Et Dieu tua la femme

Dès l'indépendance l'aile conservatrice du FLN intima l'ordre aux femmes de regagner leur foyer.
Dès l'indépendance l'aile conservatrice du FLN intima l'ordre aux femmes de regagner leur foyer.

À l’occasion de la proclamation de l’Année de la Femme par les Nations Unis en 1975, Han Suyin écrivait en voyante extralucide (1): "L’exploitation actuelle de la femme s’insinue dans les motivations du profit commercial et pénètre la raison d’être et les structures mêmes des grandes entreprises. L’exploitation de la femme est devenue la plus grande entreprise multinationale de haut profit que l’on ait organisée au cours de l’histoire."

Elle dénonçait la «marchandise» avant même que l’argent "nettoyé" ne prenne les commandes afin d’élire les politiciens qui sauront inventer la guerre des sexes et la guerre civile pour brouiller les pistes et dispenser le vainqueur de mouiller son maillot avant de recevoir le trophée. Sans oublier l’heureuse trouvaille de la théorie du complot. Mais souvent ceux qui écrivent les mots ne savent pas les chanter et ceux qui les chantent n’en comprennent pas le sens. Résultat, tous comploteurs puisque complices. Pourquoi parler encore des femmes, ces "idiotes utiles" que l’idiotie a finies par mener à l’inutilité. Aux dernières nouvelles, on ne se contente plus de retoucher le corps féminin dans les magazines pour détraquer encore plus d’adolescentes anorexiques boulimiques, mais à le remplacer par du virtuel à cent pour cent à l’exception de la tête d’un vrai mannequin. Avec les frais de l’éclairage de la technique du maquillage savant de la coiffure sophistiquée de la magie du chirurgien esthétique… on finira par gommer complètement le "vivant" de l’image fantasmagorique. Et dire que seules les mannequins et les stars du X peuvent se vanter de gagner plus que leurs collègues masculins. Aujourd’hui, le féminisme de mamie de maman, c’est fini, les filles sont données à la mode avant que l’âge ne sonne le glas de l’euphorie souhaitant la bienvenue aux rides et aux névroses. Dans les contes qui sont destinés aux petites filles sages, des histoires inventées par des hommes (Perrault Andersen les frères Grimm…), le prince charmant c’est bien pensé : un futur roi avec le charme en prime. Le problème c’est de le garder. Pas bête, le conte s’arrête aux festivités du mariage, le bonheur avec le nombre d’enfants se conjugue au futur. On peut dire que la mère a combattu pour que la fille en tire profit. Ce n’est pas la réalité quand on sait que généralement la mère privilège le garçon. Des enquêtes menées auprès de mères qui venaient d’avorter, dans leur grande majorité, elles avouèrent qu’elles auraient hésité à se débarrasser du fœtus si elles avaient su qu’elles allaient donner naissance à un garçon.

Les psychologues connaissent ces «minorités» de force qui intériorise de gré leur "infériorité". Ce qui a sans doute poussé le féminisme d’antan bien frondeur et bien cultivé à s’allier aux mouvements de gauche des Noirs des homosexuels des étudiants de Mai 68 et tous les indignés de l’ordre établi. Même si la masse ne fait jamais la révolution, l’ordre établi veillait à remettre ces bouffons du «c’est interdit d’interdire» au «c’est permis de permettre». Au début des années 80, les femmes algériennes attendaient un code avec au moins les privilèges de leurs sœurs tunisiennes, au même moment en Amérique en Europe, des féministes sociologues ethnologues historiennes dénonçaient faits et chiffres à l’appui la domination masculine, mais «Zorro est arrivé» à point. Les ex-moudjahidates retournèrent illico à leurs fourneaux avec la baraka des islamistes plus chanceuses que leurs filles qui allaient la recevoir plus tard des mains des terroristes. Quant aux emmerdeuses blondes, on les renvoya à leur psy et aux antidépresseurs qui allaient faire la fortune de l’industrie pharmaceutique. On ne brûle plus les sorcières, on les laisse s’enflammer avec leur baguette. Édifiant, le cas de ce professeur d’université en Amérique qui a eu l’idée de donner à ses étudiantes le même livre une fois signé d’un homme une fois d’une femme. Quand l’auteur est masculin, le bouquin est intéressant génial ; au féminin, il devient futile, nul. Qui doute du génie d’Einstein ? Personne, pourtant de sérieux historiens affirment que sa femme a beaucoup contribué à ses travaux, pas en étant derrière lui mais à coté les mains à la patte. Dans son livre "Abécédaires de la bêtise ambiante", Alain Soral écrit que le féminisme est née de l’agacement des femmes cérébrales bourgeoises qui voyaient d’un mauvais œil le rôle d’épouse et de mère qui leur était réservé par les mâles. Or la démocratie est née aussi de cet «agacement» de la classe moyenne qui se voyait prise en étau entre la noblesse et la servitude. Soral reproche à la femme de ne pas décrocher assez de prix en un mot d’être limitée question matière grise. Quand on lit l’Histoire, on remarque que les prix les honneurs la célébrité les pensions dorées sont offerts exclusivement par les dominants couronnés, Voltaire a été jeté en prison puis expulsé, c’est un Chateaubriand « enterré » qui a écrit les Mémoires d’Outre-tombe, on soupçonne même Racine le mal-aimé d’avoir écrit en catimini des pièces de Molière… combien de génies inconnus condamnés par l’Histoire pour n’avoir pas su plaire à la Cour.

