Aït Ahmed : de l’exil subi à l’exil choisi (VI)

Hocine Aït Ahmed
Hocine Aït Ahmed

Depuis le dernier congrès du FFS, Hocine Aït Ahmed s’est retiré de toute activité politique. Agé et malade, ce nationaliste de la première heure a traversé depuis les années 1950 l’histoire contemporaine de l’Algérie. Aussi, Le Matindz ouvre son espace à Ramdane Redjala (*), qui propose aux lecteurs une analyse de la trajectoire militante de cet homme sur plusieurs parties. Portrait sans concession. Dernière partie.

La nouvelle Constitution du 23 février 1989 et la loi du 2 juillet de la même année sur les associations à caractère politique mettent fin officiellement au règne du parti unique. C’est le début d’une démocratisation de la vie publique. Longtemps comprimés, les Algériens se lancent frénétiquement dans la création de partis politiques. En deux ans, une cinquantaine voit le jour. Bien souvent, ces derniers se limitent à une direction et quelques centaines voire quelques dizaines d’adhérents. Une nouvelle presse issue de l’ancienne éclot. Un vent de liberté qui ne durera pas souffle sur l’Algérie.

Paralysé depuis 26 ans, le FFS n’a pas su exploiter cette conjoncture exceptionnelle pour se transformer en un parti moderne capable d’offrir des perspectives d’avenir au pays. Au lieu d’instaurer un libre débat, laisser les désaccords s’exprimer et œuvrer à un minimum de consensus, Aït Ahmed, s’applique au contraire à exclure tout cadre, tout dirigeant qui remet en cause son autoritarisme, qui tente d’échapper à sa férule. Que d’énergies gaspillées, que de volontés découragées ! Si le FFS a ruiné ses chances de devenir un grand parti, cela n’incombe nullement aux "services" comme cela a été dit souvent pour accabler les dissidents mais à la gestion opaque et autoritaire de son intouchable leader qui a fini par dresser contre lui ses plus fidèles lieutenants depuis Abdelhafid Yahia en passant par Saïd Sadi, Hachemi Naït Djoudi, Abdesselam Ali Rachidi, Saïd Khelil et tant d’autres. Le dernier en date à faire les frais de cette conduite quasi monarchique est le remuant Karim Tabbou exclu en juin 2012 parce qu’il a fait entendre sa différence et manifesté son ambition de briguer la succession du zaïm.

15 décembre 1989 : Premier retour provisoire au pays

Alors que son parti est légalisé, qu’il a pignon sur rue et active publiquement comme la cinquantaine d’autres formations politiques, le leader prolonge volontairement son exil lausannois. Il attendait sans doute la fin de la crise que traversait son parti. Il voulait faire de ce retour un événement particulier en lui donnant un maximum de publicité et en mobilisant le plus grand nombre de militants, de sympathisants ou tout simplement de curieux. Pour cela, des moyens de transport gratuit furent mis à leur disposition. Vendredi, jour de repos hebdomadaire en Algérie, 15 décembre, l’avion dans lequel avait pris place le leader du FFS atterrit à l’aéroport d’Alger après 23 ans d’exil. Devant la presse et les 15 000 personnes venues l’accueillir, il déclare : "Mon sentiment est un sentiment de joie et de bonheur. J’ai quitté mon pays déchiré après m’être enfui de prison au printemps 1966. C’était un réel déchirement. Mais celui que je ressens aujourd’hui est plus grand encore parce que je me demande, à l’âge de soixante-trois ans, qu’est-ce que je peux faire ?" (Le Monde 17 et 18 décembre 1989)

Sans feuille de route précise, trop longtemps coupé des réalités algériennes, le chef navigue à vue. Et au lieu de rassembler et de composer avec les siens, de faire une place à ceux qui lui ont permis d’exister jusque-là, il se comporte en diviseur.

