Quand Abdelaziz Bouteflika se trompe d’époque

Abdelaziz Bouteflika, tout aussi important, ne veut pas lâcher le pouvoir.
Abdelaziz Bouteflika, tout aussi important, ne veut pas lâcher le pouvoir.

Le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, s’est trompé d’époque et a, du coup, commis des erreurs fatales que son successeur aura du mal à corriger.

En reprenant du service en 1999, après une traversée du désert de vingt ans, Abdelaziz Bouteflika avait hâte de faire ce qu’on lui avait refusé de faire en 1979, oubliant dans sa précipitation que l’Algérie avait complètement changé entre temps. En seize ans de pouvoir sans partage, Abdelaziz Bouteflika peut seulement se targuer d’avoir bâti une forteresse imprenable et de s’y être réfugié. En dehors, c’est la désolation à perte de vue !

C’est sa mégalomanie hors du commun qui est derrière son désir de régenter tout, avec ce que cela comporte comme risques pour lui et pour le pays. D’ailleurs, en voulant s’accaparer tous les pouvoirs et éliminer tous les contre pouvoirs, il a perdu l’essentiel : sa santé.

Devenu impotent, il ne lui restait qu’une seule issue : rentrer enfin chez lui, dignement. Mais c’était compter sans cette mégalomanie qui lui dictera encore une fois la conduite à tenir : rester au pouvoir et advienne que pourra !

Avec la chute du prix du pétrole, tout président qui se respecte aurait créé des groupes de travail ou d’autres «trucs» avec pour tâches de réfléchir sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour passer dans les meilleures conditions possibles les années de vaches maigres qui se profilent déjà à l’horizon. Abdelaziz Bouteflika, lui, voit les choses autrement. Il est persuadé qu’il suffit de dépouiller le DRS pour voir la vie en rose.

Le chef de l’Etat est sûrement persuadé aussi que la clef de voûte réside dans l’amendement de l’actuelle constitution qui lui a permis pourtant d’être encore là, en 2015, à recevoir piteusement des personnalités sur un fauteuil roulant, et appeler cela gouverner.

Abdelaziz Bouteflika, qui a mené et qui mène encore un train de vie de chef d’Etat, sait-il au moins qu’il va laisser l’Algérie classée parmi les derniers pays où il fait bon vivre ? S’il le sait, c’est grave, parce qu’il a eu largement le temps et les moyens d’améliorer la situation, mais qu’il a échoué. S’il ne le sait pas, c’est plus grave encore !

Vivement le jour où l’Algérie aura un président comme les autres. Ceux qui viennent pour gouverner, pas pour régler des comptes avec autrui.

Ahcène Bettahar

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Guel Dring

Bouteflika en tant qu'humain ne peut ni avancer ni reculer son heure autant que nous tous. C'est un élément par lequel Dieu sans se tromper nous prouve que tout absolument Tout relève de ses Décrets. Quand nous dormons la nuit, la terre continue à tourner avec ses joies, ses drames, ses guerres et nous ne faisons que constater avec nos yeux, entendre avec nos oreilles et supporter qui avec patience qui avec impatience qu'arrive le printemps ou que passe l'orage.

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Bachir Ariouat

Est-ce qu'il sait où il vit seulement, alors les époques pour lui il est au septième siècle au côté du prophète dans son imaginaire.

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