''Yahti - Aɣeṛṛabu n ugafa'' (Le voilier du nord) en librairie

Couverture du livre.
Couverture du livre.

Au milieu du 19e siècle, il y avait un groupe d'archéologues russes et anglais, parti dans une mission dans le nord. Un jour, le destin leur a envoyé une grande surprise: ils ont trouvé un fossile d'un grand dinosaure.

Résumé de l'histoire:

A cette époque-là, la guerre de Crimée (1853-1856) était au sommet. C'était un grand feu qui opposait la Russie à une coalition formée de l'Empire ottoman, de la France, du Royaume-Uni et du royaume de Sardaigne.

Cette guerre a vite influencé le travail de cette petite équipe, qui était encore sur la côte de Lysefjord, sise à Ryfylke, dans le sud-ouest de la Norvège. Suite aux ordres de leur empire, les Russes ont décidé de transporter le fossile à Saint-Petersburg pour examiner cette "grande découverte".

La Société Royale de Londres ne lâche pas. Les Anglais persistent et décident de poursuivre le fossile. Un grand challenge s'éclate au golfe de Botnie en Finlande, et la course s'est, par la suite, poursuivie jusqu'à la Mer Baltique. D'ailleurs, c'est là où la dernière bataille a eu lieu entre les Russes et les Anglais. La fin de cette concurrence va vite se décider dans la ville de Porvo, à presque 50 km au nord-est de Helsinki.

Les événements de ce roman graphique de Ilpo Koskela se déroulent en Finlande pendant la décennie de 1850. C'est un sujet autour de la construction des voiliers, qui s'appelaient ''Jähti - Yacht'' dans le nord, pendant le 19e siècle. L'atmosphère générale de l'histoire, c'est un aperçu sur la vie politique en Europe pendant La guerre de Crimée (1853-1856).

L'auteur. Ilpo Koskela est un écrivain, dessinateur et graphiste finlandais résidant à Oulu, en Finlande. Il est aussi dessinateur de presse (journaux et magazines) depuis plus de 30 ans. Une de ses plus longues histoires publiées dans les magazines "Rajalinja", une histoire des jeunes footballeurs, publiée entre 2005 et 2009.

Koskela a également écrit et dessiné sept romans graphiques, dont Aleks Revel, une bande dessinée qui raconte la vie d'un aventurier estonien, souvent présentée comme une oeuvre remarquable de Koskela.

Le texte originale du roman graphique ''Aɣeṛṛabu n ugafa'' a été publié en finnois, en 2007 (Permeren Jähti). Une année plus tard, la traduction en anglais va paraître (Jähti- Sailing Ship of the North). En 2010, il a publié, pour la première fois en Finlande depuis plus de 20 ans, un guide pédagogique riche pour les artistes et les dessinateurs de bande dessinée (Sarjakuvantekijän Oppikirja). Actuellement, il s'apprête à achever une nouvelle édition de ce livre, enrichie avec des nouvelles techniques de la bande dessinée.

Quant au travail académique, Koskela a enseigné la bande dessinée à l'Ecole d'art de Oulu pendant 14 ans. En outre, il a donné plusieurs conférences dans le monde, dans des instituts et des universités, sur les nouvelles méthodes requises pour réussir un travail de bande dessinée.

Enfin, ses travaux sont traduits en plusieurs langues, dont le suédois et le russe.

1-2- Le traducteur:

Hamza Amarouche

Hamza Amarouche

Auteur, journaliste et traducteur littéraire algérien résidant à Helsinki, en Finlande, Hamza Amarouche, né en 1982, contribue pour plusieurs médias algériens et finlandais.