Durant les deux années qui ont suivi son retour provisoire au pays, il consacra toute son énergie à régler ses comptes avec ses anciens amis, à reprendre en mains les structures de son parti et à évincer définitivement celui qui fut longtemps son homme de confiance. De cette crise qui secoue profondément le FFS, Hocine Aït Ahmed ne veut pas en parler. Pourtant, Abdelhafid Yaha et tant d’autres ne demandaient qu’à être associés à un débat libre et fécond. Le b.a.-ba même de la démocratie. Mais le marabout de Lausanne ainsi surnommé par certains ne l’entend pas ainsi. Il n’admet pas que ses oukases soient contestés.

Sur la scène politique nationale, le chef du FFS a fait du tout nouveau Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui ne fréquentait pas encore les allées du pouvoir et de l’ex-PCA-PAGS ses adversaires. Il tournait déjà ses regards vers l’ex-parti unique, le FLN dirigé par Abdelhamid Mehri[1], un apparatchik qui a servi tous les régimes, indifférent à la répression de la Kabylie et se montrait laxiste à l’égard du parti islamo-intégriste, le FIS. Ainsi, le zaïm et son parti ont boycotté la marche du 10 mai 1990, dite des "démocrates" et choisi d’organiser la leur le 31 qui fut d’ailleurs des rares succès de ce parti. Selon la police, elle a drainé 200000 personnes et 700 000 aux dires de ses organisateurs. Parmi les mots d’ordre brandis sur les banderoles, on retient entre autres "oulach el vote" par de participation aux municipales du 12 juin, "FFS au pouvoir", "tamazight di lakoul" (le berbère à l’école).

La présence du leader sur le terrain permet de mobiliser militants et sympathisants. Il va le montrer en organisant jeudi 27 décembre une manifestation pour protester contre la loi adoptée la veille portant sur la généralisation de la langue arabe. L’article 4 oblige "désormais toutes les administrations publiques, les instances, les entreprises et les associations de tous genres d’utiliser exclusivement la langue arabe dans les activités de gestion et de relation. Tous les documents officiels, les rapports et les procès-verbaux seront rédigés en arabe et qu’il est interdit d’utiliser toute langue étrangère dans les réunions et débats."

Afin de garantir son déroulement, le FFS a mobilisé 6 000 militants pour assurer le service d’ordre. Evalués à 15 000 personnes, certains marcheurs saisirent cette occasion pour revendiquer la réhabilitation de la langue berbère alors que sur les banderoles officielles on pouvait lire : "contre l’arabisation au rabais, protégeons la langue arabe et la nation algérienne, ANP ça suffit, pluralisme culturel." Et à ceux qui dénonçaient cette initiative, notamment le Rassemblement boumedièniste (islamique (RABI) de Constantine, Hocine Aït Ahmed répliquait qu’il n’avait pas de leçon à recevoir puisque lui-même avait été membre de la commission de l’Assemblée constituante chargée de définir la politique d’arabisation.

Le 1er congrès du FFS et les élections législatives

L’année 1991 sera donc consacrée à la préparation du premier congrès de son parti les 13, 14 et 15 mars, soit 28 ans après sa création et à celle des élections législatives du 26 décembre. Rappelons qu’aucun des cinq congrès du FFS ne s’est déroulé sereinement. Tous ont eu lieu dans un climat de crise. Ainsi Hachemi Naït Djoudi qui fut l’homme lige du zaïm en 1989 dut quitter le parti au lendemain de ces premières assises. S’agissant du scrutin législatif, avec 25 sièges qu’il a obtenus au premier tour, il est arrivé loin, très loin derrière les islamo-intégristes qui eux ont engrangé 188. Vingt ans plus tard, en mai 2012, le régime ne lui a octroyé que deux sièges supplémentaires.

Les généraux limogent Bendjedid

L’arrivée imminente des vainqueurs du scrutin législatif dans des conditions contestables (fraudes massives et autres irrégularités) au pouvoir fait peur aux généraux qui ne souhaitent nullement vivre l’exemple iranien. Ils décident donc de briser le FIS en procédant à des arrestations massives parmi ses partisans et de les enfermer dans des camps ouverts dans le Sud du pays. Au même moment, ils contraignent Chadli Bendjedid, disposer partager le pouvoir avec eux, à la démission et mettent fin au processus électoral. Entre leurs intérêts et la liberté des islamo-intégristes, le choix est fait.

