Ouyahia n'est pas Clint Estawood et ne se présentera pas aux présidentielles si Bouteflika est candidat

Ouyahia n'est pas Clint Estawood et ne se présentera pas aux présidentielles si Bouteflika est candidat

La conférence de presse tenue par le secrétaire général du Rassemblement National Démocratique, à l’issue du troisième congrès du parti, s’est transformée en une tribune où sous la casquette de chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia s’est exprimé sur plusieurs questions nationales et internationales.

Ce qu'on en retient :

1. Je suis un Chef de gouvernement à part enière

Ouyahia a signifié, lors d’un point de presse organisé hier à l’hôtel El-Aurassi, aux professionnels des médias qu’il est “Chef de gouvernement” et qu’il jouit “de toutes les prérogatives” pour mener à terme la mission pour laquelle il a été nommé chef de l’Exécutif par le chef de l’État. “J’exercerai pleinement ma fonction de Chef de gouvernement et je tiens à vous préciser que je ne vais pas faire l’hypocrite ! Il y a trop de problèmes et je suis là pour justement régler toutes les factures en suspens. Et je ne suis pas seul. Il y a toute une équipe avec moi. Il y a trop de blocages sur le terrain. Je vais essayer de lever quelques contraintes qui bloquent la machine jusque-là”. Sans donner de détails sur ses priorités immédiates, Ouyahia dira que “la priorité des priorités est la société avec une dose de bon sens. Ces priorités, et tout le monde va s’impliquer pour changer les mentalités, n’est pas d’allumer des pneus à chaque coin de rue et ou de déclencher l’émeute. Notre souci majeur est d’abord d’achever le programme du président Bouteflika, et j’ai cet honneur d’être nommé Chef de gouvernement, sachant que ce n’est pas évident et facile d’occuper cette fonction”.

2. Projet de l’union pour la méditerranée : l’intérêt de l’Algérie prime et nous ne seront pas plus palestiniens que les palestiniens

Le secrétaire général du RND et chef du gouvernement a avancé plusieurs éléments sous-entendant la présence de l’Algérie au sommet de Paris qui doit officiellement lancer le .

Ahmed Ouyahia a toutefois déclaré que la décision d’y prendre part ou pas revenait au chef de l’état et que l’intérêt de l’Algérie exigeait un examen préalable avant toute démarche. Il a par ailleurs indiqué qu’il n’était nullement question d’avoir recours à la question palestinienne ou le boycottage du sommet sous prétexte de la présence d’Israël.

Ouyahia déclarera que les algériens ne sont pas censés être plus palestiniens que les palestiniens d’autant plus que Mahmoud Abbas est attendu au sommet de Paris. Il continuera sur sa lancée en revenant sur les voix, les dirigeants arabes particulièrement, qui ont critiqué le fait que le président Bouteflika ait serré la main au premier ministre israélien lors des funérailles du roi marocain Hassan II. Ces critiques reflètent l’hypocrisie, selon Ouyahia, puisque la position de l’Algérie face à la question palestinienne et de ses relations avec Israël n’est pas soumise aux enchères.

3. Mon soutien à Bouteflika est absolu et je ne serais pas candidat s’il se présente

Le secrétaire général du RND a déclaré que son parti n’émettra aucune proposition concernant la révision de la constitution indiquant que c’est là une prérogative du président de la république que le parti veut préserver. Ouyahia a précisé que sa formation préférait conserver les principaux fondements de la constitution comme le maintien du conseil de la nation parmi les institutions de l’état, sinon, il signe un chèque à blanc au sujet de la révision.

Ahmed Ouyahia réitère son soutien au chef de l’état pour un troisième mandat présidentiel et réaffirme qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle si Bouteflika est candidat.

4. Je ne présenterai pas le programme du gouvernement devant le parlement

Le chef du gouvernement a révélé qu’il ne présentera pas le contenu du programme de son gouvernement devant les deux chambres du parlement puisqu’il s’agit de poursuivre l’application du programme du président de la république entamé il y a plus de quatre ans, ajouté aux grands axes qui ont caractérisé le premier mandat présidentiel.

Ouyahia a souligné que le fait de ne pas présenter son programme est légal citant son prédécesseur Belkhadem qui s’était abstenu de présenter le programme du gouvernement lorsqu’il en prit la tête. Le nouveau chef du gouvernement a affiché son optimisme quant au respect par le gouvernement des grands axes du programme présidentiel notamment en ce qui concerne les délais. Il donnera l’exemple des projets du million de logements et de l’autoroute est-ouest.

5. La peine capitale pour mettre fin aux détournements de fonds, aux viols et aux rapts

Ouyahia a affirmé sa ferme intention de lutter contre la corruption et ses aspects appuyant ouvertement l’application de la peine de mort à l’encontre des coupables dans quatre cas qui seraient, d’après lui, la raison principale de la détérioration de la société. Il s’agit du détournement des deniers publics, le viol d’enfants, le kidnapping et la drogue. S’il estime qu’il découlera de ces déclarations une grande responsabilité étant donné sa place dans l’exécutif, il affirme que la question implique une lutte acharnée pour endiguer ces maux.

