Bouteflika, le DRS et la "tribalisation" du pouvoir, le RCD implacable

Mohsine Bellabas, président du RCD.
Mohsine Bellabas, président du RCD.

Dans une déclaration devant le conseil national, Mohsine Bellabas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie dresse un tableau sans concession du régime en place.

En liminaire, Bellabas plante le triste décor dans lequel se débat l’Algérie. Puis enbraye sur la tribalisation de l’Etat. "L’Algérie, Etat, Nation et Société, est maintenant en péril, souligne le président du RCD. La faillite structurelle de l’Etat se dévoile dans des comportements tribaux grotesques, voraces et opaques depuis une année, autant de réactions qui déshonorent la nation, insultent le sacrifice de notre peuple et hypothèquent l’avenir du pays."

Comme pour filer la déclaration avec l’actualité des derniers jours, Mohsine Bellabas rappelle que son parti avait proposé "il y a dix mois", "la dissolution de la police politique, la destitution du chef de l’Etat en vertu de l’article 88 de la constitution et la restitution du sigle FLN au peuple. Trois acteurs responsables de l’effondrement institutionnel actuel de par l'exclusion de la volonté populaire des centres de décision depuis l'indépendance".

Le rassemblement pour la culture et la démocratie constate que "le dernier remaniement ministériel, loin de refléter une prise de conscience chez les décideurs sur les dangers qui guettent le pays, consacrent l’institutionnalisation de la médiocrité et du pillage, confirmant qu’il est vain d’attendre qu'une solution vienne de l'intérieur d’un régime liberticide".

Pire, les dernières décisions de Bouteflika visant le DRS "ne concernent pas la nature du pouvoir ou les solutions à préconiser en faveur d'une sortie de crise". Le RCD ne se fait pas d’illusions car "sur le fond, il y a consensus. Ils sont d'accord contre l’indépendance de la justice, la transparence, la liberté, la presse, le citoyen. Ils sont d’accord pour l’opacité, les fraudes, l’arbitraire et la censure." 

Ainsi donc, le président du RCD certifie que "les dernières mesures prises pour neutraliser l’omnipotence du DRS - diluant la concentration de capacités décisionnelles confisquées par une officine occulte, hégémonique et inaccessible à tout contrôle – auraient pu, dans l’absolu, constituer une opération annonçant la construction d’un Etat de droit s’il n’y avait, en même temps, une offensive mettant le pays sous la botte d’une secte. Ce démembrement est rattrapé par une colonisation tribale du gouvernement, ce qui le vide de toute prétention républicaine.

Mais il est vrai que si le pays a été livré aussi facilement à une meute sans foi ni loi, c’est qu’un travail de sape, mobilisant moyens et énergies de l’Etat, a été mené depuis des dizaines d’années par ce pouvoir occulte pour contenir, réduire et au besoin anéantir tout effort, toute initiative, toute proposition visant à redonner à l’Algérien la maitrise de son destin."

Rappel important pour toute nation démocratique. Bellabas souligne quelques évidences politiques : «Aucun pays ne s’est développé avec une police politique qui est la réalité du pouvoir. Aucun pays ne s’est développé par la confiscation tribale de l’Etat». 

Puis, le président du RCD annonce : «A l‘évidence, l’Algérie, confisquée par une secte n’en prend pas le chemin.» Et assène encore : «Il faut insister là-dessus ; le changement opéré au sein du gouvernement consacre une tribalisation plus caricaturale que jamais du pouvoir en vue d’assurer l’impunité pour les auteurs d’un détournement industriel des richesses nationales ; la négation ouverte du droit étant définitivement assurée par les mutations intervenues sur les instances susceptibles d’instruire les dossiers les plus sensibles.»

La déclaration est une charge sans concession pour le clan au pouvoir depuis 13 ans à El Mouradia. Le RCD ne laisse rien passer à Bouteflika et ses chantres. 

"Pour que la secte survive et se reproduise, tout est bon. Eradication tribale des commis de l’Etat mal nés, confiscation du Trésor, bradage de la souveraineté, distorsion régionale dans le développement national… Il n’y a ni responsabilité, ni scrupule ni retenue. La conquête du pays doit être complète et sa soumission totale. Aucune limite morale, politique ou organisationnelle ne doit être mise à ce funeste objectif. Les provocations, d’ailleurs prévisibles, actionnant encore le salafisme depuis le mois de juillet en Kabylie, donnent la mesure de la détermination de clans irresponsables."

"La nation n’existe plus"

Le RCD constate que "La nation n’existe plus. La culture et l’organisation maffieuse sont revendiquées. Ce n’est ni la conviction idéologique ni le parcours politique ni la crédibilité sociale qui détermine le recrutement ou la promotion des membres du gouvernement ; non, désormais une règle jusque-là honteusement pratiquée s’affiche comme une norme de droit : il faut être bien né et/ou corrompu pour être coopté dans le gouvernement et associé à la dilapidation de la ressource nationale".

Le parti d’opposant revient sur les partis clients du pouvoir et conseille : "Ceux qui disculpaient Bouteflika de ses responsabilités devant la catastrophe nationale devront changer de registre." Incontournable sujet : les élections présidentielles d’avril 2014. Le RCD pose ses conditions comme celle de retirer l'organisation du scrutin au ministère de l'Intérieur. 

Pour le RCD, les dernières décisions de limogeage de quelques pontes du DRS constituent "un démembrement" qui a "provoqué une réaction de panique chez ceux qui ont conçu et vécu leur action politique comme l’exécution d’une tâche ordonnée, attendue ou autorisée par les pouvoirs occultes. Ces orphelins du pouvoir de l’ombre cherchent déjà d’autres tuteurs, conditionnés qu’ils sont à n’exister qu’en tant que pupilles d’un système, incapables de voir au-delà d’un périmètre culturel et idéologique où ils ont été confinés et conditionnés".

Yacine K.

Plus d'articles de : Politique

Commentaires (10) | Réagir ?

avatar
Bachir ARIOUAT

La Kabylie à le malheur d'avoir des hommes politiques qui s'entredéchirent, des hommes politiques aussi nuls les uns que les autres, je m'empresse de dire que je ne considère pas le R. N. D., comme un parti politique, pour ma part, il est une brouette du F. L. N., son ancien président ils était inféodé le toutous du président actuel, pour le récompenser de ses loyaux services, il jeté après l'avoir pressuré comme un citron, revenant à nos deux partis dont il s'agit le F. F. S. et le R. C. D., j'aimerai que les deux présidents ces parties, qui est-ce qu'ils gagnent à diviser la population de la Kabyle, qu'il votre intérêt Messieurs, je ne parle de l'autre parti qui lui délire complètement le M. A. K., une certitude ces trois partis les Kabyles ne devraient pour voter pour leurs représentant à aucune élection, pour une bonne et simple raison, qu'ils ne cherchent pas l'intérêt de la Kabylie, seul leurs intérêts les intéresses, d'ailleurs on se rend compte rien qu'a visiter la Kabylie, elle est devenue la poubelle de l'Algérie et des intégristes islamique, je n'est pas vu autant de Barbus des villes de l'Ouest par contre en Kabylie en se croirai à la mec en Arabie Saoudite.

avatar
albert smail

J'allais rappeler à Monsieur Bellabes Mohcine que son prédécesseur avait beaucoup soutenu le régime par le passé... je me ravise. Ce type m' a l'air sympa et gentil, je ne veux pas être désagréable avec lui ni lui manquer de respect, d'autant plus qu'il est de mon sang, de ma région, de mon pays.... Et il n'est pas moustachu comme le Docteur.

visualisation: 2 / 10