"Nourrir une idéologie pour mourir au détriment d’une autre pour exister"

La foi, une question individuelle.
La foi, une question individuelle.

C’est terrible comment le monde moderne a individualisé la société !...

Rimer son existence avec l’idéal, cela n’existe pas. Séparer sans altérer ce que la nature a uni s’avère impossible. Tout ce dont on a conscience est qu’on finit toujours par être rattrapé par sa destinée, malgré les conflits intérieurs et les convenances extérieures. Naître neutre et suivre le chemin orienté, soit par celui de ses parents, soit par celui de ses conceptions, soit par celui de ses orientations en dépit de celui instruit par ses géniteurs, est toujours semé d’embûches. Néanmoins, il y a toujours un esprit religieux qui plane dans cet espace qui nous voyait grandir, il est un genre d’apaisement moral vers lequel se réfugie le troisième âge quand il confie toutes ses espérances à Dieu. Eux élevés comme tels dans leurs temps, et nous grandis comme tels face au temps, d’où ces rôles inversés nourrissant invectives d’une part et résignations de l’autre. C’est l’esprit qui désire et décide face à celui qui juge et tempère. Il est vrai que leur but était de nous garantir une stabilité sociale en nous faisant aimer ce qui leur avait échappé, mais rien ne pourrait équilibrer un tel fantasme inconscient transposé doctoralement sur un esprit vierge et docile, en proie à toutes les transformations et évolutions quotidiennes. La sagesse dans sa dérision et la déraison dans sa bassesse.

C’est dur d’enseigner des méthodes de comportement et des modes de conduite à celui qui ne veut pas voir, entendre ou apprendre, cela requiert de la patience, de la persévérance, de la psychologie fine, de la sévérité en soi, et beaucoup de philosophie. Beaucoup ont essayé et peu ont réussi. La société sélecte se construit comme se convainc un esprit croyant à sa manière. Ce qui a été "transmis" n’est pas forcément "à transmettre", mais l’éducation demeure celle qui cultive l’intelligence, soit par celle transmise chez soi ou celle reçue dans la rue. Tout s’apprend comme on apprend toujours de ses propres expériences.

Pour s’émanciper et s’afficher, il faut laisser sa religion derrière, ainsi s’enterrent ses préjugés et ses réflexes conditionnés. L’endoctrinement dorlote et enfante la misère : il est une manipulation mentale. Il isole et désole. Incapables de se situer, et en solitaires dans leur monde, ils avancent : heureux à leurs manières, malheureux dans leurs manières et désespérément instables, la douleur au cœur. La perte des repères. L’exclusion. Le vide. Le sujet dépend de celui qui prêche, et celui qui prêche voit son image dans celui qui l’entend. L’émotion, en poésie, fait la beauté, mais là elle appelle à la cruauté et au sacrifice humain. "Le devoir devant Dieu est accompli", ainsi il l’entend de son oreille en se projetant dans ses transpositions égocentriques. La prohibition sous toutes les formes affiche sa couleur. C’est l’ère prémoderne dans ce monde qui avance. La raison se perd, la foi s’invite : de l’intégrisme à la tête et du terrorisme dans l’acte. À cela s’ajoute des signes religieux ostentatoires : le voile, pourquoi elle le porte et comment elle le supporte ; une barbe hirsute et des penchants méphistophéliques en rut. Toute action dans ce qui les inspire conduit à une réaction dans ce qui les pousse au pire !

