De Téhéran à Zemmouri

De Téhéran à Zemmouri

Par :Mustapha Hammouche

L’actualité engendre parfois de frappantes coïncidences. On ne peut alors éviter de voir le rapport entre ces événements que le hasard a synchronisés.

Il faut oser croire que ce n’est pas à la légère qu’en 1993, l’Etat algérien décide de rompre toute relation avec l’Iran. Il fallait nécessairement que l’implication de ce pays dans le déclenchement de la guerre terroriste contre l’Algérie fût établie pour que les autorités d’alors en viennent à cette décision extrême et pour que la rupture durât jusqu’en 2000.

De ce fait, les dernières frappes du terrorisme islamiste, celle de Tigzirt et celle particulièrement meurtrière de Zemmouri, survenues au moment où notre Président se trouvait à Téhéran, devaient forcément nous rappeler que ce pays, et d’autres ?tats, officiellement “frères” et “amis”, ont une responsabilité directe dans l’épreuve sanglante que les Algériens n’ont pas fini de traverser.

Bien sûr, la diplomatie consiste à ne pas dire les choses qui fâchent. C’est du moins le cas quand elle entretient les rapports entre les régimes, pas quand elle exprime les intérêts stratégiques des nations. Bien sûr, le temps est à l’oubli et la performance consiste, en matière de dégâts des islamistes, à fermer les yeux sur les faits qui dérangent. Des minutes de l’Assemblées nationale de l’époque témoignent encore du fait que l’idéologie et l’intérêt supérieur d’une nation ne font pas toujours bon ménage.

La réconciliation nous commande donc de néantiser l’agression intégriste. Après tout, si elle nous cible toujours, c’est parce que nous ne sommes pas encore tous acquis à l’islamisme. Et le pouvoir, faute de lui présenter un peuple entièrement uniformisé aux normes islamistes, l’appelle à se concilier avec une société pour l’instant imparfaite. En attendant de généraliser les standards fondamentalistes au pays entier. Chose à laquelle il s’attelle avec une certaine réussite : la notion d’ordre public, jadis basé sur la promotion de la citoyenneté, s’est progressivement traduite en une fonction de moralisation religieuse. C’est cela le sens culturel de la réconciliation. On ne donne pas que de l’argent et de l’immunité aux terroristes ; on leur aménage l’espace culturel pour qu’ils s’y sentent bien ; on pourchasse les couples illégaux ; on impose le hidjab à la plage ; on ferme les débits de boissons… Tout cela se fait sournoisement, sans même légiférer, mais avec une efficacité qui n’est plus à démontrer.

C’est cela la politique de réconciliation avec l’intégrisme, une réconciliation politique qui ressemble fort à une conversion idéologique. C’est normal, alors, qu’un régime comme celui de Téhéran ait la cote. Pas besoin de repentir de ce côté-là, même si les répliques de son engagement des années 1990 en Algérie se font encore ressentir jusqu’à Zemmouri.
N’est-ce pas que la politique extérieure n’est que la traduction de la politique intérieure à l’étranger ?

M. H.
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Commentaires (13) | Réagir ?

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MAK

L'AMBASSADE DE L'IRAN A BIRKHADEM ETAIT TRANSFORMEE EN QG D'OU EMANAIENT LES ORDRES OPERATIONNELS POUR ABATTRE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE (DEMANDEZ A BELKHADEM, IL EN GARDE SURMEMENT QUELQUES "BRQ" SUR LUI) QUE PEUT-ON ATTENDRE DE QUEQU'UN QUI N'A PAS DE DIGNITE A PART LE DESHONNEUR.

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Mehdi

@yazid

C'est vous qui êtes de mauvaise foi. Les iraniens ont dépensé des fortune pour embrigader les jeunes des banlieues françaises d'origine algériennes et ont financé le FIs. Les iraniens sont pour beaucoup dans l'apparision du terrorisme en Algérie. L'Iran est l'ennemi de la démocratie en Algérie!!!!!!

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