"Une bande mafieuse dirige l'Algérie mantenant... présidée par Saïd Bouteflika". Charge sans précédent contre l'un des personnages les plus énigmatiques et puissants du régime actuel. On savait Saïd Bouteflika très ambitieux et surtout avide de prendre la succession de son frère de président mais les révélations que vient de faire le général à la retraite Hocine Benhadid sont décoiffantes. Il a qualifié Saïd Bouteflika de "malade mental". Il l’accuse d’avoir été derrière le limogeage du général Toufik pour succéder à son frère Abdelaziz Bouteflika. "C’est Saïd qui est derrière le départ de Toufik. En 2014, il y avait une alliance entre Gaïd Salah et Saïd Bouteflika pour neutraliser Toufik, mais ça n’a pas marché", soutient-il. Il a souligné que Toufik était "le dernier janviériste en poste".

Hocine Benhadid commence par dire : "Il y avait une bonne entente entre Bouteflika et Toufik". Puis explique les raisons du limogeage. Dans cet entretien diffusé mardi, par Radio M. l'ancien commandant de la division blindée de la 3e Région militaire, connu pour ses positions tranchées a révélé : "Saïd est un malade mental. Il a l’ambition de devenir président". Hocine Benhadid précise les objectifs du frère du président dont on dit le véritable détenteur du pouvoir actuellement en Algérie. "Il fallait qu’il élimine Toufik qui est son principal obstacle. Le prochain à éliminer c’est Gaïd Salah pour le remplacer par Ben Ali qui est de sa région. Il est incompétent, inapte. Ils peuvent le guider facilement". Venant d'un haut gradé de l'armée, ces révélations rendues publiques à un moment de grand chamboulement ne sont pas à prendre à la légère.

Hocine Benhadid avait soutenu le candidat Benflis à la précédente mascarade présidentielle. "Il ne peut ni parler ni se mettre debout, intervient Benhadid. Ce serait un scandale vis-à-vis de l’opinion nationale et internationale. L’Algérie serait la risée des nations. Ses proches veulent trouver une "astuce" pour qu’il puisse le faire, mais il n’y a rien à faire ! Personnellement, je ne crois pas que Bouteflika veuille d’un quatrième mandat, ce sont ses proches qui n’arrêtent pas de jouer du bendir", a-t-il soutenu dans un entretien paru dans El Watan et El Khabar le 12 février 2014. "Toufilk est le dernier rempart de l'Algérie, sinon le pays sombrera", s'alarme encore le général à la retraite.

Sur le frère-conseiller du président, ses manoeuvres et ses ambitions, le général à la retraite ne cultive aucun doute : "C'est Saïd Bouteflika qui gère le pays et donc son seul adversaire est le DRS. Tout le monde est à plat ventre devant Saïd, les ministres, les walis, la police, les hauts responsables... Il gère via le téléphone de la Présidence".

Saïd Bouteflika réagira-t-il à ces accusations ou laissera-t-il faire pour mieux servir ses visées politiques ?

Hamid Arab

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