On répète de dire que la victime n’entend jamais le coup de fusil qui la tue ! C’est par asservissement que l’obsession vient engourdir l’esprit en fomentant le mal. De là les haines instinctives naissent, l’esprit obtus s’envenime et le mal fait mal. En s’enfermant dans son isolement, la victime nourrit des illusions avant de les vivre, et ces dernières le flattent et le dorlotent à l’image de ces paroles narcotiques des religieux fanatiques bernant des esprits passifs et malléables : un visage lymphatique appelant un esprit dogmatique. Berné et hiberné. Oui, il était resté là à attendre dans sa servitude volontaire, collé à cette double image inconnue de lui renvoyée par ce miroir trompeur, inconscient des malheurs qui l’attendaient. L’isolement social, la haine radicale. Oui, c’est la loi des pressions sentimentales et affectives qui fait un manque au naturel, qui permet aux connaissances théoriques d’influencer une vie pratique. L’antagonisme porte alors son nom et les rivalités naissent. Qui dit "rivalités" dit "exaspérations", et qui dit "exaspérations" dit "agir a des limites, ce que penser n’en a pas". Sommes-nous réellement libres pour être ainsi limités dans notre liberté de penser ? Tout a une limite, et un poisson qui commence à pourrir devient un poison, on lui coupe la tête. Parle-t-on ainsi d’une tolérance zéro ? L’humanité n’a pourtant pas cessé de vouloir produire des êtres humains dans leurs qualités humaines afin d’améliorer la société et vivre complice dans le respect de chacun.

Il faut avoir une vision à long terme compte tenu des tendances actuelles dans lesquelles s’engouffre la société : sa décadence et ses circonstances. On n’attend pas de souffrir d’une maladie pour se priver ensuite de ce qui la cause. La responsabilité politique doit honorer sa fonction en mettant en avant la résorption des inégalités et en garantissant à autrui une stabilité sociale tout en le suivant, tout en le soutenant, tout en le formant dans la matrice de l’intégration culturelle et professionnelle. En créant des emplois, l’harmonie règnera dans les foyers sous l’égide de la bonne entente, et l’éducation des mœurs et des valeurs acquises à l’intérieur conquerront l’extérieur. La transition se fera progressivement, et par degrés, de l’univers familial à celui exigeant de l’adulte.

À son tour, l’école produira, dans les normes de la civilité, des têtes pensantes aux comportements responsables et non des cochons sur deux pieds. L’enjeu est d’assurer la cohésion et l’équilibre, et d’épargner chaque âme de l’influence du néfaste sur sa conscience. En la maintenant éveillée, elle saura choisir en se tenant loin des chemins ombrageux et des dérives conséquentes. Elle affrontera comme elle évitera de sombrer dans le néant. Elle, individuellement ou dans la complicité, pourrait être amenée à prendre des décisions dans des situations complexes voire de perdition morale ou d’incertitude. Par l’usage de la raison, sa maturité saura l’amener à réfléchir avant de faire un saut dans l’inconnu, et sa devise sera celle de ne jamais accepter une semence contenant un venin.

Mohand-Lyazid Chibout (Iris)

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Guel Dring

Bonjour Mr Khelaf. Voilà un autre exemple de cause à effet : je n'aurais jamais pensé écrire un avis dès ce matin mais voyez-vous, c'est déjà là une nuance du libre arbitre. Etre sauvé pour aller où quand la finalité est au bout du chemin. D'ailleurs il y en a tellement de scientifiques qui croient au lieu de croire. Ils croient, croire c'est espérer, qu'il finiront par trouver une potion pour vivre éternels et refusent par contre de croire qu'il y a déjà un Eternel qui a toujours envoyé des Messagers pour prévenir de ce qui est à venir. Et les cas de décès sont une confirmation de cette vérité. C'est bien dommage, parce que dans un dernier article un article au sujet des gaz de schistes s'interroge pourquoi le pouvoir s'entête-t-il ? Voilà une question qu'on devrait poser aux millions ou milliards d'humains qui s'entêtent à "renier" Dieu qui s'est manifesté à Moise (qssl) dans le chapitre 20 du Coran :

9. Le récit de Moïse t'est-il parvenu?

10. Lorsqu'il vit du feu, il dit à sa famille: ‹Restez ici! Je vois du feu de loin; peut-être vous en apporterai-je un tison, ou trouverai-je auprès du feu de quoi me guider›.

