Assia Djebar, l'honneur d'être Algérienne

Assia Djebar
Assia Djebar

C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris ce matin le décès de la grande femme de lettres Assia Djebbar.

Elle fait partie de ces hommes et de ses femmes qui ont honoré notre pays par leur travail remarquable et au-delà des frontières d'un pays (le leur) qu'ils n'ont jamais cessé d'aimer. Je pense particulièrement à Mohammed Dib, Mohammed Arkoun, le chanteur Idir, pour ne citer que ces trois auteurs de l'exil qui ont imposé dans le monde une autre façon d'être Algérien.... sans pour autant oublier les autres, et la liste est beaucoup trop longue pour tous les citer...

Jean El Mouhouv Amrouche fut parmi les premiers poètes, journalistes et intellectuels, qui recevait déjà sur les plateaux des sommités de la littérature française: André Gide, Jean Giono, François Mauriac..., sa sœur Taos s'était elle-même imposée avec son talent d'écrivaine et de cantatrice... Solitude ma mère, l'amant imaginaire, rue des tambourins entre autres furent des chefs d'œuvres de la littérature algérienne d'expression française... je ne pourrais pas passer sous silence les Mammeri, Feraoun, Haddad, Kateb Yacine, Malek Ouary qui furent de sa génération....

Le dernier ouvrage que nous offrit Assia Djebbar sur ce que fut son enfance et son adolescence à Cherchell a été pour moi, au delà d'une révélation, un moment de bonheur, le bonheur de voir une jeune fille musulmane, fille de l'un des rares instituteurs algériens de l'époque, évoluer dans la période coloniale d'avant-guerre. Ce livre, Nulle part dans la maison de mon père, avec Vaste est ma prison, Le blanc d'Algérie, Loin de Médine, Ombre sultane, est l'un des meilleurs ouvrages que j'ai eu le plaisir de lire...

Tu peux partir tranquillement rejoindre tes amis partis avant toi, nous sommes nombreux ici-bas pour avoir une pensée pour toi. Tout à l'heure je n'ai pas pu m'empêcher de me remémorer ce poème :

C’était au temps du roi Juba

Et de sa fille Cléopâtre

Un poète vint de Cirta

Fier comme un jeune pâtre...

Repose en paix.

Nacer Achour

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Commentaires (3) | Réagir ?

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elvez Elbaz

Mass achour, l honneur d être algerie algerien (ne) s amazighs arabophones, francophones, kabylophones, amazighophones oui!mais il n ya aucune gloriole à se faire passer pour une algerie arabe!

L"arabité est la négation de l'amazighité en général et de la kabylité en particulier de l'algérie algérienne.

De grâce, quand allez vous sortir de cet auto suicide identitaire qui consiste à glorifier une arabité qui est la cause de la presque disparition de l identité de ce pays à qui l'araboislamisation dénie le droit légitime originel identitaire amazigh d une algérie algérienne?

C'est à cause de cet inconsciente "haine de soi""haine de notre amazighité et kabylité en particulier", et de notre dépersonnalisation identitaire en MUTANTS ARABES que des quotidiens comme le nouvel observateur FONT DANS L AMALGAME en présentant djaout, mameri, kateb, feraoun... comme des écrivains arabes!!! suite à un article en hommage à massa fadhma imalayene dite assia djebar (nom de son mari)

Soyez plutôt fiers de l amazighité et de la kabylité des mots que l on retrouve dans la langue française tel zouave, azwaw...... et n usurpons pas aux arabes, aux vrais les saoudiens et autres asiates la fiérté qui leur revient de leur arabe qui n'est pas notre langue maternelle mais une langue coloniale que l on veut à tout prix nous imposer.

http://bibliobs. nouvelobs. com/actualites/20150207. OBS1941/assia-djebar-l-academicienne-revoltee-est-morte. html

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khelaf hellal

Des excommuniés de leur propre pays l'Algérie, des parias de l'arabisation, c'est tout juste si leur mort est reconnue comme une perte pour ce pays, il y en a même auxquels on a refusé l'inhumation en terre d'Algérie, la terre de leurs ancêtres.

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