En mars 2014, il a lancé, pour la première fois en Finlande, un programme en tamazight à Helsingin Lähiradio 100,3 MHz, distiné aux berbérophones de la ville de Helsinki et de sa métropole. Ce programme a contribué, d'ailleurs à ce jour, à introduire aux Finlandais la culture et la civilisation amazighe dans ce pays. Parmi les invités qui étaient présents à ce programme, il y avait des artistes et des auteurs algériens et finlandais, dont Ali Amrane et la chanteuse Stina, qui a interprété pas mal de chansons kabyles.

Le traducteur contribue souvent à la promotion et les échanges entre la littérature algérienne et celles des pays baltes et scandinaves, notamment en Finlande et en Estonie. En outre, il anime régulièrement des rencontres de rapprochement culturel pour faire connaître la culture et la littérature algérienne.

2- L'atmosphère générale dans roman:

L'auteur du roman graphique ''Yahti - Aɣeṛṛabu n ugafa'', vit à ce jour dans la ville de Oulu, le centre administratif, culturel et commercial de la Finlande du nord et du centre. Ilpo Koskela a vécu de près les histoires de la mer, ce qui lui permettra par la suite de faire un travail excellent, qui imagine un thriller sur fond de la navigation à voile.

Avoir passé plus d'un demi-siècle sur la côte nord-est du Golfe de Botnie, cela se sentirait bien dans l'imaginaire de l'auteur, et puis dans son roman: l'atmosphère générale en Botnie pendant le 19e siècle, les langues parlées, la monnaie, les unités de mesure, l'aliment...etc.

Les Finlandais sont, en grande partie, un peuple qui aime beaucoup la lecture sur l'histoire de la navigation. Quand l'auteur était sur le point d'écrire une histoire sur ce sujet, c'était presque un travail de recherche à entamer.

Quant à la guerre de Crimée (1853-1856), "elle a été vécue, en Finlande -qui était encore un Grand Duché de l'empire russe- comme une profonde humiliation, car elle généra un fort ressentiment envers les puissances occidentales qui avaient pris le parti de l'Empire ottoman". Cela aussi joue son rôle pour décrire l'atmosphère et la vie quotidienne en Finlande pendant cette époque-là. D'une manière plus précise, ce sentiment d'être finlandais qui vit sous la domination de l'empire russe, une puissance qui était déjà engagée dans une guerre ouverte sur plusieurs fronts.

À vrai dire, la domination suédoise en Finlande auparavant, quant à elle, elle impose en continu ses incidences dans le roman. La langue, la monnaie...etc. Cette mixture de cultures propose aux lecteurs en langue amazighe une lecture exceptionnelle, car elle abrège, à travers les dialogues de l'histoire, un croisement remarquable et insistant de civilisations en Finlande.

Pour bien comprendre l'histoire du roman graphique ''Yahti - Aɣeṛṛabu n ugafa'', il faut d'abord avoir un aperçu sur la Guerre de la Crimée (1853-1856). Pendant cette guerre-là, le voilier, comme étant le premier moyen de transport à moyenne et longue distance, a énergiquement joué son rôle pour décider quelle partie dans cette guerre serait la gagnante. En outre, les voiliers, à cette époque-là, transportaient, aussi, les marchandises, les passagers, le courrier...etc. Comme ils étaient aussi utilisés pour la pêche en mer, les activités militaires et notamment les batailles navales.

Enfin, l'auteur a bien réussi à trouver un lien entre tous ces indicateurs, en proposant une tringue dans l'histoire, elle va le conduire par la suite à mettre l'accent sur le rôle des voiliers pendant la Guerre de la Crimée.

3- Pourquoi traduire en tamazight ce roman graphique ?

Il existe dans le roman une esquisse exigeante du rôle des voiliers pendant le 19 ème siècle. On peut y voir quelques clins d'oeil au voyage, quand les marins transportent un fossile, qui a été trouvé par des archélogues russes et anglais, du Golfe de Botnie vers le sud. On peut avoir une idée enrichie sur ce fossile dans les pages 34 et 36.