11. Puis, lorsqu'il y arriva, il fut interpellé: ‹Moïse!

12. Je suis ton Seigneur. Enlève tes sandales: car tu es dans la vallée sacrée Tuwa.

13. Moi, Je t'ai choisi. Ecoute donc ce qui va être révélé.

14. Certes, c'est Moi Allah: point de divinité que Moi. Adore-Moi donc et accomplis la Salat pour le souvenir de Moi.

15. L'Heure va certes arriver. Je la cache à peine, pour que chaque âme soit rétribuée selon ses efforts.

16. Que celui qui n'y croit pas et qui suit sa propre passion ne t'en détourne pas. Sinon tu périras.

Je vous rappelle que Moise (qssl) est le seul Prophète, la seule personne à qui Dieu a parlé. Quelle était cette façon de parler ? Tout croyant ne cherche pas à en connaitre des détails parce que cela ne relève pas de l’intelligence humaine et si vous permettez on prétexte "à l'impossible nul n'est tenu". Bonne journée.

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Kichi Duoduma

Ya Si Dring ! Puisque tu parles de Moussa, as-tu lu son histoire telle que racontée par les juifs dans la Torah ? Après tout c’était « leur » prophète, n’est-ce pas, alors ils devraient en connaître un chapitre, non ? Sais-tu que SIdna Moussa faisait transporter ce dieu dans une boite en bois sur les épaules de ses gars ? Sais-tu qu’on lavait les pieds de ce dieu en le déposant le soir, qu’on lui donnait à bouffer et à boire ? Sais-tu qu’il aimait bien la viande mais détestait les légumes ? Sais-tu que Moïse instruisait ses soldats d’enfouir leurs excréments dans une petite fosse de peur que ce dieu ne marche dessus ? Sais-tu que ce dieu n’était ni omniscient, ni omnipotent ni omniprésent ? Lis donc la Torah pour voir comment ce dieu a été inventé ! D’abord, il n’était qu’un dieu parmi d’autres, pas le seul dieu. Ensuite sa puissance était très limitée (je peux te donner plusieurs exemples de son impuissance,) et il lui fallait poser des questions à Moïse pour savoir ce qui se passait autour de lui. Et Moïse lui “jouait” souvent la psychologie pour le convaincre de faire ou ne pas faire quelque chose. Ce dieu tel que rapporté dans la Torah était un véritable crétin et un affreux jojo qui détruisait tout quand il s’énervait, et il se “nerfzait” souvent pour un rien.

Moussa qui n’a presque certainement jamais existé en réalité, a réussi la prouesse de libérer les juifs de la captivité en Egypte... où ils n’ont jamais été captifs. Les juifs, grâce à leur machine de propagande, y compris Hollywood, ont réussi à occulter ce côté de l’histoire et de la religion judéo-chrétienne : la délivrance des esclaves juifs d’Egypte est un pur mythe puisque les juifs n’ont jamais été esclaves en Egypte, jamais ! Tous les hsitoriens et les égyptologues te le diront ! Du coup le Coran aussi est faux puisqu’il perpétue ce mythe. Reveille-toi, Mr Dring ! Le réveil sonne !

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khelaf hellal

"L'homme naît naturellement bon, c'est la société qui le corrompt" J. J. Rousseau. Il voulait dire aussi que c'est la société qui le déprave, l'aliène, le pervertit en manipulant sa mentalité, son innocence , en détournant sa conscience et son libre-arbitre. Il lui est posé des oeillères à son éducation et on enfermé dans un carcan idéologique qui l'empêchent de voir le monde dans toute sa diversité. On lui parle plus de la mort que de l'existence comme pour lui faire regretter d'être venu à la vie. Il est entrainé et embobiné dans les sables mouvants des idéologies mortifères qui emprisonnent et accaparent son esprit d'où il a plus besoin d'étre sauvé et délivré que de continuer à vivre (ou mourrir peu à peu) ainsi.