Combats entre rébellion touareg et groupe armé pro-Bamako dans le Nord du Mali

Les affrontements armés entre la CM
Les affrontements armés entre la CM

De violents combats ont opposé lundi dans le nord du Mali des membres d'un groupe armé progouvernemental et la rébellion à dominante touareg, tous signataires de l'accord de paix, selon des sources concordantes qui ont fait état de plusieurs morts.

Le cessez-le-feu signé à Alger entre la Coordination des mouvement de l'Azawad et les autorités maliennes n'a pas résisté aux contradictions et graves problèmes qui traversent la société malienne. Des affrontements se sont déroulés vers Anéfis, à environ 120 km au sud de Kidal (extrême nord-est). Selon des informations difficles à vérifier, ils ont causé la mort de plusieurs personnes, a affirmé à l'AFP une source de sécurité régionale. Certaines sources évoquent la possibilité que cette localité soit tombée entre les mains du Gatia, un groupe armé pro-Bamako. La ville de Kidal est ses environs est aussi au centre d'affrontements armés, selon des informations rendues publiques sur twitter.

Fahad Ag Almahmoud, un responsable du Groupe d'auto-défense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako), ayant affronté la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion), a parlé à l'AFP de 15 morts dont des chefs militaires du camp adverse. Des assertions que la CMA dément dans un communiqué que nous reproduisons in extenso ci-dessous.

La CMA a confirmé en effet les combats, refusant de se prononcer sur un bilan dans l'immédiat. Les affrontements ont également été confirmés par une source à la Mission de l'ONU au Mali (Minusma). Nous avons appris qu'il y a des victimes, a-t-elle dit, sans donner plus de détails.

Ces combats font suite à des escarmouches entre les deux camps samedi et dimanche, a-t-elle précisé. La situation s'est stabilisée. Les combats ont temporairement cessé. Nous contrôlons actuellement la ville d'Anéfis, a indiqué Fahad Ag Almahmoud, secrétaire général du Gatia.

"Nous avons récupéré des véhicules et d'importantes quantités d'armes et de munitions et aussi des véhicules. Ca fait trois jours que les hostilités ont commencé entre Anéfis et Tabankort, à mi-chemin entre Kidal et Gao, principale ville du nord du Mali", a-t-il poursuivi. "Nous sommes très inquiets pour la suite surtout qu'il semble que c'est de l'armement lourd qui est utilisé de part et d'autre", a dit la source de sécurité régionale.

En période d'hivernage, a-t-elle indiqué pour expliquer le regain de tensions, de nombreuses routes sont impraticables dans le Nord pour l'organisation des trafics illicites. L'une des rares routes praticables se trouve vers le secteur des combats. Selon elle, ce sont donc aussi des combats pour le contrôle d'une route qui sert à organiser les trafics illicites.

Les deux camps s'accusent mutuellement d'avoir déclenché les hostilités, en violation de l'accord de paix conclu à Alger, signé par le camp gouvernemental le 15 mai et par la rébellion le 20 juin. Selon une information de la Minusma, l’équipe mixte d’observation et de vérification est en route vers Anefis pour établir les faits et voir comment rétablir la paix entre les groupes armés.

Yacine K./AFP

Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA)

La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) informe l’opinion nationale et internationale que depuis quelques jours les milices de la Plateforme avaient pris position près de Amassine (80 km Sud de Kidal) en violation de tous les arrangements sécuritaires et de l’Accord de Paix signé les 15 mai et 20 juin 2015.

La CMA qui voulait tout tenter pour éviter la confrontation militaire a favorisé l’ouverture de discussions entre ses cadres militaires et ceux des milices dans le but de trouver une issue pacifique satisfaisante pour tous.

C’est dans le cadre de ces pourparlers que des cadres de la CMA se sont rendus dans l’après-midi du 15 Août 2015 à un rendez-vous fixé de commun accord avec leurs interlocuteurs de la Plateforme.

Pendant le temps d’attente sur le lieu convenu, nos hommes ont été attaqués par une colonne de miliciens de la Plateforme. Leur escorte s’ est défendue ce qui a entraîné un échange intense de tirs qui a duré jusqu’à la tombée de la nuit.

La CMA précise qu’elle ne déplore aucune perte dans ses rangs. La Coordination des Mouvements de l´Azawad (CMA), prend á témoin le Conseil de Sécurité des Nations Unies, la communauté internationale, la Médiation, ainsi que tous les acteurs impliqués dans le processus de Paix d´Alger du sabordage délibéré et répété par les milices de la plateforme de l´accord de paix, en dépit de tous les efforts qu´elle a engrangés pour aller vers une paix et une stabilisation définitive au Mali, au bénéfice de toutes les parties.

La Coordination des Mouvements de l´Azawad(CMA) rappelle que depuis la signature de l´accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d´Alger, les milices de la plateforme n´ont raté aucune occasion pour afficher leur mépris et leur insurrection contre la paix, á travers des violations répétées de l´accord, se traduisant par des enlèvements, des arrestations, des humiliations et des exécutions extrajudiciaires des civils, sans aucune réaction, ni mise en demeure de la part des garants de la paix.

La Coordination des Mouvements de l´Azawad(CMA) condamne avec la dernière rigueur cette attitude belliqueuse des milices de la plateforme, qui foule au sol toutes les dispositions de l´accord de paix, ainsi que les arrangements sécuritaires convenus et met en garde contre de tels débordements, qui peuvent remettre en cause l´accord avec son lot des conséquences sur tout le processus de paix fragilement mis en route.

La CMA invite la MINUSMA à constater les faits et à offrir sa protection à toutes les populations présentes dans les villages et campagnes pouvant être touchés par les affrontements, conformément à son mandat renforcé par la résolution 2227 du conseil de sécurité.

La Coordination des Mouvements de l´Azawad (CMA) tout en exprimant sa bonne foi á user de tout son pouvoir pour sauver la paix, réitère encore une fois sa demande á la MINUSMA de veiller scrupuleusement et intégralement au respect de l´Accord et de prendre urgemment ses responsabilités pour éviter une escalade de violences sans précèdent qui s´annonce dans les jours á venir, si rien n´est fait, et dont les milices de la plateforme porteront la lourde et entière responsabilité.

Kidal,le 16 août 2015.

Pour la Commission Communication de la CMA :
Almou Ag Mohamed.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Il fallait s'y attendre, on négocie pas la paix entre plusieurs groupe qui ont une culture différente, les arabes devraient savoir cela, puisqu'il prêche du matin au soir, les paroles soit disant du prophète SWS.

Parait-il, lorsqu'il avait décidé d'expulser les juifs de l'Arabie, il aurait déclaré qu'il ne peut y avoir deux culture, deux religions et deux langues dans un même pays.

Et, pourtant ceux qui aujourd'hui, prétendent agir suivant les prescriptions du prophète SWS et suivant ses hadiths, disent le contraire que la terre appartient à dieu, nous sommes ses représentants sur cette, à titre cette elle nous appartient.

À mon humble avis, ils auront du mal à convaincre la communauté internationale d'autant plus le Christianisme c'est la première religion dans notre monde, si en se réfère aux peuples Asiatiques, les différentes religions chinoises seraient largement devant l'islam.

Je ne sais, si c'est vrai où pas, aux problèmes religieux vient se greffer les intérêts économiques et trafic en tout genre.

Sans une intervention dans la région d'une armée des casques bleues, aucune paix ne pourra tenir sans une armée étrangère et sous un commandement étranger en dehors de la France et de ses serviteurs dans la région.