6. " Je ne ferai pas l’hypocrite ! "

Ouyahia renchérit : “Je donnerai ma langue au chat si je vous dis le contraire. Mais au risque de me répéter, je ne ferai pas l’hypocrite ! Car il y a un volume de travail à faire incomparable aux années précédentes.” Citant des exemples de succès, comme le logement et l’autoroute Est-Ouest, le Chef du gouvernement regrette, en revanche, que les banques algériennes ne jouent pas le jeu dans la création d’emplois et des richesses. “Le nombre de dossiers acceptés et validés au niveau de l’Ansej a sensiblement chuté l’année dernière. Or, il y a un dispositif qui garantit le processus de financement et qui prend en charge le risque de remboursement des prêts pour les jeunes. Dès lors, nos banques financent de moins en moins les projets.”
À ce sujet, Ouyahia a annoncé une prochaine rencontre avec les P-DG des banques pour faire le point et lever cette énième contrainte. Dénonçant la contrebande qui ronge l’économie nationale, Ouyahia dira d’emblée que “trop de gens bricolent, mais ne travaillent pas. À commencer par ceux qu’on appelle la République des conteneurs.”

7. Nous œuvrerons à la réinsertion des "patriotes"

Concernant les éléments des Groupes de légitime défense en cette période de post-terrorisme, Ouyahia a indiqué que l’état n’a pas suffisamment récompensé ceux qui ont exposé leur vie au danger pour protéger l’état et la société. Il ajoutera que l’état a procédé à la réinsertion d’un certain nombre d’entre eux dans différents secteurs sans pour autant l’annoncer officiellement. Il s’engage à œuvrer à l’insertion sociale et professionnelle de tous les "patriotes". Sauf que sur ce point, la vision du chef du gouvernement diffère de ce que veulent les "patriotes" car il s’oppose à la promulgation d’un statut particulier pour eux.

8. Changement de la Constitution : “Elle aura lieu bientôt”
La révision de la loi fondamentale interviendra très prochainement, selon Ouyahia. “Probablement cette révision va passer par le Parlement. Sinon, si référendum il y a, on attendra la décision du chef de l’État et on est là ! Pour vous dire, le président de la République n’a pas changé d’avis sur cette révision depuis juillet 2006.
Et les choses sont aussi claires maintenant”, dira Ouyahia, qui rappelle que le Rassemblement national démocratique (RND) a exprimé, à l’issue de son 3e congrès national ordinaire, sa position sur les amendements qui devront toucher la loi fondamentale et réitéré son soutien au chef de l’État pour se présenter en 2009 afin de briguer un troisième mandat.

9.“Je ne suis pas un Clint Eastwood, je fais mon job !"

“Je ne suis pas un Clint Eastwood, je fais mon job ! La corruption est cette fille née d’une grande dérive que nous devons tous combattre. C’est une lutte sans pitié et un long combat”, affirme Ouyahia qui relève également d’autres phénomènes indissociables du terrorisme. “Celui qui détruit son pays ne mérite que la mort. Et je suis pour la peine de mort dans des cas comme les kidnappings, la violence contre les enfants, les grands détournements dans les postes et les banques ainsi que le trafic de drogue, mais pas ceux qui consomment un joint et que la loi doit réprimer", explique le conférencier qui s’appuie sur des textes de loi, d’une part, et la détermination de l’État à faire mal à ceux qui continuent à entretenir ces phénomènes autrefois étranges à notre société.
Il dira en revanche que la lutte contre le terrorisme et le processus de la réconciliation nationale se complètent dès lors que l’État et la société algérienne n’ont jamais cessé de braver le terrorisme et à soutenir la loi relative à la réconciliation nationale. À la question relative aux statuts des Patriotes, le conférencier tranche : “Y en a marre des statuts. Il y a le texte de loi de 1996 et la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.”

L.M. (avec Echorok et Liberté)

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Commentaires (33) | Réagir ?

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mouh oulamine

Même si tu racontes ça aux pygmées ne te connaissent pas ne te croiront pas, alors nous, Tes Compatriotes savons que tu es un lascar parmi tant d'autres. Que tes principes se résument au seul que tu connaisses "Edenya Maa Elwaguef" Alors quant le roi change, on dit toujours vive le roi. Tes principes, si tu appelles ça avoir des principes, dis moi c' est quoi la réconciliation, c'est quoi la lutte ou radicalisme. Pourquoi l'existence du RND et MSP si vous défendez le même programme que le FLN? mise à part prendre des subventions? Faîtes un seul partie c'est plus honnête non? Tu es un barbu sans barbe M. Ouyahia.

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okba ibnou nafaa

ya zorro, chaque matin quand tu remues ton cafe tu fais un million de dinars grace a tes bus voles au peuple algerien. tu ne sera jamais de la trompe de monsieur CLINTEASWOOD, ce monsieur a fait son argent a la sueur de son front et son honnete intelligence.

tu ne vas pas jouer a l'hypocrite mais tu l'es deja.

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