République Centrafrique : pillages et tirs nocturnes à Bangui malgré le couvre-feu

Une flambée de violence inouïe a fait une trentaine de morts en République Centrafrique.
Une flambée de violence inouïe a fait une trentaine de morts en République Centrafrique.

Des scènes de pillages de commerces et d'habitations ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi à Bangui, où des tirs ont également été entendus malgré le couvre-feu décrété par le gouvernement centrafricain après les violences du week-end, a-t-on appris auprès d'habitants.

Aucun bilan définitif de ces tirs n'était disponible lundi matin à Bangui où des barricades érigées par des groupes de protestataires étaient toujours visibles dans plusieurs quartiers, a constaté un correspondant de l'AFP. Cependant, certaines agences de presse parlent déjà d'une trentaine de morts et d'une centaine de blessés.

Selon des habitants, des tirs ont notamment été entendus pendant la nuit aux abords d'une gendarmerie du centre-ville. Des bandes de pillards ont ignoré le couvre-feu instauré de dimanche 18h00 à lundi 06h00 (17h00 à 05h00 GMT) et ont attaqué des maisons et de commerces, selon les mêmes sources.

Dans la journée de dimanche, des barricades avaient déjà été érigées dans plusieurs quartiers de la ville par des groupes de manifestants. La plupart de ces barricades avaient été démantelées par les forces de sécurité centrafricaines avant d'être réinstallées par ces manifestants.

Cette vague de violences a été provoquée par l'assassinat samedi d'un conducteur de moto-taxi dans le quartier du PK-5, dans le centre de la capitale. Selon des habitants, le conducteur de moto-taxi a été égorgé samedi matin, pour une raison encore inconnue, ce qui a déclenché des violences dans ce quartier majoritairement musulman qui fut l'épicentre des massacres inter-communautaires à Bangui de fin 2013 à début 2014.

Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion musulmane Séléka a plongé l'ex-colonie française, un des pays les plus pauvres du monde, dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014.

Le niveau des violences a depuis considérablement baissé. Mais des groupes armés sévissent toujours dans certaines parties du territoire. Des élections présidentielle et législatives sont prévues avant la fin 2015, mais l'organisation des scrutins a pris beaucoup de retard, rendant vraisemblable un nouveau report des scrutins.

Avec AFP

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