De Mugabe à Bouteflika : l’hypocrisie occidentale

De Mugabe à Bouteflika : l’hypocrisie occidentale

La réélection frauduleuse et arrogante, hier au Zimbabwe, du président sortant Robert Mugabe, est en train de soulever d’énormes vagues internationales. Mugabe, au pouvoir depuis 1980, était seul en lice au second tour de la présidentielle de vendredi. Son rival, le responsable de l'opposition Morgan Tsvangirai, s'était retiré de la course dimanche, disant vouloir éviter que ses partisans ne risquent la mort en votant pour lui. L'opposition a dénoncé une très violente campagne d'intimidation contre ses partisans. Le Conseil de sécurité de l'ONU a estimé à l'unanimité que la réélection du président sortant Robert Mugabe ne pouvait être considérée comme le résultat d'un procédé juste et équitable. Les Etats-Unis ont demandé aux pays-membres d'envisager l'imposition de sanctions à l'encontre du régime de Robert Mugabe, une option qui devrait vraisemblablement être examinée de façon plus approfondie la semaine prochaine.

Le président américain George W. Bush a quant à lui annoncé samedi avoir ordonné de nouvelles sanctions "contre le gouvernement illégitime du Zimbabwe et ceux qui le soutiennent".
"Vendredi, le régime de (Robert) Mugabe a organisé une élection honteuse, ignorant la volonté du peuple du Zimbabwe", écrit le président américain dans un communiqué.

L'ambassadeur français Jean-Maurice Ripert a rappelé que "le gouvernement du Zimbabwe a choisi d'ignorer ce message et de spolier la démocratie".
"Cette élection a perdu toute légitimité", a-t-il estimé. Mais alors, qu’est-ce qu’une élection « légitime » ?

Celle que prépare, avec les mêmes méthodes que Mugabe, le président algérien Abdelaziz Bouteflika qui n’envisage rien moins qu’un mandat à vie ? Bouteflika va se faire réélire, de force, après avoir violé la Constitution. Bouteflika va se faire réélire, de force, avec l’argent et les moyens de l’Etat.Bouteflika va se faire réélire, de force, dans un contexte de bâillonnement de l’opposition… Qu’est ce qu’un Bouteflika après 2009 sinon un futur Mugabe ? Son pays est en ruine, il a 84 ans et il règne depuis 28 ans... Robert Mugabe s’est présenté pour un sixième mandat, à l'élection présidentielle au Zimbabwe, et a fait en sorte de ne pas pouvoir perdre ! Bouteflika est sur le chemin… Si Robert Mugabe a fait son putsch d’hier, c’est parce que les forces internationales ont reculé devant l'obstacle et toléré les outrances d'un homme qui a mené son pays et son peuple dans l'impasse. Les Zimbabwéens ont été laissés seuls dans un huis-clos avec un despote octogénaire qui n'aura connu, dans sa vie, que la guerrilla marxiste mâtinée d'éducation jésuite, et 28 ans de pouvoir absolu entamé par une répression sanglante au Matabeleland et poursuivie par une fuite en avant suicidaire. Ses successeurs, un jour prochain, auront tout à reconstruire sur un champs de ruine. Voilà ce qu’on risque si l’amendement de la Constitution algérienne se réalise… Voilà ce qu’on risque si les élections de 2009 se passent avec la candidature de Bouteflika. Car les Algériens sont aujourd’hui seuls face à la machine d’un futur Mugabe… Et on n’entend ni la voix de Bush, ni celle de Sarkozy, ni celle de l’ONU…

L.M.

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Commentaires (30) | Réagir ?

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Rachid

Pour moi Matoub n'est pas mort, mais il nous a quité à cause des gens de la trompe de celui qui a ecrit le message plus bat et bas. Cette reponse m'a ete obligé pour quelqu'un qui n'avait pas d'obligation ni d'explication pour son geste.

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kacem kafi

pour sissi (un peu plus bas), qui met au même niveau krim, boudiaf et matoub. Oser comparer deux monstres sacrés du mouvement national aun chanteur troubadour, lá c'est carrement de l'héresie, un sacrilege de notre mémoire. Il faut arreter les conneries, sissi.

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