De nos jours, ce n’est pas un SDF ni un monsieur tout-le-monde encore moins un universitaire politiquement incorrect qui a l’honneur d’octroyer un prix. Et quels prix ? Soral reconnait que l’école a été sabotée, pour éviter un second Mai 68, les «censeurs» ont gommé des programmes le plus dangereux : les sciences dures. Aujourd’hui, le réseau fait la célébrité, aucune chance ne sera donnée à un Pasteur à un Edison qui inventaient dans leur solitude encore moins à une Marie Curie, dépourvue du sex-appeal d’une Marylin Monroe, contrainte de recevoir ses prix Nobel en voleuse honnie par une presse aux ordres. Soral parle des femmes hôtesses dans la politique et spectatrices dans les guerres. C’est fait, aujourd’hui où les génocides ont remplacé les guerres, c’est au tour des femmes et des enfants de servir de chair à bombes. Quant aux hôtesses, certes plus séduisantes que des féministes même liftées et amadouées, elles sont dans l’obligation d’éviter les femen, ces rescapées ukrainiennes de la traite. Là où il y a l’argent il y a la femme et vice-versa. La question s’était posée bien avant 68, déjà à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les «comptables» américains se sont demandé comment renflouer les caisses alors que ralentissaient les usines des armes. Il y a eu heureusement les bonnes guerres de la décolonisation et aussi ajoute Betty Friedan dans la Femme Démystifiée, la ménagère de moins de 50 ans qui devint le lièvre à attraper et la muse incontestable de la publicité. "Les spécialistes s’entendent pour dire que la publicité constitue un des agents de socialisation les plus puissants de l’ère moderne pour nous dire qui nous sommes, qui nous devions être et où trouver le bonheur. Peu de regards lui échappent, elle s’immisce partout. Qu’on le veuille ou non, la publicité véhicule un message idéologique et nous propose voire nous impose une manière de nous penser et d’entrer en relation avec les autres". (2) Les messages manipulateurs de la publicité n’épargnent même pas les enfants via les télés qui leur sont consacrées. Certains magazines vont jusqu’à utiliser vicieusement le corps des fillettes pour le profit du prêt-à-porter. Au-delà de la moralité, des troubles alimentaires, des troubles mentaux, de l’incitation à la pédophilie, cette surexploitation de la «peau» met en berne tout ce qui se trouve à l’intérieur. Résultat, la femme perd son identité humaine devient une vulnérable poupée gonflable. « La publicité cherche incessamment à émousser nos désirs et à forger nos attitudes, nos attentes et nos besoins.» (3) Ces dernières années, même les fabricants de jouets se sont donnés le mot : le jouet a désormais un sexe. Et dire que les talibans ont attendu l’âge de l’école pour séparer les filles des garçons. Aujourd’hui dés le berceau, Barbie nue ou en burka veille sur la petite princesse. Un article de Bloomsberg Businessweek révèle que la célèbre entreprise Logo s’est carrément concentrée sur les garçons depuis 2005 (Star Wars Ninja…) c’est vraiment fini les logos où les petites filles et les petits garçons jouaient ensemble. La modernité exige qu’on raconte une histoire aux premières et on apprend une technique aux seconds. Pourtant économiquement c’est plus rentable de vendre le même jouet aux deux au lieu de faire dans la différence en compliquant le boulot. Le sociologue économique Denis Colombi écrit que le marché n’est pas quelque chose de naturel, il est construit et pas seulement sur une base purement "économique". On l’a compris, le cerveau de la petite fille est à l’instant idéal au "sois belle et tais-toi". Sois belle, l’industrie cosmétique y veille jusqu’à t’enterrer avec la frimousse de ton arrière-petit-enfant qui vient de naitre ; tais-toi, on s’occupe de tes enfants. Il paraît que Rockefeller a aidé le féminisme pour imposer, en plus du mari, la femme qui réclamait son droit au travail extérieur. Les sociologues économiques soulignent aussi que le divorce profite bien à l’industrie de l’électroménager : tous les appareils en double. Si les magasins de jouets se mettent à copier le look des bus islamiques d’Iran d’Afghanistan, comment joindre les deux droites parallèles pour en faire un couple stable ? 

