El Watan et Le Matin devant le juge

Il est devenu aujourd’hui coutumier de voir défiler les éditeurs de presse au box des accusés.

La chambre correctionnelle du tribunal de Sidi M’hamed a d’ailleurs eu son lot d’affaires liées à l’exercice journalistique où se sont relayés à la barre des directeurs de la publication pour répondre à des plaintes favorisées souvent par une interprétation outrancière des textes de loi. Ce fut le cas hier pour le directeur du quotidien El Watan, Omar Belhouchet, ainsi que le directeur du quotidien Le Matin, Mohamed Benchicou, de comparaître devant le juge car mis en cause par le ministère de la Santé et le Trésor public pour la publication par les deux quotidiens le 26 août 2002 d’un encart publicitaire relatif à une marque de bière. Alors que le procureur de la République a requis une amende de 6000 DA contre chacun des accusés, la défense a tenu à souligner le caractère infondé de la plainte puisqu’aucun texte de loi n’interdit de telles pratiques publicitaires. « La loi sur la santé ne comporte aucun texte interdisant la publicité sur la bière, il n’existe donc pas de délit sans texte de loi », précise l’avocat, Me Khaled Bourayou. Pour sa part, Me Ali Meziane soutient que le ministère de la Santé n’est pas habilité à représenter la partie civile car l’Etat n’est nullement concerné par cette affaire puisque ne faisant pas l’objet d’une atteinte et le ministère n’est aucunement une personne morale pour prétendre se constituer partie civile. « La loi sur l’information n’interdit pas ce type de publicité et sur la base de l’inexistence de loi interdisant la publication de cette annonce, nous avons fait paraître la publicité. Le jour de sa parution, nous avons été informés par le ministère de la Santé de l’interdiction de la publicité sur les boissons alcoolisées, nous avons donc décidé de suite de suspendre la parution des deux autres publicités demandées par l’annonceur après l’avoir remboursé », explique Omar Belhouchet. Le verdict du juge dans cette affaire sera rendu le 15 du mois en cours.

Nadjia Bouaricha

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Commentaires (15) | Réagir ?

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Ghanima

Juger des Directeurs de journaux pour un encart publicitaire qui vante les qualités d'une marque de bière est, pour moi, une honte, un scandale inédit qui révèle les intentions cachées et la dérive de ce système dictatorial et inquisiteur qui nous gouverne par des idées dépassées et des méthodes d'un autre âge. Un systéme anachronique qui ne cesse de nous surprendre et qui risque de nous plonger dans le chaos.

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meziane

le gouvernement se demande pourquoi le algériens fuient le pays; les élites.... avec ce que je lie jour aprés jour, s'ils ne sait pas pourquoi c'est qu'il est sourd et aveugle!! plus de liberté, pas le droit de pratiquer une autre religion que la leur, pas le droit à l'alcool, pas le droit de dire la vérité dans les journaux, pas le droit de ne pas faire ramadhan; donc il faut être esclave: obeit et chute dans la misére. et ça veut développer le tourisme, quelle ironie!!

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