Réunion d'Alger-UPM : la "majorité écrasante" des pays demandent "plus d'éclaircissements"

Réunion d'Alger-UPM : la "majorité écrasante" des pays demandent "plus d'éclaircissements"

La "majorité écrasante" des pays du Forum méditerranéen (Formed), qui a réuni vendredi à Alger sa 15e session, ont demandé "plus d'éclaircissements" sur le projet d'Union pour la Méditerranée (UPM), craignant que l'Europe ne "monopolise la décision". "Au cours de nos réunions nous avons remarqué que la majorité écrasante des pays membres du Forum avaient des interrogations sur le projet d'UPM", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, lors d'une conférence de presse au terme de cette session. "Il y a eu des débuts de réponses mais plus d'efforts sont nécessaires pour arriver à une vision unifiée de ce projet", a-t-il dit. Plus encore, "il faut un effort supplémentaire pour que l'UPM soit une réalité sur le terrain, de façon effective et équilibrée", a-t-il ajouté.

Les pays de la rive Sud de la Méditerranée "craignent que la Commission européenne monopolise la décision, car nos relations avec l'UE sont déséquilibrées et la décision appartient actuellement à celui qui dispose des fonds et du savoir-faire", a déploré M. Medelci. "Nous voulons inverser ce déséquilibre et construire un partenariat équilibré, égalitaire et transparent", a-t-il expliqué.

Le ministre a indiqué aussi que le "point le plus important des discussions" au Formed a porté sur le concept de co-responsabilité, pour que l'esprit d'initiative et la mise en oeuvre des projets ne soit pas seulement l'apanage d'une seule partie, comme cela a été dans le passé". Ce "concept est accepté en tant que principe mais il doit se traduire de façon opérationnelle", a-t-il insisté. "L'Algérie, comme de nombreux autres pays, souhaite plus de clarifications sur l'UPM. Il y a quasiment un consensus sur la nécessité de réaliser une plus-value par rapport au processus de Barcelone", a-t-il noté.

Il a rappelé que tous les pays ont accueilli avec intérêt et une grande attention le projet initialement présenté par le président français Nicolas Sarkozy, "combien même ce projet ait subi des modifications et concerne désormais un certain nombre de pays qui n'y étaient pas au départ".

D'abord dénommé Union méditerranéenne, le projet français a été présenté comme concernant les pays du pourtour méditerranéen, avant de devenir un projet dans lequel sont associés les 27 pays de l'UE et les Etats du Sud et de l'Est de la Méditerranée.

Le ministre a noté que les demandes d'éclaircissements concernaient d'abord les relations entre les mécanismes d'encadrement de l'UPM, leur localisation, les moyens dont ils disposeront et leurs financements. Il a indiqué que dans son état actuel, le projet comportait une co-présidence entre le Nord et le Sud, un secrétariat et un comité des ambassadeurs conjoints. "Nous avons également des réserves, légères, sur l'intitulé même du projet, sur la nécessité de laisser ou non le mot Union", a-t-il révélé. M. Medelci a annoncé que des discussions sont prévues "dans les prochains jours, aux niveaux maghrébin, arabe et méditerranéen, sur toutes ces questions".

Interrogé sur la présence annoncée d'Israël au sein de l'UPM, M. Medelci a précisé que "les processus de normalisation avec Israël sont liés à d'autres débats et d'autres engagements", rappelant le plan de paix arabe de Beyrouth adopté en 2002 par la Ligue arabe, basé sur la restitution de tous les territoires arabes occupés depuis 1967 contre la normalisation des relations avec lui. D'autre part, la question du Sahara occidental "relève des Nations unies", a-t-il relevé.

Le ministre a également affirmé qu'il n'était "pas question que l'UPM crée une brèche entre les pays du Maghreb et le reste de l'Afrique. L'Union africaine, tout comme la Ligue arabe, sera membre observateur au sommet de Paris sur l'UPM, le 13 juillet, en attendant la mise en oeuvre de projets qui prennent en charge les intérêts méditerranéens et les intérêts africains", a-t-il dit.

La sous-secrétaire d'Etat italienne aux Affaires étrangères, Stefania Craxi, qui a pris part à la conférence de presse, a d'autre part annoncé que son pays, plus précisément la ville de Naples, accueillera la prochaine session du Formed, à l'autonome 2009.

Par ailleurs, et dans leur communiqué conjoint, les ministres ont réaffirmé leur attachement au Forum méditerranéen en tant que cadre informel de dialogue et de concertation entre pays du bassin méditerranéen.

Concernant la situation au Proche Orient, ils ont réitéré leur appui aux efforts de relance du processus de paix sur la base de la solution des deux Etats vivant côte à côte en paix et en sécurité (palestinien et israélien), exprimant leur "préoccupation quant au manque de progrès tangibles enregistrés" dans les négociations de paix israélo-palestiniennes. Les ministres ont également exprimé "leur préoccupation" devant la poursuite du blocus de la Bande de Ghaza, qui a créé une "situation humanitaire intenable".

Le Formed a, d'autre part, salué les efforts de médiation entrepris par la Ligue arabe au Liban qui ont abouti, avec l'accord de Doha, au dénouement de la crise qui menaçait ce pays. Ils ont dans ce cadre appelé les différentes parties libanaises à parvenir à la formation, à bref délai, d'un gouvernement d'union nationale afin de favoriser la poursuite du dialogue national.

[Aps 6/6/08]

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Commentaires (12) | Réagir ?

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Algerino

En réaction à Nasser l'écrivain de Toronto, je suis sur la même langueur d'onde que vous, votre analyse est très raisonnable et pleine de bons sens!

Moi j'aimerai bien ajouter que notre intérêt doit passer avant tout slogans, le passé nous a montré qu'il faut réfléchir très bien et laisser les sentiments et l’émotion a coté quant il s'agit de l'intérêt de tout le peuple Algérien. Pour moi si cette Union nous permettra de combattre efficacement la corruption et la bureaucratie administrative je suis pour.

Pour les gens qui parle d’Israël, je suis très étonné, parce que les gens les plus concernés par ce problème ont déjà réservé une place a paris pour l’UPM, donc arrêtez d'être plus Arabes que les Arabes ou plus palestiniens que les palestiniens eux même. Aussi je pense que la réticence de boutef a était basée sur le problème du Sahara occidentale et les frontières avec le Maroc.

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farouk bougandoura

israel est un état théocratique et basé sur la race. qui peut dire le contraire ? pour avoir la nationalité israelienne il faut etre juif sinon nada! bien sur il y a des arabes isrelienns, mais ce sont des citoyens de 2° categorie et puis ils étaient la bas avant que les israeliens ne débarquent (d'ailleurs ils n'ont pas le droit de faire le service militaire).

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