En Iran, on condamne à mort les homosexuels, mais la médecine hallal permet le changement de sexe si on a l’argent qu’il faut. En plus du nucléaire, ils sont champions des opérations esthétiques et l’Iranienne n’a qu’une seule demande : changer de nez, symbole de l’honneur arabe. Elle n’a pas la chance de l’Afghane qui a la permission de le dissimuler. Mais soyons honnête, la politique et le sexe font bon ménage de Khomeiny à Bush en passant par Saddam, le FIS algérien, les printemps arabes, Satan a bien créé la femme et Dieu saura la tuer. « C’est ce 1 février 2004 que la guerre du sexe a commencé. Et nous, on ne voyait que l’autre guerre, la vraie, la mortelle, celle de l’Irak. On ne pensait pas qu’un sein, puis les homos, puis les lesbiennes, puis Michael Jackson, puis la pornographie, puis les affaires de viol, puis les embryons, puis le fœtus, allaient obséder les Américains, pendant que leurs boys sautaient sur les bombes à Bagdad. Bref, que l’Amérique, schizophrène, allait se diviser en deux sur une autre ligne de front : la ligne du cul…", s’étonnait la journaliste de "Libération" envoyée chez l’oncle Sam pour parler d’une vraie guerre (4). Hollande a bien divisé la France avec son mariage gay pour éviter les vrais problèmes en résolvant le sien : tenir et pourquoi pas se faire réélire. Idem pour le nouveau gouvernement espagnol dont l’urgence est de s’attaquer à l’avortement pas à la crise qui pousse même des Espagnols de souche à l’impensable : chercher du boulot au Maroc.

Quant à l’Amérique puritaine, elle peut bien se permettre de hurler au loup, première exportatrice et consommatrice de l’industrie du X. Pour se faire réélire Bush n’hésita pas débourser 270 millions de dollars, 6 fois plus que pour les maths pour financer des cours qui prônent l’abstinence sexuelle. En 2000, il a failli perdre parce que 4 millions de religieux sont restés dans leurs églises au lieu de voter alors que 1 million d’homosexuels votaient pour lui (1 sur 4). Les experts de la Maison-Blanche ont bien fait leur calcul : il faut à tout prix se rapprocher de God (Dieu) séduire les évangélistes et lutter contre les mariages contre-nature, les avortements, les homos dans l’armée etc. (4) Comme partout ailleurs, on revient vers Dieu pour asseoir un pouvoir grâce à la pomme d’Eve… Si en Afrique, la situation de la femme est alarmante, son compagnon de cellule, l’homme, n’est pas brillante aussi. L’espèce aurait disparu depuis longtemps s’il y avait eu vraiment un jour une guerre des sexes. Bernard Edelman dans, "Personne en Danger", s’interroge : "L’homme serait-il parvenu au terme d’une évolution irrésistible de la société marchande, à ce résultat stupéfiant de se reproduire lui-même comme une marchandise ?" Quant à Revel, il précise : "L’élection a elle seule ne fait pas la démocratie. Elle ne la fait que si elle est accompagnée du respect de la vérité." (5) Or nous vivons dans un siècle où le mensonge est roi. Si quelqu’un prend une arme pour abattre un président, c’est un fou, s’il se suicide c’est un fou, s’il dépose une bombe c’est un fou s’il se prostitue c’est un fou, s’il accuse le système c’est un fou, s’il s’oppose à l’ordre établi c’est un fou…la folie est devenue un passe-partout au grand bonheur des psychologues et au grand malheur des sociologues. Au début des années 80 quand les féministes ont commencé à s’intéresser non pas au profil de la prostituée mais à celui du proxénète, elles ont signé leur arrêt de mort. On ne touche pas le fond sans risque surtout quand on sait que c’est les lois qui ont fait de la prostitution une industrie planétaire (6).