La navigation n'est pas le sujet unique dans le roman, vu que le croquis de caractères est consacré, en grande partie, à la vie des nobles de l'empire russe, comme à la culture et au mode de vie des marins dans le Golfe de Botnie. Cependant, le sujet principal, c'est le fossile.

À noter, au cours des années entre 1850 et 1890, qu'une grande concurrence régnait entre les capitales occidentales sur la paléontologie, considérée comme étant une discipline scientifique qui étudiait les restes fossiles des êtres vivants du passé et les implications évolutives de ces études.

Cela est d'ailleurs un autre indicateur qui enrichit le roman graphique ''Yahti - Aɣeṛṛabu n ugafa'' avec des notions scientifiques, notamment quand on croise parfois un style qui liste fortement des événements historiques liés au voyage du baron russe Mikhail Fedorov, caractère principal dans le roman, et les deux marins finlandais: Henrikki Wanha et Frans Rousu.

Comme ceci, Cette combinaison de dendrites va assurément créer une bonne intrigue tout en emmenant à décider une bonne sortie du roman. Le fossile dans le roman, est, donc, une piste sur laquelle les événements se déroulent, cependant, ce sujet reste soigneusement lié au voyage des marins à partir du Golfe de Botnie, jusqu'à la Mer Baltique.

Ce roman ''Yahti - Aɣerrabu n ugafa'' s'inspire largement de ces croyances citées dans le livre ''De l'origine des espèces'' de Charles Darwin. Dans ce livre, Darwin mentionne ces ''différents prédécesseurs, à la fois concernant l'idée de «descendance avec modification» et l'idée de sélection naturelle dans une Notice historique ajoutée à partir de la troisième édition''.

Koskela, profite de ce livre pour en justifier, en partie, que l’histoire des espèces pourrait être, d'un autre vision, un terrain de pensée, représentée, sous la forme d'un arbre schématique qui montre, dans un procédé confié à la fiction, les relations de parentés entre des groupes d'êtres vivants. Cela se voit souvent dans le texte, sous forme d'un ensemble de dialogues, naturellement évoqués, notamment par des caractères secondaires dans le roman.

D'autre part, la guerre de Crimée, l'histoire des pays du nord, les fossiles et la paléontologie sont tous des textes presque inexistants dans la littérature amazighe. Cela pourrait fortement ajouter, en terme de sujets, un bon plus pour notre littérature. Il reste que ce travail constitue, en premier lieu, un grand pari par rapport à la diversité de procédés et de sujets dans le même roman. Cela aussi par rapport au croisement des cultures et des civilisations entre les pays nordiques et l'Afrique du Nord Amazighe.

4- Les valeurs dans le roman:

La valeur culturelle: au milieu du 19e siècle, la Finlande était un grand-duché autonome de l'empire russe, et pour cela, la Royal Navy, composante maritime de l'armée britannique, décida d'attaquer la Finlande à partir de la mer Baltique. L'objectif de cette traduction en berbère est, en grande partie, d'ouvrir aux lecteurs en tamazight une fenêtre sur la vie quotidien en Finlande sous la domination de l'empire russe. Le but est aussi, d'introduire l'idée générale comment est-ce que vivaient les Finlandais dans le nord, et comment était leur mode de vie: les moyens de vivre, la nature du pays, les relations humaines, le commerce, ... etc.

Dans le texte, il existe aussi une valeur pédagogique, elle s'agit de décrire et d'enseigner les éléments du voilier pendant cette époque-là, Ainsi  que l'expérience et les compétences des marins en Finlande (page de 24 a 27).

Il y a encore une autre valeur, elle vise à transmettre un message social sur les traditions et les coutumes des peuples nordiques. Enfin, une valeur humaine. Cela se voit simplement dans les complots éternels qui résident naturellement dans l'âme de l'être humain. C'est une conjuncture ardue qui finit souvent par détruire la moralité. Le résultat est clair par la suite, aucun vainqueur! (page 108).

C.P.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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tahar foli

merci pour l'info