Surpris par la tournure des événements, Hocine Aït Ahmed souhaite au contraire aller au 2e tour prévu le 16 janvier préférant s’associer aux islamo-intégristes qu’à la haute hiérarchie militaire. Il est vrai que la nouvelle direction du FIS lui a fait d’alléchantes promesses. Lors d’un débat organisé par Radio-France International (RFI) le 21 janvier 1992, le représentant du parti islamiste en France Aït Daoud déclare que "le FIS envisageait de confier à l’issue du deuxième tour des législatives, la présidence de l’Assemblée populaire nationale (APN) à Aït Ahmed." (El Watan du 3-février 1992)

Ce dernier réagit en soutenant qu’"en aucune manière, le FFS n’a été impliqué dans ce projet à supposer qu’il ait jamais existé." Ibid. Pourtant, récemment, c’est l’islamiste soft, Ahmed Taleb Ibrahimi qui confirme cette offre au marabout de Lausanne dans un entretien accordé à la télévision al Jazeera :"L’ex-FIS qui voyait déjà un raz-de-marée électoral en sa faveur lors des élections législatives avortées, s’est engagé à se contenter que des 187 sièges obtenus au premier tour. Il appellera ses militants à voter au second tour pour le FLN de Si Abdelhamid Mehri pour permettre d’obtenir un certain équilibre politique. Le FIS renoncerait à la chefferie du gouvernement et proposerait ce poste au leader du FFS, Hocine Aït Ahmed." L’Expression 30 juillet 2013.

Hostile au coup d’Etat en cours qui poussa en douceur Bendjedid vers la sortie, le FFS organisa jeudi 2 janvier une grande manifestation à Alger qui suscita quelques espérances. D’ailleurs, c’est à ce moment-là que certains intellectuels comme Wassila Tamzali l’ont discrètement rejoint et quitté tout aussi discrètement. Mais le chef du FFS paraît ne pas saisir la signification de cette marche. En effet, les manifestants qui défilaient ce 2 janvier dans les rues d’Alger n’étaient pas seulement contre le putsch mais exprimaient aussi le rejet de l’intégrisme sanglant qui sévissait déjà dans la capitale. Au lieu de renvoyer dos à dos les tenants de l’Etat policier avec ses généraux mafieux et les islamo-intégristes qui basculaient dans le terrorisme, Hocine Aït Ahmed a préféré ménager ses derniers considérés comme des alliés potentiels. Encore une erreur stratégique. Comme beaucoup d’autres, y compris sur la scène internationale, il avait crû à la victoire imminente de l’ex-FIS.

Pour remplacer l’ancien colonel Chadli Bendjedid, les généraux décideurs avaient besoin d’un homme porteur d’une "légitimité historique". Qui mieux que Mohammed Boudiaf pouvait incarner cette légitimité d’autant plus que la rencontre Aït Ahmed/Nezzar fut infructueuse. Et pour sortir l’homme-clé du 1er novembre de sa retraite paisible de Kenitra (Maroc), les généraux avaient dépêché auprès de lui, son ancien "ami" du temps héroïque de la fédération de France, Ali Haroun. On ne se méfie jamais assez de ses amis. Celui-ci a dû utiliser de solides arguments pour décider le fondateur du premier parti d’opposition le 20 septembre 1962, le Parti de la Révolution Socialiste soit un an avant le FFS, à regagner Alger et à prendre la tête du Haut comité d’Etat (HCE), une structure fantoche sous tutelle des décideurs. Le patron du FFS ne semble pas apprécier le retour de Boudiaf aux affaires ni sa désignation à la tête du HCE. Il changera d’avis lorsque ce dernier sera assassiné. Pour l’heure, il n’entend pas lui faciliter la tâche. Dans une interview au quotidien El Watan du 16 mars 1992, il lui reproche sa politique répressive à l’encontre du FIS dont "la dissolution est politiquement une erreur." Il accuse également son ancien camarade de "lancer un parti, le Rassemblement patriotique avec l’argent et les médias de l’Etat. Il s’agit d’une version revue et corrigée d’un parti unique", déclare-t-il. Trois mois plus tard, Mohammed Boudiaf est assassiné par un lieutenant des forces spéciales de l’armée. L’ancien opposant à Ben Bella d’abord puis à Boumediène est victime des généraux mafieux qui l’avaient sollicité pour «sauverraquo; l’Algérie.

