole du gouvernement, Abderrachid Boukerzaza : "La victoire sur le terrorisme sera atteinte avec l’aide de Dieu. Elle sera hâtée par la mobilisation de tous dans un front national solide contre le fléau terroriste qui est étranger à nos valeurs et qui n’épargne personne"
Seulement voilà : comment mobiliser la population quand on ne cesse de la mener en bateau ?
Car enfin, selon les propres affirmations de ce même gouvernement, le terrorisme « est laminé » et il ne subsisterait plus dans le maquis que des fantômes.
Faut-il envisager un « front national » contre les « fantômes » ?
Le pouvoir devrait choisir : dire la vérité sur la gravité du phénomène terroriste ou continuer à le traiter par le mensonge. Mentir pour sauver sa réputation. Mentir pour s’accrocher à des lambeaux de respectabilité. Mentir pour fuir la vérité, « comme un cancéreux qui refuse de reconnaître sa tumeur… »
Il faut affranchir les Algériens. Aucune stratégie efficace ne peut se bâtir sur les dissimulations. Quelle est l'ampleur du phénomène terroriste ? Quelle est la part de la politique dite de « réconciliation nationale » dans l'essor du terrorisme ?
Car ces vérités qui embarrassent le régime algérien et qu’il s’échine à dissimuler, sont connues de tous. Il est clair qu’Al Qaeda est solidement installée en Algérie, à une heure de Paris. Prête à tuer encore et encore… Il est indéniable que la guerre qu’elle impose au pays avait augmenté de tonus, qu'elle a aujourd'hui du souffle, qu'elle se projette dans le temps, qu'elle s'est fixé des objectifs politiques et qu'elle s'est donné les moyens de les réaliser. Il est clair que nous n’étions plus dans la guérilla mais dans une guerre classique, longue et planifiée, depuis qu'Al-Qaida a choisi de fragiliser le régime en le frappant dans ses attributs de puissance: les forces de sécurité.
Mais dire une partie de la vérité ne suffit pas.
Il faut dire toute la vérité. Et d'abord celle-là : que compte-t-on faire de ce « front national »?
Et au service de qui ? Au service d'un renouveau social et politique ou au service d'un nouveau sursis pour le régime ?

(A suivre)

Le Matin

Plus d'articles de : Chroniques

Commentaires (43) | Réagir ?

avatar
farid.00

il faut arretter de construire que des mosquee la tunisie notre voisin la compris

avatar
Redouane

Je n'ai jamais cessé de le dire, le gros problème en Algérie n'est pas le manque d'union du peuple face á une attaque ou un danger mais plutôt l'identification de ce danger; et le danger réel est la perte de notre culture et l'Islam nos ancêtres pour un islam fondamentaliste, aveugle et barbare, en outre le wahabisme des Saoudiens. Le hijab noir n'est pas de notre culture, la barbe non plus et la langue arabe classique, qui devient lingua franca n'a pas sa place dans notre Algérie

visualisation: 2 / 43