Mort de Jean-Louis Hurst, un ancien porteur de valises

Jean-Louis Hurst.
Jean-Louis Hurst.

Jean-Louis Hurst, réfractaire à la guerre en Algérie menée par la France et auteur du célèbre livre Le Déserteur est décédé mardi 13 mai à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif (Val-de-Marne) en France, annonce Le Monde.

Jean-Louis Hurst était membre des réseaux Jeanson communément connus sous le nom des porteurs de valises qui ont soutenu la lutte du FLN pour l’indépendance de l’Algérie. Il aécrit sous le pseudonyme Maurienne Le Déserteur, interdit en 1960.

Jean-Louis Hurst est né le 18 septembre 1935 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Son père, catholique, officier réserviste, est mobilisé en 1939 puis, refusant la défaite de 1940, emmène sa famille en Algérie pour y rejoindre les groupes d'officiers qui veulent continuer à se battre contre l'Allemagne nazie, écrit le quotidien français du soir. En 1942, après la libération de l'Algérie par les Alliés, il participe aux combats en Italie et en France à la tête d'une unité d'Algériens.

Déjà en 1954, il s'indigne de voir son père accablé par la défaite de Dien-Bien-Phu. Il commence en 1955 une formation d'instituteur et sera en poste l'année suivante dans le Haut-Rhin. Il milite au Syndicat national des instituteurs (SNI) et, motivé par l'opposition à la guerre d'Algérie, s'inscrit au Parti communiste.

Jean-Louis Hurst rencontre en 1958 André Mandouze, intellectuel anticolonialiste proche du FLN. Ce contact le conduit à intégrer les réseaux d’aide au FLN. Notamment l'abbé Robert Davezies et Francis Jeanson, deux hommes qui étaient engagés corps et âme pour l’indépendance de l’Algérie. En septembre 1958, il déserte de l’armée française suite à la convocation pour partir faire la guerre en Algérie. Il gagne la Suisse où s’étaient réfugiés de nombreux réfractaires à la guerre en Algérie.

En 1959, avec deux autres déserteurs, Gérard Meïer et Louis Orhant, un ouvrier communiste, Jean-Louis Hurst lance le mouvement Jeune Résistance. Distinct des « porteurs de valises », Jeune Résistance se présente comme « la tribune mise à la disposition de la jeunesse française résistant à la guerre d'Algérie et au fascisme », et se donne pour but d'organiser les déserteurs et insoumis. Cette forme d'opposition radicale à la guerre d'Algérie, qui rassemblera selon les périodes et les estimations de quelques centaines à quelques milliers de militants va devenir un fait politique marquant, rappelle Le Monde.

En 1968, c’est en pied-rouge qu’il revient en Algérie pour participer à l’édification du pays. il participe à plusieurs chantiers de travail volontaire en Kabylie et suit des études d'histoire à l'université d'Alger. Plus tard, il rejoindra le quotidien Libération.

Yacine K.

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Commentaires (4) | Réagir ?

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uchan lakhla

Tous les sacrifices consentis par des Hommes et des Femmes, pour que l'Algérie devient la pire dictature au monde, qu'elle soit dirigée par la pire des mafias, quel dommage ! Quelle perte !

Que Allah vous accueil dans son vaste paradis, je m'incline devant votre mémoire, mes condoléances à vos proches et vos amis, un très grand merci pour le matin de nous avoir fait connaître un autre porteur de valise comme l'était Sartre.

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