Que peut-il faire de plus ?

Que peut-il faire de plus ?

Après les derniers attentats, des voix se sont élevées pour exprimer de la colère et de la rage. Certaines de ces voix, en plus de la colère et de la rage, ont appelé Abdekka à intervenir, à faire quelque chose. Je suis sceptique face à ce genre d’appels. Le chef de l’Etat n’est pas un surhomme. En matière de terrorisme, il a beaucoup fait. Il a fait énormément. Ce que lui a fait, peu — pour ne pas dire aucun — autre chef de l’Etat avant lui ne l’avait fait. Il a fait des trucs énormes, impensables. C’est d’ailleurs le seul président qui a une vision claire du dossier «terrorisme». Mais, en plus de sa vision claire et de sa détermination, il a toujours eu un culot dont aucun autre ne peut se prévaloir. Et c’est ce culot-là qui lui a permis d’aller loin dans sa démarche. Loin. Très loin. Tellement loin que je ne vois franchement pas ce qu’il pourrait faire de plus aujourd’hui. Distribuer des distinctions et des titres honorifiques aux tangos ? Il l’a fait ! Mettre sur un pied d’égalité les tangos et l’armée régulière qui lutte contre eux, notamment en utilisant à plusieurs reprises le terme de «belligérants » ? Il l’a fait ! Libérer par vagues entières, par déferlantes les tangos au moment très précis où les maquis avaient grand besoin de main-d’œuvre ? Il l’a fait ! Faire faire ses campagnes électorales par des émirs tangos, assis au premier rang des meetings, juste à côté des responsables locaux de la lutte anti-terroriste ? Il l’a fait ! Criminaliser toute critique ou dénigrement des tangos ? Il l’a fait ! Suspendre et fermer les journaux anti-tangos et emprisonner leurs journalistes ? Il l’a fait ! Faire passer pour normal le fait qu’un tango assiste aux funérailles du numéro 2 de la lutte anti-tango ? Il l’a fait ! Distribuer des passeports spéciaux aux «leaders» tangos pour qu’ils aillent ensuite distiller leur venin à partir de pays du Golfe ? Il l’a fait ! Instruire l’administration pour qu’elle installe des guichets réservés où les tangos peuvent, sans être dérangés ni importunés, toucher leurs pensions et leurs frais médicaux ? Il l’a fait ! Il a fait tout ça, et plein d’autres choses tout aussi gigantesques, sinon plus. Que lui demander d’autre aujourd’hui ? Au fond, ce n’est qu’un homme. Mu, certes, par une énergie extraordinaire pour gérer le dossier «tangos». Mais un homme. Bachar ! Alors, cessons de trop lui en demander. Ce qu’il a fait jusque-là suffit. Amplement ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

Hakim Laâlam

Plus d'articles de : Chroniques

Commentaires (53) | Réagir ?

avatar
cartonvert

Cher abd al jallil,

Le text du "fumeur de the" est quand meme assez reflechi. Ca ne contredit en rien votre observation. Tout le monde sait que le vrai pouvoir est en dehors de la presidence. Cependent, le president parait avoir une certaine "pseudo liberte" d'action... Quand quelqu'un a essaye d'en faire une vraie liberte, ils l'ont simplement elimine. Le "maraboutism" de l'etat en face des disciples du diable (qui enlisent la societe vers un obscurentism haineux) semble marcher de main en main avec une nomenclatura infantilisante et totalement negligenante de la population qu'ell ecrase.

...

avatar
radjef said

Il ne peut rien faire parcequ'il n'est rien du tout. Ce n'est meme pas 1/4 de president, c'est un grand zero a la puissance n specialiste es-qualité fi tahfifat.

visualisation: 2 / 53