Cette liquidation en direct fit sérieusement réfléchir les deux vieux routiers de la politique : Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella. Courant juillet, ils quittèrent précipitamment Alger pour retrouver les doux rivages du lac Léman.

Six mois plus tard, le chef du FFS tente de justifier son exil volontaire dans un entretien accordé depuis Genève à l’hebdomadaire Algérie Actualité. A la question : "Votre absence depuis l’assassinat du Président Boudiaf est-elle due… à des problèmes personnels ou obéit-elle à des considérations politiques ?...". Sa réponse : "Etant donné les restrictions imposées par l’état d’urgence et les pratiques militaires qui ont paralysé la vie politique, j’estimais que ma présence n’était plus d’une grande utilité. Elle pourrait même desservir la cause de la démocratie, en paraissant cautionner les autorités issues du coup d’Etat, surtout après l’exécution tragique de Mohammed Boudiaf…" Ces arguments, fournis a postériori, laissent sceptiques. En effet, s’il ne voulait pas "cautionner" le régime et "l’état d’urgence", pourquoi n’a-t-il pas regagné sa patrie d’adoption plus tôt ?

A l’hebdomadaire hamrouchien, La Nation qui a ses préférences, il déclare : "J’ai subi des pressions, des menaces. Un homme responsable doit mesurer les conséquences d’un accident possible sur la vie politique d’un pays. Prendre de la distance me semblait la seule manière de préserver l’avenir." C’est peut-être là la vraie raison qui a décidé le zaïm à prendre le large sans préciser pour autant d’où viennent ces "pressions" et ces "menaces". Qu’il craignît pour sa vie, cela pouvait se comprendre. Mais dans la conjoncture du moment ni la Sécurité militaire ni les islamo-intégristes n’avaient intérêt à son élimination physique. A Catherine Simon qui lui faisait remarquer dans le quotidien Le Monde qu’en résident en Suisse, il ne risquait rien, il a eu cette autre réponse : "Les raisons de sécurité personnelle comptent très peu. J’ai quitté l’Algérie en juillet 1992, à la demande de la direction du FFS, après l’assassinat de Mohammed Boudiaf… j’y retournerai, sitôt que mon retour pourra servir, non pour alourdir la liste des victimes, mais aider à la réussite du processus en faveur de la paix et de la démocratie." En réalité, les séjours du leader du FFS dans sa patrie d’origine seront de plus en plus rares. Il ne retrouvera l’Algérie qu’à des occasions exceptionnelles et pour quelques semaines seulement. Il le fera en février 1999 pour participer à "l’élection" présidentielle et au moment des congrès de son parti.

Malade et fatigué, Hocine Aït Ahmed, 87 ans, annonça vendredi 21 décembre 2012 qu’il renonçait à briguer un autre mandat de cinq ans. Malgré ce départ, le pouvoir au sein du FFS ne quitte pas la sainte famille. Ses trois neveux, Aziz, Djamel et Karim sans oublier son sherpa, M.A. Chérifi détiennent les principaux postes clés.

Aït Ahmed avec les caciques de l'ancien parti unique

Une succession difficile

Compte tenu de l’histoire de ce parti, désigner un successeur au zaïm risque de provoquer son implosion. Toutefois, celui qui semble tenir la corde en raison de son expérience, de sa proximité avec l’ex-leader Maximo, de son appartenance à la même confrérie maraboutique n’est autre que M. Chérifi. Reste à se faire adouber par la base et les rares vétérans, lui, qui a commencé sa carrière sous Ben Bella, l’a continuée sous Boumediène pour devenir ministre du Commence de Chadli Bendjedid dans le 2e gouvernement d’Abdelhamid Brahimi lors du remaniement du 17 novembre 1987. L’homme souffre d’un déficit de légitimité.