C’est en Angleterre, pays qui a inspiré Voltaire, sous le règne de la reine Victoria et sous prétexte de protéger les soldats de sa gracieuse majesté des maladies vénériennes qu’on on a réglementé le sexe en inventant la traite. C’est en Algérie "puritaine" avec l’émergence du FIS que la prostitution a explosé avec la délinquance et la naissance du terrorisme de masse. C’est l’Allemagne actuelle, le moteur de l’UE (l’union européenne) qui devient la plaque tournante de l’industrie du sexe, c’est l’Afghanistan «talibanisée» qui se flatte d’être le premier exportateur de drogue assurant ainsi l’ambiance des soirées de ces dames et messieurs. Des « croisés de la pureté » aux «islamistes de la pureté» aux politicards qui manient ces deux marionnettes faisant de la prostituée une normalité pour une femme anormale, la chair devient raison d’Etat. Face à cette anomalie, la femme tout court disparaît. Heureusement que des hommes normaux commencent à s’inquiéter... L’énigme n’est pas facile à résoudre : "L’homme a ce qu’il n’est pas, la femme est ce qu’elle n’a pas." (7)

Mimi Massiva

Renvois

(1) Préface du livre l’Esclavage Sexuel de la Femme ( Kathleen Barry)

(2Francine Descarries professeur en sociologie à l’université UQAM du Québec (Sexualisation outrancière de l’espace public, la Publicité sexiste, revue Femmes et médias numéro 127)

(3) Ignacio Ramonet ( La Fabrique du Désir)

(4) Annette Lévy –Willard (Chroniques de la guerre du sexe en Amérique)

(5) Revel (Les Plats de Saison)

(6Kathleen Barry (L’esclavage sexuel de la femme)

(7) Jacques Lacan (Alain Soral, Abécédaires de la bêtise ambiante)

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Allons-y directement dans le sujet. Il m'a ete explique' autrefois par la copine de l'epoque, interne en medecine. L'affaire entre hommes et femmes etune affaire de sexe. Les hommes le voient comme une finalite' et les femmes comme un moyen. L'homme y trouve la satisfaction dans l'epuisement physique et la femme dans la soumission qui s'en suit. Au bout duquel duel, le projet de creation de la femme commencera avec pour destination la construction d'une societe' - un projet qui n'aboutira qu'avec l'homme comme moyen. Les hommes capables s'y adonnent sans soucis et sans arret en tirent satisfaction et les faibles d'entre-eux, se revoltent pour masquer leur impotance.

Toute societe' qui institutionalise ces rapports sans cette realite' est voue'e a produire une societe' handicape'e voue'e a l'echec est le malheur autant des hommes que des femmes. Son expression spirituelle comme fondement de la societe' occidentale a ete' inspire'e du vecu de Jesus et formule'e par notre illustre St. Augustin qui definit le Christianisme comme un systeme de valeurs base'e sur la libre volonte', la grace et la trinite', c. a. d. le corps, l'intellect et l'esprit comme etapes necessaires a l'Homme (big h) dans son assension depuis l'animal au divin - exprime' comme: pere-fils-st. esprit. En da'utre termes, l'homme (little h) en reciproquanta la soumission de la femme de son corps par celle de sa (le zomme) volonte', il se produit la grace entre les deux. On parle alors d'un couple et d'un marriage gracieux, qui necessairement require la reciprocite', c. a. d. l'egalite'.

Toute codification de ces rapports (marriage) qui n'observe pas l'egalite' est destine'e a produire la deception et le malheur. La societe' musulmane qui separent les garcons de leurs meres et les filles de leur peres, dans l'espoir de produire la masculinite' et donc de moyens de s'imposer se gourre a fond. Ne peut se soumettre gracieusement que les enfants confortables dans leurs rapports avec le sexe oppose'.

Je rappele que St. Augustin n'est ni Europeens, ni Juif/Hebreux, ni Arabien - Il est un parent fils de chez nous - Un. Amazigh, fier et intelligeant. (La raison peut-etre que le regime le nie)

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Khalida targui

ce n'est pas Dieu qui tua la femme c'est le pouvoir arabe surtout algerien, khossara, elles etaient belles les moudjahidates

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