Nous, journalistes et acteurs dans le domaine de la liberté d’expression réunis à Casablanca du 2 au 3 mai 2008 à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse dans le cadre de la conférence tenue sous le thème « Quelle stratégie face aux atteintes à liberté d’expression dans le nord de l’Afrique » organisée par le groupe de travail pour la défense de la liberté de la presse et d’expression en Afrique du nord, l’Union Mondiale des Journaux et l’hebdomadaire marocain Tel Quel,

Apres l’exposé des expériences journalistiques en Egypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, et Mauritanie à travers les témoignages vivants de professionnels sur les atteintes à la liberté d’expression et les poursuites dont les journalistes font l’objet dans le cadre de l’exercice de leur profession ,nous exigeons:

-l’arrêt des atteintes et des poursuites dont font l’objet les journalistes de cette région

-La libération des journalistes emprisonnés en Tunisie : Salim Boukhedir, au Maroc : Mustapha Hormatellah.

-L’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre de chacun de Ibrahim Issa, rédacteur en chef du « Doustour », et de Wael El Ibrachi, rédacteur en chef du « Sawt El Oumma », et « Adel Hammouda », rédacteur en chef de « Al Fajr », et Abdel Halim Quandil, ex-rédacteur en chef de « Al Karama », Ahmad Ben Chemsi du Maroc, Chawki Amari, Omar Belhouchet, Yasser abdel Hay et Ali Fodil, d’ Algérie.

-La levée de l’interdiction de parution des publications et les tracasseries imposées aux journaux indépendants et de l’opposition , dans ce contexte, nous affirmons notre solidarité avec le rédacteur en chef de la revue d’opposition Rachid Khechana, et son rédacteur en chef El Mendji Ellouz, en grève de la faim depuis une semaine pour dénoncer ce qui est imposé à leur journal en en Tunisie.

-L’arrêt de la surveillance et de la rétention des informations diffusées par Internet par les sites d’actualités , les blogs d’information et d’un certain nombre d’associations des droits de l’homme

-La levée de l’interdiction de voyager imposées à des journalistes, des blogueurs et des acteurs du domaine de la liberté d’expression, parmi eux : Mokhtar Al Yahyaoui, Mohamed Abbou de Tunisie, et Abdel Mounaîm Mahmoud d’Egypte.

Les participants à la conférence ont conclu qu’il est impossible de parvenir à un paysage médiatique libre, indépendant et diversifié sans les conditions essentielles suivantes :

-La fin du monopole des autorités sécuritaires pour l’autorisation de création de journaux et es conditions de la libre entreprise dans ce domaine.

-La fin du monopole d’Etat sur la publicité pour sa distribution impartiale aux journaux en fonction de critères loyaux, transparents et justes.

-La fin du monopole d’Etat sur le domaine de l’audiovisuel

-La révision des lois régissant les métiers de l’information conformément aux critères internationaux de la liberté de la presse.

En conclusion, les participants ont convenu d’une stratégie visant au développement des moyens de défense de la liberté de la presse dans la région à travers un programme de travail pour l’année prochaine.