5e congrès les 23, 24 et 25 mai 2013

Prévu pour 2012, il sera reporté en raison de la participation de ce parti aux législatives du 10 mai de la même année qui marque un réel changement de cap. Le seul et unique enjeu de ces assises consiste à trouver l’homme qu’il faut pour succéder au zaïm. Mais dans un parti où le culte du chef est poussé à l’excès, où ce dernier est considéré "irremplaçable", la chose n’est guère aisée. Pour déminer le terrain, éviter le choc des rivalités, neutraliser momentanément les ambitions des uns et des autres, le «cabinet noir» a eu recours à la bonne vieille formule, la direction collégiale. "On ne peut pas se précipiter à trouver un successeur à Aït Ahmed. On se donne le temps de voir émerger une personnalité qui lui succède. C’est pour cela que nous optons pour l’idée du présidium qui donne toute la mesure de ce congrès qui est, sans nul doute, celui de la transition", déclare le neveu du zaïm, K. Baloul. El Watan 11 mai 2013. Sur ce point comme sur bien d’autres, Hocine Aït Ahmed a failli. Après avoir monopolisé le pouvoir pendant cinquante longues années, il n’est pas en mesure de se trouver un successeur.

Le même K. Tazaghart ajoute : "Aït Ahmed part, mais il a construit un parti qui est une citadelle de la démocratie." (El Watan 18 mai 2013) Ironie de l’histoire, il démissionne avec fracas huit mois plus tard entrainant avec lui tout le conseil fédéral et des centaines de militants de la fédération de Bejaïa qu’il dirige depuis le 21 septembre 2012 pour non-respect des statuts et du règlement par la direction donc de la démocratie interne. Voilà un parti qui prétend lutter pour la démocratie mais refuse de l’expérimenter en son sein.

Quant aux membres du "présidium", la liste est connue des semaines avant le congrès. La seule surprise vient de la présence de la députée de Bejaïa, Saïda Ichalemène, à la place de Salima Ghezali non encartée mais proche conseillère du zaïm. Les titulaires de ce directoire n’ont pas été choisis démocratiquement par les militants mais imposés à ces derniers qui n’avaient d’autre alternative que de les plébisciter. Rappelons pour mémoire qu’en septembre 1962, le bureau politique du FLN avait eu recours au même procédé. Il avait soumis au bon peuple une seule et unique liste des futurs députés appelés à siéger à l’Assemblée constituante. Un demi-siècle plus tard, le FFS n’a pas fait mieux.

Absent physiquement de congrès pour cause de maladie et de fatigue, Hocine Aït Ahmed est symboliquement présent à travers la projection d’une vidéo et d’un message confié à son fils. Lue à la tribune par M.A. Chérifi, cette communication s’apparente davantage à un plaidoyer pro domo qu’à un bilan critique. Depuis, un nouvel incendie s’est déclaré dans la maison FFS. Après la fédération de Tizi Ouzou qui a perdu une bonne partie de ses effectifs à la suite de l’exclusion de l’ex- 1er secrétaire, le fougueux Karim Tabbou en juin 2012, dernièrement c’est celle de Béjaïa qui a vécu une grave crise. Le nouveau directoire n’a rien trouvé de mieux que de pousser le député et fédéral de la wilaya, Khaled Tazaghart à la démission entrainant avec lui des centaines de militants et de cadres. Même la wilaya de Bouira n’échappe pas au marasme ambiant. Privé de son leader charismatique qui n’a pas su prévoir sa succession, le présidium navigue à vue. Il ressasse indéfiniment le slogan : "reconstruire le consensus national" car il lui permet de garder un pied dans l’opposition et de poser l’autre sur le seuil du pouvoir. Mais ce genre de grand écart n’est jamais commode. (Fin)

Ramdane Redjala

Renvois

[1] Décédé le 30 janvier 2012 à Alger.

Lire aussi:

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algerie

merci

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