Bouteflika et l’Armée : 3. « Pourquoi un putsch est impossible »

Bouteflika et l’Armée : 3. « Pourquoi un putsch est impossible »

Mohamed Chafik Mesbah, qui prépare la publication prochaine de son ouvrage Problématique Algérie, qui traite de l’évolution de la situation générale dans le pays, donne dans Le Soir d’Algérie, à travers ces bonnes feuilles de cet ouvrage, un avis sur la relation de l’institution militaire et la sphère politique.

"Comme vous le savez, l'OTAN a engagé ce qu'il est convenu d'appeler le dialogue méditerranéen avec un certain nombre de pays riverains à la Méditerranée précisément.

J'insiste sur le dialogue méditerranéen engagé par l'OTAN pour souligner qu'il vise à favoriser la réforme de la Défense nationale, à travers notamment, je cite, «la promotion du contrôle démocratique des forces armées». Cette affirmation est à relier, sans aucun doute, au cours actuel de l'évolution de la chaîne de commandement de l'ANP. J'ai déjà insisté sur la qualité de la formation de ces nouveaux chefs militaires qui, désormais, disposent, entre leurs mains, de la réalité des leviers de commande, puissance de feu et dispositif de soutien logistique. Leur degré de conscience, qui se caractérise par un patriotisme aigu et un rejet des clivages régionalistes, se manifeste aussi par une adhésion raisonnée aux impératifs de bonne gouvernance. L'un dans l'autre, cet état d'esprit intrinsèque et les principes institutionnels défendus par l'OTAN devraient prémunir ces nouveaux chefs militaires contre la tentation d'une irruption intempestive dans la sphère politique.

Pourtant, des observateurs avisés considèrent que le président de la République reste l’obligé de la hiérarchie militaire dont il ne ferait qu’appliquer les consignes…

De quelle hiérarchie parlez-vous? Tenonsen- nous à la réalité du terrain. Pour être, effectivement, en désaccord politique avec M. Abdelaziz Bouteflika je me refuse, néanmoins, de nier son talent tactique qui le surclasse par rapport à ses contestataires passés au sein de la chaîne de commandement. Sa connaissance parfaite du jeu subtil de l’influence étrangère lui permet de percevoir, avant eux, les impératifs qui découlent de l‘ancrage durable de l’Algérie à ce monde unipolaire et l’intérêt pour lui de s’adapter aux contraintes politiques et opérationnelles fixées par l’OTAN... Ce n’est sans doute pas fortuit que M. Abdelaziz Bouteflika, depuis son accession à la magistrature suprême, n’ait eu besoin, à proprement parler, ni d’un ministre des Affaires étrangères, ni d’un ministre de la Défense nationale …

Votre vision des choses paraît trop idyllique ! Que faites-vous du conflit de générations qui persiste et des divergences d'écoles … ?

Vous voulez évoquer la présence dans la hiérarchie militaire d'une poignée de responsables qui se comptent sur les doigts de la main et qui proviennent de l'Armée de libération nationale ? Je ne pense pas que leur présence soit de nature à contrarier le processus de rajeunissement en cours. Si vous visez, de manière spécifique, le chef d'état-major de l'ANP, j'ai la conviction que c'est pour des raisons symboliques liées, entre autres, à son appartenance à l'ALN, qu'il a été choisi pour assumer une mission temporaire dans le cadre de l'équilibre subtil des prérogatives réparties entre délégataires majeurs de pouvoir au ministère de la Défense nationale. Mais, à terme rapproché, la fonction de chef d'état-major de l'ANP, de plus en plus technicisée, sera, de mon point de vue, accessible à la génération d'officiers incorporés après l'indépendance nationale. Vous évoquez, en deuxième lieu, les divergences résultant de la diversité des parcours des officiers qui forment l'ossature de la chaîne de commandement. Effectivement, ces nouveaux chefs militaires ayant suivi des formations supérieures au sein d'académies différentes, nationales et étrangères, il se pose la question de l'homogénéisation des visions, sur le plan technique aussi bien que sur le plan de la doctrine. L'Ecole supérieure de guerre, nouvellement créée, et l'Institut militaire de documentation, d'évaluation et de prospective, de création plus ancienne, ne semblent pas, en ce sens, avoir apporté la contribution attendue. L'effort de rajeunissement de la chaîne de commandement militaire, concomitant à celui de la modernisation du potentiel de combat, ne s'est pas accompagné — je l'ai déjà souligné — de la rénovation de ce qui tenait lieu de corps de doctrine militaire. Une opacité est entretenue autour de cet impératif de rénovation de la doctrine de défense qui retarde la mise à niveau conceptuelle souhaitée. Une politique de défense nationale, ce sont la menace identifiée et le mode d'organisation de la nation pour y faire face qui sont précisés. La doctrine de défense, c'est la mise en œuvre opérationnelle de ces principes majeurs avec le choix de priorités en matière de taille des armées et de nature des systèmes d'armement à acquérir. Cela n'est pas un secret dans les pays développés où la notion de secret n'est pas galvaudée. Au contraire, ces pays produisent, chaque jour, des études exhaustives sur la question qui contribuent à consolider l'esprit de défense. Dans notre pays, tout se passe comme si les instances politiques, conscientes qu'il n'existait plus d'alternative à un alignement sur l'OTAN — ou à une confrontation avec elle —, avaient choisi de louvoyer. C'est peine perdue. Les politiques de défense nationale s'inscrivent désormais dans des logiques de sécurité régionale liées aux impératifs fixés par les grandes puissances, en particulier la première d'entre elles, les USA."

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Commentaires (12) | Réagir ?

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Kaiser Sauze

Malgré la pertinence de certains éléments, comment expliquez vous, monsieur, en parlant de rajeunissement du commendement et du passage "interimaire" du chef d'état major, la mise à la retraite d'un grand monsieur de l'ANP. General-Major de son état, issu de saint-cyr, salué par ses paires pour son integrité, son dévouement à l'institution et son détachement de tout regionalisme ou clanisme?? j'ai servi sous ses ordres pendant 8 ans, et sa mise à la retraite nous a mis, moi et une majorité d'officiers, à genoux. Les ALN et le président, ne laisserons jamais un officier de cette generation acceder au poste de SG ou de chef d'etat major car ceux-là feront vaciller le trone et donnerons une nouvelle image et une nouvelle orientation à l'ANP, que certains ne veulent voir se faire.

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medi

je voulais dire a ce monsieur que je conais pas, que ce qu'il dit c est des betises, il parle de boutef on dirai que c'est vrais il est président !!! et qu'IL commande et quil est intéligent, il parle de l1algerie et sa situation dans un cadre global (otan, armée) ecouté monsieur :boutef tout le peuple algerien savent bien qui la ramener sur le trone, ces gens la ils sont labas depuis 1957 tu parle de quoi en fait d'un gars qui a piquer des milliards de dollards de la trésorerie du ministere des affaires etrangere, quesque vous chanttez vous vous moquez de ce peuple arreter de soutenir les marionettes basta

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